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Des pipeaux pour dénoncer les tromperies de l’agroalimentaire

Lundi 19 juin, la Nouvelle Seine, une péniche en plein Paris, accueillait la soirée des Trophées des bêtes noires de la pub. Une cérémonie officielle et décalée pour remettre des prix à des spots, affiches ou campagnes publicitaires trompant le consommateur sur le traitement des animaux.

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Des pipeaux pour dénoncer les tromperies de l’agroalimentaire

Pour cette deuxième édition, le collectif des associations avait invité Lolita Lempicka et Remi Gaillard pour parrainer la soirée. La styliste tout comme l’humoriste sont tous les deux engagés dans la cause animale et adhèrent donc à l’idée de cette remise de prix qui dénoncent les pratiques des entreprises agro-alimentaires dans leur communication pour vanter les qualités de leurs produits.

« L’écart entre les contenus de certaines publicités et la réalité vécue par les animaux est énorme, explique le site dédié à l’événement.  Le but de ces trophées est donc de dénoncer les pratiques en informant le grand public sur les conditions de vie, de soins, d’élevage et d’abattage des animaux. » Par cette « cérémonie » décalée – et il faut bien le dire humoristique – de remise de trophées, le but est atteint, même si la réalité décrite n’a rien de drôle bien évidemment.

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Cette année, sept catégories de spots, affiches ou campagnes publicitaires ont été soumises au vote des internautes sur le site dédié. Chacune comprenait sa liste de « nominés » dont il ne peut y avoir qu’un vainqueur. Evidemment si la cérémonie des Césars, pour le cinéma, est très courue par la profession dont les acteurs viennent en personne recevoir leur prix, aucune entreprise, aucun publicitaire ni distributeur n’a entrepris la démarche hier soir. Qu’à cela ne tienne, les organisateurs ont promis aux invités présents qu’ils enverront à leurs destinataires leur petit « pipeau » accompagné d’une lettre expliquant la raison de leur victoire.

Les vainqueurs de l’édition 2017 sont :

• Pour la catégorie « mauvais goût » : la campagne Interbev dans les écoles.

Cette campagne débutée en octobre 2016 jusqu’en février 2017 était organisée par l’association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes. Elle a été menée dans les écoles primaires pour « sensibiliser les enfants et leurs parents à une consommation de qualité et valoriser les écoles servant de la viande française de bœuf et de veaux aux élèves ». Ce trophée des bêtes noires de la pub dénonce la présence de lobby de la viande dans des institutions publiques.

• Catégorie « illusion de l’élevage heureux » : le spot Candia.

Pour Brigitte Gothière, co-fondatrice de l’association L214, qui dénonce, via ses vidéos, les maltraitances des abattoirs notamment, le film présente un condensé de mensonges faits aux consommateurs en utilisant les termes de « transparence, exigences, des animaux bien traités, une production 100% françaises, responsable… pour un lait qui a des valeurs ». Occultant bien évidemment les vaches auxquelles on enlève les petits à peine nés pour qu’elles donnent 100% de leur lait à l’industrie…

• Catégorie « Animal effacé » : Cifog foie gras.

Avec un slogan « offrez du foie gras, on s’en souviendra ». Un spot où l’animal n’existe plus, son traitement encore moins et où il est réduit au produit destiné à la consommation.

• Catégorie « Alibi santé » : l’affiche Fleury Michon « Les antibiotiques, c’est pas automatiques, même pour les cochons »

Une campagne qui ne dit rien des conditions de vie réelle des porcs destinés à la consommation. Fleury Michon est un récidiviste du puisque l’entreprise en a reçu un l’an dernier.

• Catégorie « victime consentante » : le spot télé du Gaulois

Sur fond de french cancan, les poules vantent leur origine 100% française ! Et c’est elles qui le disent en dansant sans qu’on voit rien de leurs conditions de vie en batterie.

• Catégorie « Spécial Suisse » : l’affiche des paysans suisse

Il fallait bien un prix pour saluer les publictaires suisses pour vanter les élevages de porcs helvètes : « Ma ferme, tout lard de l’élevage », un slogan porté par un être mi-homme (le buste) mi-cochon (la tête). On y perd la nôtre…

• Catégorie « packagings trompeurs » : Lustucru, les œufs première fraîcheur

Une boîte de six œufs aux accroches alléchantes : « première fraîcheur », « date de ponte », « sans antibiotiques », « riches en omega 3 », « Bleu-Blanc-Cœur »… mais le code est bien le 3, qui désigne un élevage en batterie et non en plein air. En l’achetant, on croit bien faire… et on soutient un mode d’élevage scandaleux rejeté aujourd’hui par beaucoup d’enseignes d’hypermarchés…

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