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Université d’été de l’animal 2017 : Bernard Séret

Bernard Séret est océanographe et biologiste, spécialiste des poissons cartilagineux (requins, raies et chimères). Il animera une conférence à l’université d’été « L’Animal et l’homme », les 25 et 26 août, portant sur « l’intelligence des requins ». Rencontre.

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Université d’été de l’animal 2017 : Bernard Séret
DR

En tant que « requinologue », Bernard Séret a notamment contribué à l’élaboration de divers plans d’actions pour le requin. Il est l’auteur de plus de 200 publications et a décrit 63 espèces nouvelles. Il est également l’auteur, avec Steven Surina, d’une charte internationale d’écotourisme autour des requins. Plongeur sous-marin de longue date, il a enseigné cette discipline dans le milieu associatif.

Animaux-Online : Quel est votre parcours ?

Bernard Séret : Je suis océanographe et biologiste de formation. Après mes études à l’université de Paris 6, j’ai notamment travaillé pour l’Institut de recherche pour le développement (IRD), anciennement appelé ORSTOM. Cet organisme avait pour vocation initiale d’entreprendre des recherches en France outre-mer, puis s’est étendu à d’autres pays en Afrique, en Asie ou en Amérique latine. Après 40 années passées dans la recherche publique, je suis à la retraite depuis deux ans. Mais je continue mon travail de scientifique et je suis devenu consultant en tant que « requinologue ». Ce néologisme a été inventé par un journaliste qui m’avait interviewé. Je l’ai adopté depuis car je le trouve plus parlant qu’ichtyologiste ; et cela permet aussi d’éviter pas mal de fautes d’orthographe !

A.-O. : D’où vous vient plus particulièrement votre intérêt pour les requins ?

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B.S. : Je suis scientifique mais aussi plongeur. J’ai commencé très tôt, dès l’adolescence. J’ai été, très jeune, passionné par la mer, qui renfermait l’origine de la vie. C’était aussi la grande époque du Commandant Cousteau, dont les expéditions me faisaient rêver. Puis, plus tard pendant ma carrière, lorsque je suis entré à l’ORSTOM, je suis allé en Afrique de l’Ouest. On m’avait confié la mission d’identifier les poissons de cette zone. À la fin des années 1980, il y avait alors là-bas une quantité énorme de requins, et personne ne s’y intéressait. C’est comme ça qu’a débuté mon étude des requins et des raies. Je suis devenu requinologue par passion, et j’ai du mal à décrocher, même à la retraite.

A.-O. : Sur quoi portera votre intervention cet été ?

B.S. : Mon intervention sera un peu particulière car je serai le seul, lors de cette université, à parler du milieu marin. Elle portera sur « l’intelligence des requins », un sujet que l’on connaît encore peu. Si l’on considère que l’on peut mesurer l’intelligence d’un animal en fonction de sa faculté d’adaptation à son milieu, alors on se rend compte que le requin est beaucoup plus futé que ce que l’on pouvait penser. Il existe depuis 450 millions d’années, a traversé cinq extinctions et il est toujours là !

A.-O. : Quelles sont les principales découvertes récentes sur l’intelligence des requins ?

B.S. : Il n’est pas facile d’étudier les comportements des requins, car ils vivent en milieu marin. Mais aujourd’hui, la technologie nous vient en aide. Grâce aux balises électroniques notamment, nous pouvons désormais enregistrer tout ce que fait le requin. Cela nous a permis d’apprendre beaucoup de choses sur son mode de vie : on se rend compte qu’il existe une certaine sociabilité chez les requins, mais aussi des comportements différents selon les groupes, au sein d’une même espèce : les requins blancs, par exemple, n’auront pas les mêmes stratégies de chasse ou les mêmes régimes alimentaires selon qu’ils vivent au large de l’Afrique du Sud, de l’Australie ou de la Californie.

A.-O. : Quelle idée reçue sur le requin aimeriez-vous combattre ?

B.S. : Les proto-requins datent de plus de 400 millions d’années. On a ainsi longtemps pensé que les requins étaient des poissons un peu primaires, n’agissant que par réflexe. Or, même s’il s’agit bien d’animaux anciens, ils sont parfaitement évolués. Des expériences en aquarium ont montré qu’ils sont non seulement capables d’apprentissage, mais qu’ils peuvent aussi retenir ce qu’ils apprennent.

À lire : La bande dessinée « Les Requins, les connaître pour les comprendre », Bernard Séret (scénariste) et Julien Solé (dessinateur, coloriste), aux éditions Le Lombard. 10 €

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