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Corrèze : les 6 cane corso ont été euthanasiés…

Six chiens – cinq cane corso et un bulldog anglais – se trouvent actuellement dans une fourrière en Corrèze. Ils s’apprêtent à être euthanasiés lundi, accusés d’avoir attaqué violemment une septuagénaire. Le vétérinaire Thierry Bedossa, président de l’association Agir pour la vie animale (AVA), s’efforce de mettre en lumière les incohérences de l’affaire et d’empêcher ce triste dénouement.

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Corrèze : les 6 cane corso ont été euthanasiés…
Shutterstock

Mise à jour du 27/05/21

Le matin du 27 mai, plus de 40 gendarmes, accompagnés du maire de Bort, sont venus prendre de force les 6 cane corso. Ils ont ensuite été euthanasiés à la clinique vétérinaire d’Uzerche, chez le même vétérinaire qui avait décrété en quelques secondes que les 6 chiens (même le chiot de 3 mois) étaient classés 4/4 sur l’échelle de dangerosité. Le directeur du refuge, Alexandre Chauvet, est révolté et s’est exprimé en vidéo :

Rappel des faits

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Le 15 octobre 2020, une femme de 71 ans est attaquée près de chez elle, à Lamazière-Basse (Corrèze), par une meute de chiens. Mordue à plusieurs endroits, la femme a été traînée sur 25 mètres. C’est un voisin qui la découvre, vers 18 h, grièvement blessée et en état d’hypothermie. Immédiatement, les gendarmes se rendent vers le domicile d’une autre voisine possédant six chiens – cinq cane corso et un bulldog anglais – réputés comme fugueurs et déjà responsables d’accidents antérieurs, comme le révèle le journal La Montagne. Les six sont alors saisis et placés à la fourrière-refuge de Bort-les-Orgues.

L’euthanasie décidée pour tous

Alors que l’enquête a révélé que quatre des six chiens avaient fugué au moment des faits – un chiot cane corso de 3 mois et la femelle bulldog anglais étaient restés au domicile de leur propriétaire –, la décision d’euthanasier tous les chiens a été prise par la préfète, en décembre. En effet, alors que les équipes du refuge s’étonnent de la docilité de tous les chiens, un vétérinaire les classe 4/4 sur l’échelle de dangerosité, se basant sur les faits qui leur sont reprochés. Mais, au dernier moment, l’avocat de la propriétaire obtient l’annulation de cet arrêté. Une nouvelle expertise comportementale est alors demandée, et c’est le vétérinaire Thierry Bedossa, président de l’association Agir pour la vie animale (AVA), qui est chargé de la conduire.

Un bilan complètement différent

Ainsi, en janvier, les observations et les tests s’enchaînent pour les six chiens, de manière individuelle et en groupe. Le verdict du vétérinaire est sans appel : aucun ne présente de signes de dangerosité potentielle. Un constat partagé par les équipes du refuge qui, en 6 mois, n’ont vu aucun signe d’agressivité et s’occupent des six chiens normalement, sans précautions particulières.
Pourtant, il y a quelques jours, le maire de la commune dont ces chiens dépendent ordonne leur euthanasie par arrêté. L’avocat de la propriétaire a donc saisi le tribunal administratif, mais, après un premier report, la mairie et la préfecture ont décidé de passer en force et de réaliser les euthanasies ce lundi 12 avril, dans l’après-midi.

Agir vite

Face à cette décision, la fourrière est révoltée. Bien que la structure appartienne à la mairie, il s’agit d’une association loi 1901 composée d’une trentaine de bénévoles, dont le président. D’après le bénévole que nous sommes parvenus à joindre et qui souhaite conserver son anonymat, l’équipe compte empêcher l’accès au refuge. Il nous a confié que, si ces euthanasies avaient lieu, le président, et très certainement une grande majorité de l’équipe, démissionnerait. « S’occuper de trente chiens, sans personne, on va voir comment ils vont faire » a-t-il conclu. De leur côté, les équipes d’AVA tentent de faire pression sur le maire pour annuler l’arrêté d’euthanasie. Ils viennent d’ailleurs de lancer une pétition. Ils proposent également d’accueillir ces chiens dans leur refuge en Normandie, dans un environnement adapté à leurs besoins.

Le mystère demeurera

« Il n’est pas impossible que ces chiens soient les auteurs de ces morsures, mais encore faut-il remettre l’incident dans son contexte et ne surtout pas condamner arbitrairement tous les chiens, il faut leur accorder le bénéfice du doute en l’absence de médecine légale vétérinaire », estime le Dr Bedossa. Et, surtout, pourquoi tous les condamner alors que seuls 4 étaient présents ? Par ailleurs, des prélèvements ADN ont été pratiqués sur la victime, mais les résultats ne sont pas connus. Il est donc impossible de savoir quels chiens ont commis les morsures. Un seul ? Plusieurs ? Aucun ? Les équipes du refuge ne comprennent pas cet empressement de la part de la mairie et de la préfecture. « Le refuge AVA propose, en plus, une solution ! C’est totalement illogique comme attitude », s’insurge un bénévole. Il ne reste malheureusement plus qu’à attendre. Nous mettrons à jour cet article, si dénouement il y a.

À lire aussi : Mort d’Elisa Pilarski : son chien Curtis est-il le seul coupable ?

Mise à jour du 13/04/2021

L’euthanasie a encore été une fois repoussée. Le refuge se mobilise plus que jamais.

MIse à jour du 12/05/2021

Les chiens vont être euthanasiés dans les prochains jours…

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