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Ginette Bernard, portrait d’une bénévole qui nourrit les chats libres

Un jour sur deux, Ginette Bernard charge sa voiture de sacs de croquettes et de bouteilles d’eau, puis prend le volant en direction des quatre quartiers dont elle a la charge. Sa mission ? Aller voir et nourrir ses petits protégés : les chats libres de Talence.

Ginette Bernard, portrait d’une bénévole qui nourrit les chats libres
L'École du chat libre de Bordeaux

“Les chats que j’ai eus m’ont beaucoup donné alors, aujourd’hui, c’est à moi de rendre service à la gent féline”

Quand vous demandez à Ginette son plus lointain souvenir en lien avec les félins, elle vous raconte l’histoire de Cartouche, ce chat noir qui, alors qu’elle n’était âgée que de 4 ou 5 ans, s’était installé chez elle. Il n’était ni le premier ni le dernier chat libre à avoir trouvé refuge dans cette maison de campagne ; mais il était le seul à s’être « posté chaque soir devant le portail, prêt à accueillir mon père à son retour du travail », raconte-t-elle avec un sourire dans la voix.

Petite déjà, elle nourrissait les chats qui vivaient en lisière de forêt en leur portant des gamelles. Devenue adulte, elle adopte auprès de la SPA sa première chatte, Cannelle. Puis elle recueille Rouquin, Tango, Prince et Nino… Elle s’arrête sur ce dernier prénom : “Nino, c’est l’amour de ma vie. On était fusionnel lui et moi : il sentait quand j’avais des problèmes, quand j’étais malade, et il restait toujours près de moi. Je l’ai trouvé chaton dans un caniveau, et pendant les vingt ans de sa vie il ne m’a jamais quittée.”

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Aussi, lorsque sonna l’heure de la retraite, Ginette chercha le moyen de “faire quelque chose pour mes amis les chats”, explique-t-elle, toute guillerette. “Les chats que j’ai eus m’ont beaucoup donné alors, aujourd’hui, c’est à moi de rendre service à la gent féline.” Elle avait vu se construire les locaux de l’association L’École du chat dans sa commune de Talence et, après avoir sympathisé avec les adhérents, s’y engagea à son tour comme bénévole.

L’École du chat libre de Bordeaux. Ginette Bernard, en train de nourrir un chat libre fidèle au rendez-vous.

“Ma plus belle victoire, c’est de les voir en bon état et en bonne santé. C’est tout ce que je demande”

Cela fait maintenant une dizaine d’années que, un jour sur deux, Ginette se rend aux quatre mêmes points de nourrissage pour réapprovisionner les chats libres en eau et en croquettes. Ils sont désormais habitués à sa venue et l’attendent, bien que la majorité ne se laisse pas caresser. “Je ne les force pas, ils arrivent s’ils veulent”, respecte-t-elle. “Dans un groupe, il y en a un que je caresse mais l’autre jamais : elle vient à côté de moi mais je ne peux pas la toucher. Si j’essaye elle s’enfuit. Leur maîtresse est partie, et ils ont choisi la liberté.”

Cette tournée des quartiers lui permet également de s’assurer que tous les félins vont bien. “Ma plus belle victoire, c’est de les voir en bon état et en bonne santé. C’est tout ce que je demande”, assure-t-elle. Quand un chat lui semble mal en point, il lui faut donc l’attraper pour le faire ausculter, bien qu’elle admette en riant que “pour les captures, je suis aussi stressée que les chats qu’on essaye de trapper” et qu’elle cède donc bien volontiers sa place à une camarade bénévole dont c’est la spécialité.

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“Il est essentiel de stériliser les chats libres, je ne veux plus voir de chats errants miséreux.”

La mission de L’École du chat libre est de s’occuper des chats des rues, certes en les nourrissant, mais aussi et d’abord en les faisant stériliser. A l’occasion, Ginette se propose donc pour conduire les chats chez le vétérinaire et revenir les chercher en fin de journée. Elle se souvient avec amusement de la plus grosse prise qu’elle avait convoyée : “D’habitude, les chats que je transporte ne font pas spécialement de bruit, mais ce jour-là j’avais une dizaine de cages dans le coffre, il y en a un qui a commencé à miauler et tout le monde s’y est mis en coeur. J’étais contente d’arriver !”

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“Il est essentiel de stériliser les chats libres, je ne veux plus voir de chats errants miséreux”, poursuit-elle plus sérieusement. Ainsi, si les chats qui refusent de se sociabiliser sont respectueusement redéposés à l’endroit où il ont été trouvés après l’opération vétérinaire, ceux qui ne sont pas trop sauvages sont, pour leur part, placés en famille d’accueil pour s’habituer à l’humain en attendant de trouver un foyer pour la vie.

Quant à savoir si Ginette est elle-même une famille d’accueil, la réponse ne se fait pas attendre : “Oh non, Calisse, ma chatte actuelle est beaucoup trop exclusive pour que je lui impose ça !” Et en effet, cette siamoise d’une quinzaine d’années qu’elle avait trouvée dans une décharge grogne même quand il s’agit de ne garder que quelques heures un chat en cage… Et pour cause, quand on a une Maman en or, difficile de la partager !

L’École du chat libre de Bordeaux. Ginette et Chipie, une chatte domestique qui a pris l’habitude de
rendre visite aux bénévoles de l’association !

L’École du chat libre est une association reconnue d’intérêt général, qui stérilise chaque année plus de 1200 chats libres de la région bordelaise. Pour la soutenir ou en apprendre davantage sur ses missions : www.ecole-du-chat-bordeaux.com.

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Publié le 7 décembre 2020
4 minutes
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