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Dog Revolution : dans la tête des chiens

Les 1er et 2 octobre, l’université Paris Ouest Nanterre accueillait le premier congrès scientifique et transdisciplinaire réunissant professionnels du monde canin et spécialistes de la pensée humaine. L’idée? S’interroger sur la bonne place du chien dans la société. Et partager les connaissances.

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Dog Revolution : dans la tête des chiens
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«L’avenir de la Terre, c’est de préserver la dignité de ceux qui l’habitent», a rappelé d’emblée le docteur Thierry Bedossa, vétérinaire et comportementaliste, co-organisateur de Dog Revolution. Les 1er et 2 octobre, vétérinaires, éthologues, psychologues et sociologues se sont succédés sur l’estrade de l’université Paris Ouest Nanterre pour ce séminaire canin inédit. Au cœur de leurs interventions? L’idée que, pour mieux vivre avec les 7,5 millions de chiens qui peuplent l’Hexagone, il est nécessaire de comprendre leur nature et de respecter leurs besoins. «Des études montrent que plus le niveau d’expérience des propriétaires est élevé, plus leur capacité à affronter des problèmes de comportement est grand», a souligné Thierry Bedossa devant l’auditoire composé de près de 500 personnes.

En effet, les maîtres ne le savent pas toujours mais, en plus des exigences «vitales» (avoir accès à la nourriture, à un abri et à un suivi sanitaire), nos compagnons à quatre pattes ont besoin de dépense physique et d’interaction sociale. «Malheureusement, la plupart des chiens que je rencontre manquent d’activité physique, a déploré Sonia Kischkewitz, qui est titulaire d’un diplôme d’auxiliaire spécialisé vétérinaire (ASV) et d’un diplôme d’Etat d’éducateur canin. Ce manque peut engendrer du stress, de la frustration, de l’ennui. Le chien est une espèce sociale qui, pour son équilibre, a besoin d’évoluer avec ses congénères. Ces interactions doivent se faire en liberté.» Souvent oubliés également, les besoins d’activités exploratoires (creuser des trous, sentir de nouvelles odeurs, etc.) et de mastiquer (un os, une pomme de pin, un morceau de carton, etc.) notamment chez les plus jeunes chiens.

« Un peu de bon sens »

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Afin que nos compagnons soient heureux et en bonne santé, il est également important de leur garantir des conditions de vie adéquates. Il en va de la responsabilité des éleveurs – qui doivent s’assurer, au maximum, de l’adéquation entre le chien et sa future famille. «C’est leur rôle d’informer sur les contraintes et les obligations liées à chaque espèce», a insisté Mélodie Pichoir, formatrice et ancienne éleveuse de boxers.

La clé d’une bonne relation homme-chien? «Un lien fondé sur la confiance, le respect et l’absence d’agression des deux côtés de la laisse», a résumé Sonia Kischkewitz. «Le chien n’a pas besoin d’être révolutionné, il va bien, a estimé quant à lui Nicolas Cornier, éducateur canin et formateur. La révolution doit venir de nous. Qu’est-ce qu’on peut faire chacun, à notre niveau, pour améliorer la socialisation du chien? Je pense notamment qu’il faut bien choisir le chien de compagnie pour que le chemin à parcourir pour bien vivre parmi nous soit le plus facile pour lui. Il faut également avoir un peu de bon sens et se mettre un peu à la place du chien.»

Ce que la science nous dit du chien

« Les chiens apprennent beaucoup en grandissant dans un milieu humain et ils sont sensibles à tous nos signaux », a expliqué Charlotte Duranton, éthologue, qui, au cours du séminaire Dog Revolution, a proposé une intervention sur la « cognition », autrement dit sur la façon dont le cerveau des chiens fonctionne et dont ils comprennent leur environnement. Avez-vous par exemple remarqué que votre compagnon se comporte différemment suivant votre degré d’attention à son égard ? Pour quémander de la nourriture, il est ainsi capable de se diriger de préférence vers un humain qui le regarde. Les toutous comprennent également le pointé du doigt, alors que même les grands singes n’y sont pas réceptifs.« Les chiens se calquent également beaucoup plus sur notre comportement que ce que l’on pense », a ajouté Charlotte Duranton. Ainsi, en cas de « stimulus ambigu », autrement dit d’exposition à un objet ou une situation qui le rend perplexe, le chien observe d’abord la réaction de son maître. Une expérience a été réalisée avec un ventilateur orné de rubans : face à cette chose étrange, le chien ne s’approche que si son propriétaire s’avance lui aussi…

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