Publicité

Australie : les courses de lévriers interdites en juillet 2017

Une enquête du gouvernement a mené à l’interdiction, d’ici à l’été prochain, des courses de lévriers dans l’État de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Elle dénonce de mauvais traitements tant sur les lévriers que sur les leurres vivants qu’ils doivent poursuivre.

Partager cet article :
Publicité
Australie : les courses de lévriers interdites en juillet 2017
Shutterstock

L’État de Nouvelle-Galles du Sud, le plus peuplé d’Australie, va interdire, à compter de juillet 2017,  les courses de lévriers à Wentworth Park. L’interdiction est motivée par une enquête gouvernementale qui a conclu que sur plus de dix ans, des dizaines de milliers de chiens ont été tués parce qu’ils ne couraient pas assez vite. D’autres ont déchiqueté des leurres vivants – cochonnets, lapins et opossums – une pratique pourtant interdite mais censée leur « donner l’envie du sang ».

Ces courses très populaires sont au cœur d’une industrie lucrative et font l’objet de paris mutuels. En principe, elles se déroulent sur un cynodrome où les lévriers poursuivent un lièvre mécanique tiré sur un rail. Mais la réalité est bien différente. Le monde des courses de lévriers est évidemment opposé à cette décision des autorités. Les propriétaires de chiens comme les entraîneurs affirment qu’ils aiment leurs animaux.

Publicité

Cette activité s’est développée en Australie au début du XXe siècle et a été associée aux classes ouvrières car il est possible de parier sans se ruiner tandis que chacun peut espérer devenir propriétaire d’un futur champion. Dans les années 1920 et 1930, les courses de chiens étaient qualifiées de « sport pour les masses » et le cynodrome de Harold Park à Sydney attirait jusqu’à 30 000 spectateurs. Ces dernières décennies, ce nombre s’est fortement réduit, en partie car il n’y plus besoin d’assister physiquement à la compétition pour pouvoir parier. Cette pratique génère des millions de dollars de paris chaque année et le secteur emploie au moins 15 000 personnes.

Du côté des défenseurs d’animaux, on dénonce un sport cruel. « La réalité, c’est que l’industrie a un côté obscur », dit le rapport de la commission spéciale d’enquête du gouvernement. « L’abattage de plusieurs milliers de lévriers bien avant qu’ils n’atteignent la limite normale de leur espérance de vie, ce n’est peut-être « qu’un business » pour de nombreux éleveurs, propriétaires et entraîneurs. Mais c’est un business cruel », écrit la commission. D’après ce rapport, entre 48 891 et 68 448 chiens ont été abattus ces 12 dernières années car jugés trop peu compétitifs. Parallèlement, de nombreux lévriers ont été grièvement blessés pendant les courses.

« En tant que gouvernement humain et responsable, nous n’avons d’autre choix que d’abolir cette industrie », explique le Premier ministre de Nouvelle-Galles du Sud, Mike Baird.

Pour Jérôme Guillot, président du Crel, le Club de reconnaissance et d’entraide aux lévriers qui milite pour l’interdiction de la chasse avec le lévrier en Espagne, cette victoire dans l’État de Nouvelle-Galles du sud est « une raison de plus d’espérer faire bouger les choses. Faire abolir des traditions cruelles est possible. Pour nous, précise-t-il, c’est une preuve supplémentaire que nous pouvons faire pression sur les instances politiques des pays où ces courses scandaleuses se pratiquent. »

Si le jeune président avoue ne pas bien connaître la situation des lévriers de course d’Australie (« c’est quand même de l’autre côté de la planète »), il imagine que leurs conditions d’existence sont sensiblement les mêmes que celles des lévriers d’Espagne dédiés à la chasse. « Ces animaux ne sont correctement traités que lorsqu’ils sont rentables, détaille-t-il. En Espagne, ils sont exploités dès 1 an. Ils sont entraînés à courir après un lièvre vivant. Ils sont lancés par deux sur des champs et leur course donne lieu à des paris. C’est un business très lucratif. Ils courent jusqu’à 3-4 ans. Pendant cette période, ils sont juste nourris, enfermés dans des sortes de bunkers d’où ils ne sortent que pour courir. Ils ne sont pas nourris le matin d’une course pour aiguiser leur instinct de prédateur. C’est quand ils ne sont plus performants que l’enfer commence pour eux. Les plus beaux, les plus performants sont encore utilisés comme reproducteurs, mais les autres sont soit abandonnés, soit tués de manière ignoble. »

Les plus chanceux finissent dans des refuges espagnols. « C’est là que nous allons chercher une trentaine de chiens chaque année pour les proposer à l’adoption en France. Mais ce n’est pas notre mission première car on ne va pas vider la mer à la petite cuiller. Notre action vise à faire changer les mentalités espagnoles, à convaincre les politiques locaux de faire cesser cette activité cruelle par des campagnes, des contacts, des pétitions. »

C’est pour cela que la victoire des militants de la protection animale de l’État de Nouvelle-Galles du Sud vient de mettre du baume au cœur des militants en Europe… l’autre côté de la planète pour les Australiens !

Réussir l’adoption d’un chien ou d’un chat
Réussir l’adoption d’un chien ou d’un chat
Le magazine 30 millions d’amis
Le n°1 de la presse animalière

Chaque mois, devenez le meilleur des maîtres et retrouvez tous nos dossiers et conseils d’expert. Découvrez nos offres papier et numériques...

Publicité