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“Love”, une série de BD animalières à ne pas manquer

Ça grouille de vie dans ces bandes dessinées. De l’imposant tigre à la minuscule fourmi rouge, bien des animaux se rencontrent, se jaugent, s’ignorent ou se défient, se tuent ou se protègent… Et Love les suit, zoome et dézoome, invite à la contemplation de cette nature sauvage pour une série immersive que vous ne pourrez que dévorer !

“Love”, une série de BD animalières à ne pas manquer
Léa Bouleau

Après quatre premiers albums parus au début des années 2010, Love fait son grand retour en librairie avec une maquette rafraîchie et un tout nouveau tome : Le Molosse. Interview de Frédéric Brrémaud, passionné d’animaux et scénariste de cette série de bandes dessinées documentaires…  

Animaux-Online : Les premiers tomes de love parlaient des grands prédateurs, qu’est-ce qui vous a poussé, après avoir illustré la faune sauvage et jurassique, à vous intéresser à l’animal domestique qu’est le molosse ?

Frédéric Brrémaud : On s’intéresse à tous les animaux, à leurs particularités. Après avoir traité la chasse dans Le Tigre, l’instinct – maternel notamment – dans Le Renard, l’appartenance au groupe dans Le Lion, la trahison dans Le Dinosaure, nous avons tenu à développer de nouveaux thèmes. Le chien est ici un animal qui, tout du moins historiquement, n’a pas sa place dans l’écosystème australien. Sa référence, sa famille d’une certaine manière, c’est l’humain. Il est une passerelle entre l’humain et la faune capable, comme l’ont fait les dingos, de casser son alliance. Que va faire le molosse, seul au milieu du bush australien, après avoir perdu son maître ? L’histoire est partie de là.

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Éditions Glénat (Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci). Planche du tome Le Molosse de la série Love

A.-O. : Une des particularités de votre série de bd est d’être dépourvue de texte, pourquoi avoir opté pour cette forme muette de documentaire ?

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F. B. : Il y a plusieurs raisons à cela. La première est que j’ai souvent détesté les commentaires dans les documentaires. Je n’ai rien contre Pierre Arditi mais, souvent, pour parler du lion, on lui prête des sentiments trop humains. Cela peut donner : « Chassé par le puissant Shangrar, venu des confins du royaume, le vieux Erkham a perdu son trône ! » J’aimerais beaucoup savoir ce que penserait un lion s’il savait qu’on lui a donné le nom d’un roi viking ou d’un modèle Renault… Et s’il sait seulement ce que sont un trône et un royaume. Bref, j’adore les documentaires animaliers mais, souvent, j’éteins le son.

L’autre raison, bien entendu, est que les animaux ne parlent pas. Les sons de la nature, je crois, viennent en lisant. Des bulles ou des onomatopées pourraient casser tout cela. De plus, Federico Bertolucci (le dessinateur) a plus de liberté pour gérer l’espace des cases. La bulle pouvant être un obstacle à la beauté des dessins, là, le problème est réglé.

L’idée, enfin, est de s’approcher d’un aspect très primaire de l’Histoire. Les humains préhistoriques nous ont laissés de merveilleuses scènes dans les grottes, et il n’y avait pas de texte non plus.

Éditions Glénat (Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci). Planche du tome Le Lion de la série Love

A.-O. : Les illustrations multiplient les points de vue et les situations de vie sauvage, comment décidez-vous de l’enchaînement des scènes et des attitudes des animaux ?

F. B. : Le plus dur je crois, dans une histoire muette, est la gestion du rythme. L’album ne devant pas se lire trop rapidement, il faut des scènes de contemplation où le lecteur se perd dans les détails, s’immerge dans les décors. Il était primordial que le dessinateur ait énormément de talent, et peu d’illustrateurs sont capables de reproduire ce qu’a fait Federico sur tous ces albums : chacune de ses cases est un tableau qui fourmille de détails.

Il faut aussi des scènes d’actions où tout va plus vite, où l’histoire évolue. En écrivant le premier épisode, Le Tigre, j’ai échangé avec des scénaristes et des techniciens de films documentaires, notamment d’Océans de Jacques Perrin, et j’ai constaté qu’ils avaient exactement cette même problématique du rythme. Tout est une question de montage. Dans Love, souvent, nous redécoupons des scènes. L’introduction du Renard, où une baleine et son petit se font attaquer par des orques, nous l’avons réalisée quasiment à la fin de l’album. Des montagnes de pages de storyboard ont été jetées à la poubelle.

Quant à l’attitude des animaux, nous évitons tout anthropomorphisme. Certaines expressions sont sans doute un peu plus marquées, mais nous essayons d’être le plus réalistes possible.

Éditions Glénat (Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci). Planche du tome Le Renard de la série Love

A.-O. : Parvenez-vous à séduire de jeunes lecteurs avec ce format de bande dessinée muette ?

F. B. : On pensait au début que seuls les adultes nous suivraient, mais on s’est rendu compte que les enfants, parfois même très jeunes, ont tout de suite accroché à la série. Quand j’ai reçu les premières planches dessinées du premier album (celui dédié au tigre) ma fille, qui avait 6 ans, les « lisait » très simplement : « Le tigre poursuit le tapir. Il bondit. Mais le tapir saute dans l’eau pour lui échapper… » Mon garçon, qui n’avait que 2 ans, s’est mis à rugir comme un tigre. J’ai su aussitôt que le plus dur était fait. Les adultes en revanche voient dans les histoires une certaine philosophie. Parfois même qui nous échappe, à Federico et à moi. C’est donc un grand plaisir de constater que tous les lecteurs et les lectrices, petits ou grands, ont une approche différente à la série.

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Éditions Glénat (Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci). Planche du tome Le Tigre de la série Love

A.-O. : Le tome sur le molosse survient après plusieurs années de pause, d’autres albums sont-ils à prévoir pour la suite ? Toujours avec des carnivores ?

F. B. : En fait, nous n’avons aucun plan. L’idée n’est pas d’illustrer tous les animaux, mais de développer des thèmes qui intéressent. Après Le Tigre, nous ne pensions pas continuer : un album muet était, d’un point de vue éditorial, très risqué ; et nous nous estimions déjà très heureux d’avoir pu le publier. Puis, grâce à l’accueil des gens – et à de nouvelles idées, surtout – nous avons décidé de publier Le Renard, puis Le LionLe Dinosaure et Le Molosse aujourd’hui. D’autres Love se feront, je n’en doute pas. Rien n’est encore définitif, mais une histoire en Asie du Sud-Est, entre la côte et les grands fond marins, un cachalot, un cormoran… On croise les doigts.

Éditions Glénat (Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci). Planche du tome Le Dinosaure de la série Love

Les albums de la série Love de Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci (Éditions Glénat) :
— Le Tigre
— Le Renard
— Le Lion
— Le Dinosaure
— Le Molosse
sont à retrouver à 14,95€ dans toutes les bonnes librairies : trouver leur disponibilité près de chez moi.

À noter

Federico Bertolucci, l’illustrateur de cette série, est exposé à la galerie Glénat jusqu’au mercredi 24 février 2021. Une centaine d’œuvres sera présentée à cette occasion, avec possibilité d’acquisition.

Exposition Bertolucci
Galerie Glénat
22, rue de Picardie
75003 Paris
Du mardi au samedi de 10h à 18h.
Jusqu’au mercredi 24 février 2021.

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