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2020, une année en demi-teinte pour l’ours des Pyrénées

Naissances abondantes, effectifs revus à la hausse, mais aussi enquête pour destruction d’espèce protégée et conflits avec les éleveurs… On peut dire que 2020 aura été une année chargée pour l’ours des Pyrénées.

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2020, une année en demi-teinte pour l’ours des Pyrénées
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Allez, on commence par les bonnes nouvelles ! Le bulletin du Réseau Ours Brun, publié à la mi-novembre, fait état de six portées, soit 11 oursons nés dans les Pyrénées en 2020. « Il s’agit du plus haut taux de naissances jamais enregistré. Le record jusqu’ici était de cinq », se réjouit Sabine Matraire, coordinatrice « ours » de l’association Ferus. A cela s’ajoute la détection de trois ours, non repérés en 2019, mais pourtant déjà là, portant ainsi provisoirement l’effectif minimal retenu pour cette même année à 55 individus. Mais cela suffit-il pour rendre l’espèce viable ? Pas sûr… « Seuls deux ours sur les six recommandés par le Museum d’histoire naturelle en 2013 pour consolider les effectifs des Pyrénées orientale et occidentale ont été lâchés. Il faudrait refaire une nouvelle étude de viabilité », estime Sabine Matraire. Dans tous les cas, avant de penser à relâcher de nouveaux individus, il est surtout urgent de remplacer ceux tués par la main de l’homme, comme l’assure le plan ours 2018-2028…

Trois ours tués en 2020

Un agent chargé de l’environnement au Conseil général du val d’Aran, en Espagne, a été arrêté fin novembre dans le cadre de l’enquête sur la mort de l’ours Cachou en avril dernier. Agé de 6 ans et né dans les Pyrénées, l’animal était réputé pour attaquer les troupeaux de chevaux de la région. Les autorités avaient d’ailleurs demandé le « retrait immédiat » de l’animal. Les résultats de l’autopsie n’ont toujours pas été dévoilés, mais la thèse de l’empoisonnement est fortement soupçonnée, loin de l’explication d’un décès par combat entre mâles, trop rapidement avancée par les autorités aranaises…

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Cachou est le premier des trois ours à avoir été tués par l’homme en 2020. Le deuxième, d’identité inconnue, a été abattu illégalement par balles à Utsou, en Ariège, en juin dernier et l’enquête est au point mort. Le troisième, Sarousse, cinquième et dernière ourse lâchée dans les Pyrénées en 2006, a été tuée dans la vallée de Bardaji (Pyrénées centrales espagnoles) lors d’une battue au sanglier. Le chasseur invoque la légitime défense. Une enquête a été ouverte. Ces pertes sont désastreuses en terme de génétique pour cette espèce menacée d’extinction et Sabine Matraire s’inquiète du manque de volonté et d’engagement du ministère de la Transition écologique dans le remplacement de ces individus. L’association Ferus a annoncé faire tout ce qui sera nécessaire pour que cet engagement soit honoré.

La Commission européenne demande à la France de mieux protéger l'ours brun dans les Pyrénées, dont "l'état de conservation est toujours défavorable" et de suivre les "recommandations de réintroduction", selon un courrier que s'est procuré l'AFP.  "L'état de conservation de l'ours brun est toujours défavorable" en France, relève la Commission européenne dans son courrier. "La principale difficulté qui empêche la mise en oeuvre rapide de mesures de réintroduction reste toujours l'absence d'un climat de discussion plus favorable", relève-t-elle. La Commission européenne demande "le suivi des recommandations de réintroduction menées par l'expertise scientifique du Muséum national d'histoire naturelle et la mise en oeuvre du plan d'actions ours brun 2018-2028".

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