Détection du Covid-19 par des chiens : le Ministère a dit oui !

Si les équipes du programme Nosaïs savaient que leurs chiens étaient capables de dépister le Covid-19, il leur manquait, jusqu’alors, une expérimentation de terrain pour légitimer scientifiquement cette conviction. Du 16 mars 2021 au 9 avril 2021 l’École nationale vétérinaire d’Alfort a donc mené une étude inédite, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et de l’AP-HP, pour déterminer les performances de la détection olfactive canine en comparant ses résultats avec ceux du test de référence : le PCR.

335 personnes venues se faire dépister dans les centres de l’AP-HP se sont donc vues prélever leur sueur axillaire en complément de leur test PCR. Les échantillons ont ensuite été envoyés à Maison-Alfort sans dévoiler les résultats des analyses PCR, et sont passés sous la truffe des chiens de Nosaïs, qui devaient marquer l’arrêt à chaque échantillon qu’ils détectaient comme positifs.

Les résultats sont finalement très prometteurs, puisque 97 % des 109 personnes détectées positives au Covid-19 par les tests PCR l’ont également été par les chiens, qui ont également bien détecté les 91 % des 226 personnes restantes comme négatives… Soit des résultats très supérieurs à ce qui est exigé par la Haute autorité de santé !

Détecter le covid-19 par la sueur

Les virus, en se servant de nos cellules pour se répliquer, produisent des déchets que notre organisme va évacuer via l’urine, les larmes, la salive ou encore la sueur. En passant par ces canaux, les déchets génèrent des composés organiques volatils que le chien, avec son odorat quarante fois plus développé que l’humain, parvient à détecter.

Dans le cadre du projet Nosaïs, c’est la détection par la sueur qui a été retenue car elle est plus simple à obtenir et que, contrairement à la salive, elle n’est pas contaminante. Les prélèvements consistent donc simplement à apposer une compresse stérile pendant deux minutes sous ses aisselles et à l’enfermer dans un bocal. Ce dernier est ensuite placé dans un cône d’olfaction pour prévenir de toute contamination passive, et le chien formé à la détection est invité à y glisser sa truffe. Une fraction de seconde lui suffit pour déterminer si l’échantillon est négatif ou positif au Covid-19. S’il est négatif, il passe son chemin et, s’il est positif, il s’assoit ou aboie.

Vers une démocratisation du dépistage olfactif canin ?

Les résultats de la présente étude Salicov AP-HP confirmant désormais scientifiquement la capacité des chiens à détecter une signature olfactive du Covid-19, variants compris, on ne peut qu’espérer qu’ils ouvrent la voie à une utilisation élargie de ce mode de dépistage déjà encouragé par l’OMS et à moindre coût.

À ce jour, plus de 50 pays travaillent à la détection du Covid-19 par des chiens – dont 35 en suivant les méthodes et les préconisations de Nosaïs –, et certains comme la Finlande ou les Émirats Arabes Unis ont déjà déployé des équipes cynophiles dans les aéroports ou aux frontières. En France, les académies de médecine et vétérinaires, ainsi que le Comité scientifique ont rendu des avis favorables à la recherche et au déploiement de ce mode de dépistage. Il revient donc désormais à ces autorités sanitaires de décider de la suite à donner…

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