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Les soigner autrement

L’ostéopathie, l’acupuncture, l’homéopathie, vous connaissez – et vous avez sans doute vous-même déjà testé. Mais savez-vous que ces approches peuvent également faire des miracles sur nos animaux? Depuis quelques années, les pratiques vétérinaires alternatives et naturelles suscitent un engouement grandissant.

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Les soigner autrement
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Un des «habitués» du docteur Anne Bardavid vient de quitter le cabinet. «C’est un de mes plus anciens patients», sourit la vétérinaire en pensant à ce jack russell qui, du haut de ses 18 ans, se porte comme un charme. «Après le décès de son premier maître, je l’avais soigné pour une boiterie, raconte la praticienne qui, dès son installation il y a dix ans, a pris le parti d’utiliser essentiellement des médecines douces et naturelles. Dorénavant, il vient régulièrement pour des séances d’ostéopathie et cela lui fait du bien pour tout le reste. Son maître me dit: “Il a l’air d’être tellement mieux ­dans sa tête”.»

Dans son cabinet du 12e arrondissement de Paris, Anne Bardavid associe ostéopathie, acupuncture, homéopathie et phytothérapie. Et elle a une conviction: «Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas expliquer un phénomène qu’il n’est pas réel. J’ai vu trop de guérisons pour en douter.»

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Depuis quelques années, l’engouement pour les médecines parallèles a gagné les propriétaires de nos compagnons à quatre pattes. «Le cheminement est assez simple, constate Nathalie Lajonc, herbaliste, formatrice et auteure de l’ouvrage Mon chien, je le soigne au naturel (éditions de Vecchi). Avec les scandales alimentaires et sanitaires comme celui du Mediator, les gens ont eu peur et ont eu envie de plus de naturel. Une fois qu’ils ont testé pour eux et qu’ils ont vu l’efficacité, ils se sont dits que leurs compagnons aussi pourraient en profiter.» De la phytothérapie à l’aromathérapie en passant par le shiatsu, beaucoup de techniques thérapeutiques humaines peuvent en effet être transposées à l’animal – avec les précautions qui s’imposent. «Pour ce qui est de l’ostéopathie ou de l’acupuncture, nous sommes bipèdes, et les animaux quadrupèdes, donc les tracés de méridiens ne sont pas les mêmes et les points d’acupuncture varient quelque peu selon les espèces, indique le docteur Françoise Heitz, auteure de Soins naturels pour le chien (éditions Ulmer). Quant aux plantes, il faut aussi doser les traitements en fonction du poids de l’animal et vérifier que les végétaux en question ne sont pas toxiques pour eux.»

Animal global

Comme pour l’humain, ces techniques présentent l’avantage de prendre en compte l’animal dans sa globalité, de ne pas se focaliser uniquement sur le symptôme à soigner mais de faire en sorte de réinstaurer un bien-être général. Des approches particulièrement intéressantes pour les animaux vieillissants et touchés par des maladies chroniques, comme l’arthrose. Mais pas seulement. «Problèmes de peau, de rein, de cœur, de stress: je traite tout, assure le docteur Cathy Ferlaux, qui, après avoir officié comme vétérinaire «classique», travaille désormais avec les techniques d’ostéopathie et d’homéopathie. La seule chose pour laquelle je n’ai pas de solution, c’est ce qui relève de la chirurgie.»
Ces soins alternatifs, qui permettent de soulager les animaux en ­évitant de leur donner des médicaments dont les effets secondai­res peuvent parfois être délétères, ont aussi la particularité de drainer l’organisme et de renforcer les défenses immunitaires. Ils sont donc particulièrement utiles dans une approche préventive. Au cabinet du docteur Bardavid, certains propriétaires viennent d’ailleurs consulter lors des changements de saison, «même si leur animal n’a pas de symptôme spécifique, simplement pour remettre les choses en équilibre», souligne la praticienne.

Face à cet intérêt grandissant, les vétérinaires envisagent de plus en plus ces approches thérapeutiques spécialisées comme des traitements complémentaires à la prise en charge classique. Nombreux sont aussi les spécialistes qui s’y forment. «Il y a quinze ans, nous avions du mal à ­remplir nos stages, alors qu’aujourd’hui les demandes sont toujours en progression», confirme Patrice Ernou, directeur de l’Institut des médecines alternatives et ostéopathie vétérinaire (IMAOV). Le profil des stagiaires? Beaucoup de vétérinaires qui, après plusieurs années d’exercice, en ont «marre» de soigner uniquement à coup d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires et d’antidouleurs. «Ils veulent retrouver le contact avec l’animal», signale Patrice Ernou.

Pas d’improvisation

Et les animaux, justement, comment perçoivent-ils ces traitements naturels? «Que ce soit de l’allopathie ou de l’homéopathie, ils s’en fichent!», garantit Cathy Ferlaux. «Ils n’ont pas de blocages mentaux comme nous pouvons en avoir, renchérit Françoise Heitz. Ainsi, un seul traitement par jour suffit en général pour les élixirs floraux. Qui plus est, ils sentent quand on les aborde autrement: lorsque je viens les voir avec mes huiles essentielles et que je n’ai ni blouse ni seringue, les animaux méfiants ou en souffrance se laissent plus facilement approcher.» Attention toutefois: si ces soins sont destinés à faire du bien, ils peuvent s’avérer dangereux s’ils sont mal utilisés. «On croit que tout ce qui est naturel est bon, mais il faut savoir ce qu’on fait, rappelle Françoise Heitz. On peut utiliser les plantes pour les petites plaies ou blessures du quotidien – préparer une tisane contre la diarrhée, par exemple – mais rien ne remplace le vétérinaire et le diagnostic.» «Les animaux sont plus fragiles que nous et on peut vraiment faire des bêtises, insiste Nathalie Lajonc. Mieux vaut ne rien faire que faire mal. Les maîtres mots de la naturopathie? Prudence et bon sens.»

Le coût des médecines douces

Les tarifs des vétérinaires étant libres, le prix d’une consultation dite « spécialisée » est souvent plus élevé tout simplement parce que le professionnel passe plus de temps avec l’animal. Mais, à long terme, ces traitements s’avèrent globalement plus économiques pour le propriétaire de l’animal. « Si votre chien a une lombalgie, par exemple, et qu’il faut prévoir, en plus des consultations, des infiltrations ou des anti-inflammatoires, cela vous coûtera plus cher qu’une séance d’ostéopathie », chiffre Patrice Ernou, directeur de l’Institut des médecines alternatives et ostéopathie vétérinaire (IMAOV).

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Publié le 1 avril 2017
5 minutes
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