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Des lézards peuvent respirer sous l’eau en créant des bulles d’air !

Aquaman n’a qu’à bien se tenir ! Des chercheurs canadiens ont découvert que les lézards du genre Anolis étaient capables de respirer sous l’eau grâce à une bulle d’air qui s’accroche sur leur museau. Incroyable !

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Des lézards peuvent respirer sous l’eau en créant des bulles d’air !
Lindsey Swierk

Certains lézards Anolis sont semi-aquatiques et peuvent rester jusqu’à 18 minutes sous l’eau ! Cette aptitude leur permet surtout d’échapper aux prédateurs de la terre ferme. Mais cette capacité hors normes ne leur est pas donnée par un organe en particulier, ni par un entraînement digne des plus grands champions d’apnée… Non, on peut dire que les Anolis trichent au jeu de celui qui restera le plus longtemps immergé !

Un groupe de chercheurs de l’université de Toronto a décidé de percer leur secret et est pour cela allé les observer dans leur milieu naturel, au Costa Rica, au Mexique et en Colombie. « Nous avons constaté que les anolis semi-aquatiques expirent de l’air dans une bulle qui s’accroche à leur peau », explique, dans un communiqué, Chris Boccia, auteur principal de l’article décrivant la découverte, publié dans Current Biology. Les lézards réinhalent alors l’air. Ce phénomène s’observe très bien dans la vidéo suivante : 

Un phénomène inédit chez les vertébrés

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Bien que la réinhalation ait été largement étudiée chez les insectes aquatiques – comme chez certains coléoptères –, il s’agit là d’une véritable découverte chez les vertébrés. Les auteurs expliquent dans leur article que cette faculté a pu être développée grâce à la peau de ces lézards, qui est hydrophobe, c’est-à-dire qu’elle repousse l’eau. Bien que des travaux supplémentaires soient nécessaires pour comprendre comment le processus s’opère en détail, les chercheurs ont suggéré différentes façons dont la réinhalation peut fonctionner chez ces animaux.

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Un réservoir de plongée

Dans sa forme la plus simple, la bulle d’air sur le museau d’un lézard agit probablement comme un réservoir de plongée. C’est ce que font les coléoptères aquatiques pour prolonger la durée de leur immersion.

Shutterstock. Un coléoptère aquatique, Agabus didymus, respirant grâce à une bulle d’air

Aucun gâchis d’air

Les chercheurs suggèrent également que le processus de réinhalation peut faciliter l’utilisation de l’air se trouvant dans les voies nasales, la bouche et la trachée d’un lézard qui, autrement, ne serait pas utilisé par l’animal pour respirer.

Le CO2 se dissout dans l’eau

La bulle peut également aider à débarrasser les déchets de dioxyde de carbone (CO2) de l’air expiré grâce à un processus que d’autres chercheurs ont déjà observé chez les arthropodes aquatiques. Ces études ont conclu que, comme le CO2 est hautement soluble et que le niveau de CO2 dans les bulles est plus élevé que dans l’eau environnante, le CO2 expiré se dissout dans le milieu aquatique plutôt que d’être réinhalé.

Une bulle « branchie »

Enfin, les auteurs pensent que la bulle peut agir comme une branchie et absorber l’oxygène de l’eau – ce qui a également déjà été observé chez les arthropodes.

Lindsey Swierk. Gros plan d’un lézard Anolis avec une bulle de respiration sur son museau.

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Publié le 18 mai 2021
3 minutes
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