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Le président des Hautes-Alpes jugé pour avoir offert une queue de loup

Acte politique ou infraction contre une espèce protégée ? Le président du Conseil départemental des Hautes-Alpes comparaît lundi devant le tribunal correctionnel de Gap pour avoir offert une queue de loup à un représentant de l’Etat. Avec AFP.

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Le président des Hautes-Alpes jugé pour avoir offert une queue de loup
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Le 21 février 2020, lors de la cérémonie de départ de la préfète Cécile Bigot-Dekeyzer, Jean-Marie Bernard (LR) lui avait remis cet appendice de l’animal. Un « acte politique » qu’il avait alors revendiqué pour défendre les  éleveurs, confrontés aux attaques du canidé sur leur bétail.

Plusieurs associations de défense de l’environnement avaient alors saisi la justice et l’enquête ouverte par le parquet avait abouti en décembre à une comparution en reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) que l’élu avait rejetée. Jean-Marie Bernard sera donc jugé lundi pour détention, transport et cession d’une partie d’espèce protégée, un délit passible de trois ans de prison et 150.000 euros d’amende.

Des frais de justice payés par le département

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« Compte tenu de la dimension politique, ce procès n’aurait jamais dû avoir lieu », estime Philippe Neveu, avocat de l’élu, dont les frais de justice sont pris en charge par le département, qui a voté en faveur de sa protection fonctionnelle. C’était « un clin d’oeil que j’ai voulu faire et un geste fort : les préfets passent, le loup reste et les éleveurs sont toujours aussi désespérés », avait déclaré à l’AFP Jean-Marie Bernard (LR) en février 2020. Selon la défense, M. Bernard « n’est ni de près ni de loin un braconnier ». Il aurait trouvé cette queue sur sa boîte aux lettres quelques semaines avant la cérémonie et serait « incapable de dire si cette queue est une queue de loup ».

Pour les associations, pas de doute: « c’est une queue de loup qui vient d’un animal qui n’a pas été légalement prélevé », assure Mathieu Victoria, l’avocat de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) qui a déposé plainte, analyse génétique à l’appui. « L’acte politique ne constitue pas une exception à la responsabilité pénale », estime-t-il. « Il y a d’autres façons de lancer le débat ».

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« Si on veut s’en sortir et maintenir possible la cohabitation (du pastoralisme et du loup), ce n’est pas par ces actes que l’on va y arriver », regrette Hervé Gasdon, président de la Société alpine de protection de la nature FNE-05, qui avait également porté plainte.

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Publié le 15 février 2021
2 minutes
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