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Les oies menacées par la chasse après la date officielle de fermeture

Alors que la fermeture officielle de la chasse aux oiseaux de passage et au gibier d’eau est programmée le 31 janvier, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal accorde aux chasseurs un délai supplémentaire de dix jours pour tuer les oies sauvages en période de migration au-dessus de la France.

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Les oies menacées par la chasse après la date officielle de fermeture
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« Quand les oies seront mortes, il sera trop tard » : pour la LPO et son directeur général Yves Verilhac, il y a urgence à agir pour protéger les oies sauvages. En cause, une décision de la ministre de l’Environnement autorisant les chasseurs à passer outre la fermeture officielle de la chasse aux oiseaux de passage et au gibier d’eau. Cette date de fin est fixée au 31 janvier de chaque année par un arrêté du 19 janvier 2009. Pour pouvoir cependant prolonger la période de chasse, la ministre de l’Environnement a déclaré devant l’Assemblée nationale, le 25 janvier, avoir donné pour consignes à la police de la nature de ne pas sanctionner les chasseurs en infraction jusqu’au 10 février. «Je vais renouveler le dispositif de bon sens que j’avais trouvé l’an dernier et l’année d’avant, et par conséquent il n’y aura pas de verbalisation jusqu’au 10 février», a affirmé Ségolène Royal (voir la vidéo ci-dessous relayée par la LPO). 

Cette décision vient appuyer les arguments d’une partie des chasseurs, relayés par le député-maire Daniel Fasquelle, à l’Assemble nationale: «Les oies sont très abondantes et à l’origine de nombreux dégâts dans plusieurs pays européens». Pour la LPO, ces justifications ne tiennent pas. L’oie sauvage appartient à l’espèce oie cendrée aussi appelée oie grise. Il s’agit d’un oiseau migrateur qui ne fait que passer sur notre territoire. Par conséquent, il «n’occasionne pas de dégâts», affirme Yves Verilhac, qui cite le poème de Jean Richepin repris par Brassens: «Le peu qui viendra d’eux à vous c’est leur fiente». L’association rappelle que «la directive Oiseaux, traduite en droit français par l’arrêté ministériel du 19 janvier 2009 sur les fermetures, a pour objectif la protection des oiseaux migrateurs pendant leur migration de retour vers leur lieu de nidification … Toutes les études scientifiques démontrent ainsi que chasser les oies grises après le 20 janvier revient à prélever des oiseaux les plus performants pour la reproduction puisqu’ils ont survécu à l’hiver et qu’ils sont déjà physiologiquement prêts à nicher».

Pour stopper la chasse à l’oie sauvage en dehors des dates légales, la LPO a donc décidé d’attaquer la décision de Ségolène Royal devant le Conseil d’Etat «pour obtenir son annulation voire sa suspension en urgence». Par ailleurs, la LPO a fait savoir qu’elle a écrit «au Garde des Sceaux, M. Jean-Jacques Urvoas, pour lui demander  d’intervenir directement auprès des services verbalisateurs de l’ONCFS et des procureurs pour qu’ils puissent faire leur travail et veiller au respect des interdictions». Enfin, l’association n’exclut pas un recours auprès de la Commission européenne pour faire respecter la directive Oiseaux. «C’est un problème d’écologie autant que de démocratie», s’inquiète Yves Verilhac qui dénonce une «incitation au braconnage» de la part de Ségolène Royal.

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Publié le 1 février 2017
3 minutes
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