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Deux chiens de berger agressent une randonneuse

Dans la soirée du samedi 13 août, une randonneuse de 57 ans a été grièvement blessée suite à l’agression de deux chiens de berger sur un chemin à Chichilianne, dans l’Isère. Un accident inhabituel qui serait dû à la présence d’une meute de loups qui aurait rendu les chiens de protection plus agressifs…

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Deux chiens de berger agressent une randonneuse
Shutterstock

La promeneuse est originaire de la commune de Chichilianne et connaissait très bien le chemin qu’elle a emprunté le soir du samedi 13 août. Vers 20 heures, elle se trouve sur cette voie très fréquentée entre le village et le col du Prayet, à proximité de la bergerie des Ayes lorsque deux chiens, un patou et un beauceron, ont surgi. Ils ont renversé la promeneuse et l’ont mordue à plusieurs reprises aux bras, dans le dos, aux jambes et aux cuisses. C’est un automobiliste qui lui a permis d’échapper à ses agresseurs canins et qui l’a conduite au village où elle a été évacuée vers le CHU de La Tronche. Ses jours ne sont pas en danger.

Pour le maire de Chichilianne, Yann Souriau, c’est la présence d’une meute de loups qui est à l’origine du comportement agressif des deux chiens, connus dans la commune. « Les loups sèment la terreur, a-t-il inidqué à la presse locale. Les bêtes sont effrayées et ne réagissent plus normalement. Je connais ces chiens, il n’ont jamais été agressifs auparavant. » 

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Les chiens incriminés appartiennent tous les deux à des races dédiées à la gestion des troupeaux. « Le beauceron fait partie des chiens de berger, indique Benoît Cockenpot, du Club de race des montagnes des Pyrénées, son rôle est de mener le troupeau sous la direction du berger qui lui donne des indications. Ce n’est pas un chien de protection comme le montagne des Pyrénées, aussi appelé le patou. L’usage de ce dernier est très différent. Il doit rester en permanence avec le troupeau et le défendre en cas d’agression par un prédateur tel que le loup. »

Pour ce spécialiste de la race (le patou), les deux chiens qui se trouvaient ensemble n’étaient sans doute pas en situation de protection mais plutôt de divagation, même si c’est à proximité de la bergerie à laquelle ils sont rattachés qu’ils ont commis l’agression. « Je ne suis pas au courant de cet accident, précise-t-il, mais les agressions de chiens de protection d’un troupeau restent rares. Cela peut arriver lorsque le chien évalue mal le degré de dangerosité, soit parce qu’il est jeune, mal formé ou encore qu’il a été en situation d’agression à plusieurs reprises, ce qui peut le faire réagir un peu trop vite. Ce genre de problème avec un randonneur peut arriver hors de la présence du berger. »

En général, lorsqu’on est en randonnée et que l’on croise un troupeau sous la surveillance d’un ou plusieurs patous, ces derniers ne se montrent pas agressifs immédiatement et attaquent rarement. « La première réaction du patou, poursuit notre spécialiste, sera de montrer au randonneur qu’il est là. Il va se placer entre la personne et le troupeau, faisant barrière de son corps. En général, cela suffit à dissuader et le promeneur va contourner le troupeau plutôt que de le traverser. C’est s’il insiste que le chien va se montrer plus dissuasif et aboyer. »

La plupart du temps, ces chiens qui naissent dans le troupeau et le considèrent comme leur propre famille font bien la différence entre le loup et une personne. Et s’ils n’hésitent pas à aller au devant du loup pour le dissuader de s’en prendre aux bêtes, ils n’agressent pas les randonneurs. « Je n’ai pas de statistiques sur les agressions, renchérit Benoît Cockenpot mais dans les Pyrénées, où je suis, c’est extrêmement rare. Dans notre massif, nous avons une association, La Pastorale pyrénéenne, qui s’occupe de mettre en place les patous, conseille les bergers et assure un suivi technique de cette surveillance des troupeaux par les chiens. Ça marche très bien. Des visites sur place sont assurées régulièrement. Et si le chien n’a pas le comportement adéquat, le berger profite de conseils. Parfois, un chien de remplacement est même proposé le temps de former le chien qui n’est pas encore au point. Et tout se passe très bien. »

Aujourd’hui, la surveillance des troupeaux par des montagnes des Pyrénées reste la meilleure prévention contre les attaques des loups qui ont réinvesti de nombreux massifs en France ces dernières années. Ils seraient environ 300 selon les dernières estimations.

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