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Mon chat a un FIV

En cas de contamination par un rétrovirus (Feline Immunodeficiency Virus), la vie du chat bascule: malade à vie, il devient plus sensible à d’autres infections. C’est pourquoi le FIV est surnommé communément le «sida du chat».

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Mon chat a un FIV
Shutterstock

Comme pour le virus HIV chez l’homme (le virus du sida), le virus du FIV entraîne une baisse des défenses immunitaires chez le chat. Cela expose le porteur à toutes sortes d’infections, plus ou moins graves, contre lesquelles l’organisme ne peut pas, ou mal, se défendre. C’est là que réside la gravité de cette maladie qui, pour l’instant, ne bénéficie d’aucun vaccin en Europe (un vaccin est à l’étude aux États-Unis et en Australie, mais les souches visées ne circulent pas en Europe). Les espoirs viennent donc de certains traitements antiviraux, avec des résultats mitigés. C’est pourquoi il est préférable de tout faire pour que votre chat ne soit pas contaminé…

Prévention : gare aux bagarres!

Le principal mode de contamination par ce virus étant la morsure profonde (et les griffures) par un chat contaminé, il faut tout faire pour éviter que ce genre de situation se produise (environ 20% des chats des rues seraient contaminés). Or si votre chat a accès à l’extérieur et qu’il n’est pas stérilisé, le risque de bagarre est maximal! La saillie étant un autre mode de contamination (moins fréquent), ainsi que, semble-t-il, la transmission materno-fœtale, il y a tout intérêt à faire stériliser les femelles qui sortent. Enfin, l’activité des chats étant maximale la nuit (et donc le risque de «mauvaise rencontre» également), il est recommandé d’apprendre à son chat à rentrer tous les soirs avant la tombée de la nuit. Pour y arriver, rien ne vaut l’appel du ventre et l’assurance d’avoir le dîner servi une fois rentré ! Pour les récalcitrants, enfin, un équipement GPS peut permettre aux maîtres de les retrouver où qu’ils soient. Quant aux chats qui ne sortent jamais de chez eux, ils n’encourent quasiment aucun risque, d’autant que le virus ne survit pas plus de quelques minutes en milieu extérieur (il n’est donc pas possible de le rapporter sous ses semelles de chaussure et de contaminer son chat). Pour atteindre un chat d’appartement, il faudrait qu’un chat contaminé arrive à pénétrer dans la demeure et se batte avec lui, ce qui est tout de même peu probable…

Les signes qui doivent vous alerter

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Hormis de rares symptômes, comme une petite fièvre et une légère augmentation de la taille de quelques ganglions, qui ont toutes les chances de passer inaperçus, la phase d’incubation, d’une durée d’environ deux à trois mois, est rarement repérée. Ensuite, le virus peut rester des années dans l’organisme sans faire spécialement parler de lui. Puis, la maladie à proprement parler se déclare: les globules blancs du chat sont en chute libre (et son immunité très affaiblie). Le moindre indésirable (virus, bactérie, champignon, parasite) peut l’affecter, y compris des organismes habituellement sans danger chez les chats en bonne santé.
Infections des yeux, de l’appareil respiratoire, de la bouche, des ­intestins, de la peau, des voies urinaires et même du système nerveux, peuvent alors apparaître et provoquer toutes sortes de problèmes. C’est encore pire si le chat a des difficultés pour se nourrir à cause de réactions buccales qui le font souffrir. Dans ces conditions, le chat maigrit, a souvent de la fièvre, des infections et/ou des douleurs chroniques, des troubles du comportement et, même si ce n’est pas le cas le plus fréquent, il peut finir par en mourir.

Plus vite dépisté, mieux c’est

Un test rapide au cabinet du vétérinaire permet de faire le diagnostic en quelques minutes. En cas de doute, un examen plus poussé en laboratoire permet de confirmer ou d’infirmer le diagnostic. Or s’il est si important de savoir si son chat est contaminé avant que des infections se déclarent de toutes parts, c’est parce que les vétérinaires ont remarqué que l’inter­féron hu­main (un antiviral fabriqué par l’organisme), donné à petites doses, semble ­capable d’éviter ou de retarder la phase avancée de la maladie et donc de prolonger la vie du chat. Une étude l’a d’ailleurs confirmé. Toutefois, cette stratégie n’a aucun intérêt une fois le virus réveillé et la maladie déclarée. Enfin, un chat séropositif (mais pas encore malade) doit se faire vacciner contre le typhus, le coryza et la leucose (FeLV). C’est important pour lui éviter ces infections plus tard. Et il n’y a pas de temps à perdre car une fois la maladie déclarée, il n’est plus recommandé de le vacciner (c’est alors trop risqué).

Au stade avancé de la maladie

Une fois le virus réveillé, il n’y a pas d’autres choix que de traiter les infections au fur et à mesure qu’elles apparaissent. Il existe un interféron félin qui, donné à hautes doses, semble améliorer l’immunité du chat (de quoi lui permettre de mieux se défendre contre les germes), mais son coût est élevé et les résultats, mitigés. C’est pourquoi beaucoup de propriétaires s’en tiennent aux traitements au coup par coup des infections, de la douleur et de l’inflammation.
Le vétérinaire essaie également de requinquer l’animal à grand renfort de vitamines, et le propriétaire est invité à lui donner une nourriture haut de gamme. Bien entendu, le chat doit mener une petite vie «pépère», sans stress et sans bagarre. Il pourrait d’ailleurs contaminer un autre chat s’il venait à le mordre (alors qu’il n’y a pas de risque en cas de partage d’une gamelle ou d’un couchage).

HIV et FIV, même combat ?

Bien que le HIV infecte l’homme et non le chat (et le FIV, le chat mais pas l’homme), leurs similitudes sont importantes. Par exemple, le HIV se réplique dans les globules blancs appelés lymphocytes T4… tout comme le FIV. Or les lymphocytes T4 (encore appelés lymphocytes «helper» ou auxiliaires) ont pour tâche de réveiller et alerter les autres acteurs de l’immunité en cas de présence d’un germe indésirable. Ils sont donc vraiment utiles. Mais surtout, le plus gros point commun entre HIV et FIV est leur importante variabilité génétique (autrement dit, ils mutent en permanence), de sorte qu’il est difficile de proposer un vaccin pour les contrer efficacement.

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