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Les bêtes sur tous les fronts

Pour tout, partout, les animaux furent omniprésents durant les deux grands conflits mondiaux. Ils ont œuvré dans des tâches souvent ingrates, parfois inattendues, toujours indispensables, quelle que soit la couleur de l’uniforme ou la justesse de la cause. Un sujet mis en lumière par l’exposition ‘L’Âne en guerre et autres animaux soldats’, retraçant leurs différents rôles durant cette période, actuellement visible au musée Michel Bourlet à Deuil-la-Barre (95) jusqu’au 2 juillet prochain.

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Les bêtes sur tous les fronts
DR

Fin janvier 1943. Les deux jeunes soldats allemands qui viennent de débarquer de l’avion sont stupéfaits. Devant eux, deux de leurs compatriotes se sont jetés sur le cadavre d’un cheval dont ils brisent le crâne pour en dévorer la cervelle. Horrifiés, ils rembarquent aussitôt, eux qui s’étaient pourtant portés volontaires pour Stalingrad. L’invincible Wehrmacht a marché au rythme de ses unités hippomobiles encore très nombreuses, forçant souvent à l’attente les glorieuses divisions blindées qui vont trop vite. Mais là, encerclés dans Stalingrad depuis deux mois comme l’ensemble de la 6e armée du général Paulus, les chevaux remplissent leur rôle ultime : être mangés par des hommes affamés.

Les chevaux et les mules

Quand on pense « animaux dans la guerre », ce sont surtout les chevaux et les mules qui surgissent de la mémoire collective. Irremplaçables au début de la Grande Guerre, ils le sont encore vingt ans plus tard. Carte maîtresse dans la manœuvre générale ou palliatif éternel lorsque les camions ne passent plus, ils seront souvent l’ultime recours dans la déroute. En Russie, les chevaux restent le seul moyen d’accomplir des actions en zones marécageuses. De l’autre côté du globe, en Birmanie, les mules triomphent avec les Alliés, au cœur de la jungle où elles seront carrément parachutées. Les chiens sont davantage utilisés pour leurs capacités à devenir d’efficaces suppléants aux combattants. Durant la Grande Guerre, ils tractent certes des charges légères, mais sont aussi formés à garder des positions, transmettre des messages ou localiser des blessés. Lors du second conflit, ils détruisent des chars ou apprennent à détecter les explosifs, tâches qu’ils accomplissent encore de nos jours dans la plupart des armées.

Tuer les pigeons pour neutraliser les messages

Quant aux pigeons, ils traversent les deux guerres planétaires en assurant sans faille leur rôle extraordinaire de transmetteur, portant des messages au travers des champs de bataille. Au fil des affrontements, l’emploi des pigeons devint à ce point important que, durant la Grande Guerre, les Allemands détruisaient systématiquement les colombiers français afin de neutraliser ce moyen de communication. La propagande, surtout allemande, utilisera les animaux pour faire passer des impressions : les chevaux peinant dans la neige et le vent symbolisent la dureté du front russe ; un chien embarquant dans un avion qui évacue des troupes fera comprendre au public que la situation n’est pas si désespérée, etc. Et ça continue encore aujourd’hui. Il y a peu, en Afghanistan, lorsqu’il fallait « gagner les cœurs » d’une population civile en plein doute, les troupes alliées organisaient régulièrement des missions vétérinaires, visant à soigner les animaux des villageois. Depuis 1914, lorsqu’il faut faire plier ou conquérir, il y a encore bien souvent un animal quelque part…

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