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Une vague d’abandons est-elle à craindre pour l’été ?

Alors que le contexte sanitaire semble avoir encouragé les adoptions, des questions se posent pour l’après-crise avec un possible revers de médaille…

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Une vague d’abandons est-elle à craindre pour l’été ?
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Les différentes mesures sanitaires adoptées pour endiguer l’épidémie de la COVID-19 n’ont pas freiné l’élan des Français envers les animaux de compagnie. Lors du premier confinement au printemps dernier, les demandes d’adoptions ont explosé. « Dès notre réouverture à la mi-avril, nous avons reçu en huit jours seulement, 27 000 demandes, et 989 animaux ont été adoptés », se remémore Guillaume Sanchez, directeur général de la SPA. Florence Damery, présidente du Refuge de l’Espoir à Pierrelatte dans la Drôme (26) a même connu une année record en 2020, avec 405 chiens adoptés, « le plus fort chiffre depuis 5 ans ».

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Plus nombreuses, les adoptions ont également été plus responsables. L’ensemble des associations contactées se réjouissent d’un actuel taux de retour très bas, « dix fois moindre que d’habitude », pour la SPA. Pour autant, l’ombre des abandons plane toujours. Il est difficile de dresser un constat clair quant à l’ampleur de ce fléau depuis le début de l’épidémie. La limitation des déplacements a sans doute réduit les fugues ou les pertes d’animaux, ce qui a contribué à désengorger les fourrières et les refuges. La SPA fait ainsi état d’une diminution de 14% des pensionnaires accueillis dans ses refuges par rapport à 2019, une tendance qui se poursuit voire s’accentue au premier trimestre 2021.

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Mais les bouleversements de nos conditions de vie ont aussi eu un impact sur nos animaux. « Les divorces et les déménagements font partie des raisons le plus souvent avancées lors des abandons depuis le début de l’épidémie », détaille Florence Damery. Sa structure a même enregistré, sur l’ensemble de l’année dernière, les plus forts taux d’abandons depuis sa création en 2015.

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Tous les animaux ne sont pas logés à la même enseigne

Victimes collatérales de la crise, tous les animaux ne sont pas logés à la même enseigne. Emblématiques des acquisitions irresponsables, les nouveaux animaux de compagnie, les NAC, apparaissent comme les grands perdants. « Nous faisons face à une demande d’abandons, pour les cochons d’Inde et surtout les lapins, qui est impressionnante », déplore Sabrina Gros présidente de l’association An Ti Loened – La maison des animaux, en Seine-et-Marne (77). Même constat à la SPA qui a connu une augmentation de 16 % des abandons de NAC en 2020, « avec un pic de recueil pendant le déconfinement et la période estivale. »

La crise n’a pas non plus spécialement profité aux chats. Lors du premier confinement strict, l’impossibilité de se déplacer et la restriction des activités vétérinaires a mis à l’arrêt les opérations de stérilisation des chats errants, et contraint beaucoup de propriétaires à reporter l’opération de leur animal. L’École du chat libre de Bordeaux (33) a ainsi constaté « un pic des naissances jamais atteint » au mois de juin 2020, en pleine période de reproduction.

Des inquiétudes pour les mois à venir

Émilie Gautriaux, bénévole au sein de l’association girondine, redoute que ce scénario de crise ne se répète cette année. « En ce moment, nous recevons très peu de demandes de stérilisation. Avec la crise, les personnes sont moins à l’extérieur et donc moins au contact des populations de chats errants. Un nouveau pic de naissances va arriver, c’est certain. »

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Les associations craignent également une possible hausse générale des abandons courant 2021. Le retour à une vie plus normale, synonyme de déplacements et de départs en vacances, pourrait laisser des animaux sur le bord des routes. La fin du télétravail peut aussi avoir des répercussions. « Nous pourrions voir arriver dans notre refuge les « chiots de confinement » ayant développé des problèmes de comportement s’ils n’ont pas été assez socialisés et qu’on ne leur a pas appris à rester seuls », redoute Mélanie Bouteiller. Mais cette dernière voit aussi des raisons d’espérer. « J’ai remarqué que ces périodes de confinements permettaient aux gens de créer, ou re-créer, un lien de complicité avec leur animal. » Ces relations plus étroites pourraient être un frein aux abandons.

Des mesures concrètes pour lutter contre l’abandon

« Nous pouvons espérer que les nombreuses campagnes contre les abandons porteront leurs fruits », met en avant Réha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis, pour qui ce travail de fond a « incité les parlementaires à enfin prendre des mesures concrètes pour lutter contre ce fléau. » La proposition de loi contre la maltraitance animale, qui veut notamment limiter la vente en ligne et interdire la vente en animalerie pour réduire les achats impulsifs, suscite beaucoup d’attente. Par ailleurs, de nouvelles modalités d’adoption, imposées par les restrictions sanitaires, se sont révélées gagnantes. Pour les candidats à l’adoption, l’obligation de prendre rendez-vous et les échanges préalables avec les personnels de refuges ont, selon Réha Hutin, accru le temps de réflexion. « Nous constatons donc des adoptions mieux réfléchies : la crise sanitaire a mis fin à la « sortie du dimanche » en refuge, au profit d’une démarche plus aboutie ». Saurons-nous tirer les leçons de la crise et pérenniser les bonnes pratiques pour entrevoir un avenir meilleur ?

Troisième édition de la Journée mondiale contre les abandons

Ne manquez pas ce samedi 26 juin la troisième édition de la Journée mondiale contre l’abandon, organisée par Solidarité-Peuple-Animal. Cette année, l’accent est mis sur les adoptions réfléchies afin que les nouveaux propriétaires, nombreux ces derniers mois, maintiennent leurs obligations envers leur animal. Les 15 engagements de la charte du maître responsable, créée l’an dernier par la plateforme solidaire, sont pour la première fois portés par 15 personnalités qui se sont filmées avec leurs chiens et leurs chats afin de transmettre ces messages plus que jamais d’actualité.

En avant-première, nous vous révélons trois des stars qui se sont mobilisées en plus des deux fidèles parrains que sont Karine Ferri et Christophe Beaugrand : Valérie Damidot et son cocker Monsieur, Michel Drucker et sa petite Izia ou encore Amandine Petite, notre miss France 2021, avec son précieux Oslo  ! Pour tout découvrir de cette journée événement, et surtout pour télécharger tous les visuels vous permettant de rejoindre la lutte, devenue priorité du ministère de l’Agriculture, rendez-vous sur journeemondialecontrelabandon.com.

Venez rencontrer les équipes de l’association Solidarité-Peuple-Animal à Paris Animal Show, les 26 et 27 juin !

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Publié le 2 juin 2021
6 minutes
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