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L’écureuil dans toute sa splendeur avec Erwan Balança

À l’occasion de la sortie de son beau livre “La Face cachée de l’écureuil”, le photographe animalier Erwan Balança nous a livré les coulisses de ses quatre années passées aux côtés de l’adorable lutin des bois… Et quel travail ! Écoutez et admirez : l’écureuil vous livre ses secrets…

L’écureuil dans toute sa splendeur avec Erwan Balança
Erwan Balança / Éditions de la Salamandre

Animaux-online : Erwan Balança, vous êtes photographe animalier depuis trente ans et avez consacré ces quatre dernières années à photographier des écureuils… Pourquoi avoir jeté votre dévolu sur cet animal en particulier ?

Erwan Balança : En réalité, je passe ma vie à tomber amoureux d’un nouvel animal. Avant l’écureuil, c’était le martin-pêcheur, et après l’écureuil, il y en aura d’autres. Chaque fois que je prends le temps de mieux observer une espèce, j’ai un nouveau coup de cœur. L’écureuil faisait partie de celles que j’avais déjà photographiées dans le passé et, dès que j’ai commencé à m’intéresser plus sérieusement à lui, j’ai mis en place des installations pour pouvoir le photographier. Et puis, il faut dire ce qui est, c’est un petit lutin plein de bonhomie et particulièrement photogénique ; je ne peux qu’être fasciné !

A.-O. : La quasi-totalité de vos photos sont prises dans la forêt qui jouxte votre maison, pourquoi vous cantonner uniquement à la faune environnante ?

E. B. : Parce qu’on n’a pas besoin de monter dans un avion pour voir plein d’espèces extraordinaires ! Je passe mon temps dehors à observer ; quasiment douze heures par jour, six fois par semaine, et plus on passe de temps avec les animaux, plus ils nous semblent attachants parce qu’on apprend à les connaître et à les reconnaître. Moi, c’est comme ça que je me passionne ! En fait, je m’intéresse à ces animaux que tout le monde a déjà croisés dans sa vie, mais que personne ne connaît finalement tant que ça… Mon idée est de montrer que, à partir du moment où l’on prend le temps d’observer, il y a vraiment matière à se régaler.

A.-O. : Lorsque vous prenez des photos, avez-vous déjà une idée en tête ou vous fiez-vous à la magie de l’instantané ?

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E. B. : Je ne suis pas du tout du genre à dégainer mon appareil dès que je croise un animal. J’ai toujours une idée en tête lorsque je prends une photo, et elle va forcément me demander de la préparation. Parfois, pour obtenir le rendu que j’imagine, il faut que l’appareil soit à 20 cm de l’animal, que les flashs soient correctement dirigés, etc. Ça demande beaucoup de temps pour, d’une part, observer l’écureuil et ses habitudes, et d’autre part, l’habituer à la présence de matériel photographique. Il m’a, par exemple, fallu un an pour enfin obtenir cette photo, que je voulais absolument, d’un écureuil sous la pluie ! J’imaginais le reflet des gouttes sur son pelage roux, un ciel de fin d’après-midi et un léger contrejour, mais l’écureuil, il n’est pas fou : quand les conditions ne sont pas bonnes, il reste au chaud ! Généralement, je prépare donc mes installations et j’attends dans un affût, prêt à déclencher la prise à distance depuis ma cachette. C’est un travail de patience, mais quand enfin c’est dans la boîte, c’est vraiment un moment jouissif !

Erwan Balança/Éditions de la Salamandre. « Disponibles presque toute l’année, les graines d’épicéa, de sapin et de pin constituent un mets de premier choix pour l’écureuil » (p. 96-97)

A.-O. : Avez-vous une anecdote à propos des coulisses d’une photographie qui vous a particulièrement marquée ?

E. B. : La première qui me vient à l’esprit m’avait fait beaucoup rire : je préparais une installation avec un système de détection infrarouge pour prendre une photo d’écureuil en plein saut. J’étais affairé sur le boîtier et il s’est mis à enchaîner les prises alors que je n’avais pas terminé de le configurer… J’étais persuadé que mon matériel avait un problème alors que, ce que je ne voyais pas, c’est qu’un écureuil m’observait à moins d’un mètre au-dessus de ma tête, pile à l’endroit où j’avais placé le rayon infrarouge qui déclenche automatiquement la prise… Il ne s’agissait donc pas d’un bug, juste d’un curieux sur sa branche !

Et la seconde, pour le coup, est d’un tout autre ordre : j’ai assisté à la chute d’un écureuil de près de vingt mètres de haut. Je l’observais depuis plusieurs minutes depuis un de mes affûts, il était en train de courser un camarade de bouleau en bouleau, et je l’ai vu louper son atterrissage et tomber, avec cette impression que sa chute n’allait jamais s’arrêter. J’ai bien cru qu’elle lui avait coûté la vie, parce qu’il est resté inerte de très longues minutes. Mais il s’est finalement remis à bouger et est remonté à toute vitesse dans son arbre… Il avait dû être sacrément sonné, mais ne comptait pas mourir si jeune. 

A.-O. : Enfin, si vous ne deviez choisir qu’une seule photo parmi toutes celles du livre, laquelle aurait votre préférence ?

E. B. : Celle de la couverture ! C’est une photo qui m’a demandé plusieurs semaines, le temps de trouver la cachette de l’écureuil, d’installer d’abord un boîtier, puis, une fois qu’il était habitué à sa présence, un premier flash, puis, encore plus tard, un deuxième et un troisième… Mais pour quel rendu ! J’adore le côté personnage de dessin animé du rendu final, on dirait vraiment un petit héros de la forêt, espiègle, et je pense que ça traduit bien ce qu’il est !

Éditions de la Salamandre

La Face cachée de l’écureuil d’Erwan Balança et Michel Blant aux éditions de la Salamandre (160 p. – 34 €)
Pour connaître sa disponibilité dans votre librairie indépendante la plus proche, cliquez ici.

Retrouvez le travail d’Erwan Balança sur son site officiel : erwanbalanca.fr

Erwan Balança

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