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Plume, la poule aux œufs d’or

Cette belle faverolles vivant dans la Sarthe a obtenu, en juillet dernier, le titre convoité de Miss Poule 2016. Rencontre avec ce gallinacé distingué et ses heureux propriétaires, la famille Dubois.

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Plume, la poule aux œufs d’or
Arioko/Labat/Rouquette

Devant les baies vitrées du salon, face à son public, Plume déambule. Démarche chaloupée, port de tête altier, œil déterminé. Sur le fond vert pelouse, sa belle robe aux reflets fauves attire tous les regards et elle semble presque le savoir. Une vraie star. Normal : Plume a obtenu le titre – hautement convoité – de Miss Poule 2016, qui lui a été décerné en juillet dernier. Organisé par Plume & Compagnie, entreprise spécialiste du matériel de basse-cour, ce concours distingue les plus beaux gallinacés de France. Un défi bon enfant pour lequel la famille Dubois – Sophie, Bertrand et leurs quatre enfants, Bertille, Enguerrand, Mahaut et Aliénor – s’est mobilisée avec humour et enthousiasme.

L’histoire de Plume et des Dubois commence il y a deux ans. «C’est Enguerrand qui avait envie d’avoir une poule, et il était prêt à casser sa tirelire pour cela», sourit Sophie, 38 ans. Et le petit garçon de 10 ans, ne tarde pas à convaincre ses parents. Il faut dire que la vaste propriété familiale (10 hectares), située à une vingtaine de kilomètres du Mans, a déjà des allures d’arche de Noé : deux chats, deux ânes, trois chèvres, deux poneys et une vache de compagnie s’y côtoient, sans compter le chien et la quinzaine de chevaux que le couple – qui fait de l’élevage et de la pension – prend en charge pour le compte d’une clientèle locale. «Nous aimons bien varier les espèces et en découvrir de nouvelles, souligne la mère de famille. Nous avons la place, le temps et l’envie. Nous ne sommes pas dans une logique de ferme, nos animaux ne nous rapportent pas. Notre seul but, c’est de prendre plaisir à être avec eux.»

« Une bonne copine »

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Le 1er novembre 2014, la petite troupe prend donc la direction d’une exposition avicole organisée à Sillé-le-Guillaume (Sarthe), non sans avoir au préalable construit un poulailler pour protéger les futures arrivantes des prédateurs éventuels. Sur place, ils tombent sous le charme de Plume, « son look, sa démarche rigolote, sa barbe ». Pour cette faverolles, blanche aux reflets dorés, le couple débourse 37 euros. Afin d’éviter qu’elle s’ennuie sur la propriété, ils achètent également Poulette, une poule marans noire. Depuis, le cheptel de gallinacés s’est encore agrandi : ceux-ci sont aujourd’hui neuf, de toutes races (poule rousse, orpington, andalouse, etc.). Et hors de question d’envisager de les passer à la casserole ! « On ne mangera jamais un animal qu’on a à la maison, assure Sophie. Il fait partie de notre clan. »

Au sein de la tribu, Plume occupe une place à part : « Elle est super sympa, elle ne pique pas du bec quand on lui donne à manger, c’est une bonne copine », résume Enguerrand. « Avec ses congénères, c’est un peu la gentille cheffe, notamment parce qu’elle est plus imposante que les autres, renchérit Sophie, juriste de formation et passionnée depuis l’enfance par le vivant. Pour son espèce, je la trouve particulièrement maligne : elle est douée pour aller chercher le ver de terre plus vite que ses concurrentes ! » Alors, quand la famille découvre une affiche du concours Miss Poule, elle pense tout de suite à y présenter Plume. Les Dubois, amusés, voient dans cette compétition l’occasion de participer à une aventure sympathique, de se créer « de bons moments et de bons ­souvenirs », tout en contribuant à la promotion d’un animal méconnu. Pour mettre toutes les chances du côté de leur championne, les enfants créent d’abord, pour la photo, un décor sur le thème des 24 Heures du Mans – voisinage géographique oblige. Pour cela, ils récupèrent un gros pneu, une petite voiture (reproduction d’un bolide ayant remporté la célèbre course) et embellissent une vieille enseigne en y apposant un drapeau à damiers.

Le bénéfice des poules

Quant à Plume, sa coopération et sa patience ont surpris tout le monde. «Il fallait qu’elle tienne sur la voiture en ayant l’air de conduire et elle s’est très bien prêtée au jeu, se souvient Sophie. Quand on traite gentiment les animaux, on obtient beaucoup d’eux…» La famille se lance ensuite dans un lobbying digne d’une campagne électorale en distribuant, à quatre kilomètres à la ronde, des flyers destinés à inciter leurs voisins à voter. Leur motivation a porté ses fruits, puisque leur « poule aux œufs d’or », comme ils l’appellent, a fait partie des finalistes avant de convaincre le jury de spécialistes réunis pour les départager. Pour ses maîtres, cette victoire leur a permis de savourer un week-end en amoureux en Normandie…

Leur fierté est grande, certes, mais c’est l’aventure qui a réjoui le plus les Dubois. «Pour nous, l’animal est un pont, un vecteur de rencontres et d’humanité», insiste Sophie. Ce n’est pas un hasard si, depuis plusieurs années, les animaux de la famille – dont Plume – participent à une crèche vivante lors des veillées de Noël. «Un jour, le père de la paroisse de Saint-Liboire, au Mans, m’a dit “chiche”, raconte Sophie. Je savais que nos animaux, qui sont très cool, pouvaient se prêter à l’exercice. D’ailleurs, les poules sont tellement détendues qu’il leur arrive de pondre dans l’église! Notre initiative a beaucoup de succès et c’est un réel plaisir de voir les gens éblouis. C’est vrai qu’avoir autant d’animaux à la maison représente du travail et de l’organisation. Parfois, on nous fait remarquer que c’est “bizarre” de s’embêter autant. “À quoi ça sert ?”, nous demande-t-on. Eh bien, à rien, à part à être heureux.»
Et, à voir les poules vadrouiller sur la propriété, il semble évident que les humains ne sont pas les seuls ici à être comblés ! «Nous les sortons le matin et nous les rentrons le soir, elles s’organisent comme elles veulent dans la journée», indique Sophie, qui tient à proposer une belle vie à tous ses pensionnaires, sans qu’ils soient considérés comme des «jouets».

Si Plume et ses amies «remercient» leurs maîtres en leur fournissant des œufs, ce n’est pas le seul bénéfice de leur présence. «La connaissance des animaux apporte aux enfants le sens de l’observation et des responsabilités, estime Sophie. Grâce aux poules, ils ont appris que toute espèce est bonne à connaître, qu’elle a sa raison d’être.»

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