“Fragiles”, un collector de timbres engagé

Un carnet de timbres-poste pour sensibiliser à la sauvegarde des animaux

“Fragiles”, peut-on lire sur la couverture de ce collector au fond noir imposant et cerclé du cadre jaune reconnaissable de National Geographic. Le léopard d’Afrique qui y figure vous regarde intensément, semblant vous demander la nature du sort que vous lui réservez. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : comme tant d’autres, son espèce est menacée d’extinction si aucune mesure de protection conséquente n’est prise à temps. 

Son cliché fait donc l’objet d’un timbre, à côté de celui d’un panda géant, d’un tigre du Bengale, d’un paresseux à gorge brune, d’un loup du Mexique, d’un éléphant d’Asie, d’un fennec et d’un mandrill. Ils sont des “portraits d’espoir”, destinés à sensibiliser expéditeurs et destinataires qui croiseront leur route.

La Poste/National Geographic. Timbre-poste de léopard d’Afrique issu du collector « Fragiles »

Ce collector est une exclusivité du site web de La Poste, et une partie des bénéfices engendrés par sa vente sera reversée à la National Geographic Society, qui pourra ainsi en réinjecter 20 % dans les différents projets qu’elle soutient, comme le présent Photo Ark.

Le photographe : Joel Sartore avec son projet Photo Ark

Arche de Noé photographique

Depuis 2006, Joel Sartore, reporter-photographe à la National Geographic Society, s’est investi d’une mission : sensibiliser aux enjeux écologiques en photographiant un représentant de chaque espèce vivant sur cette Terre. Comme un clin d’œil au patriarche Noé, il a nommé ce projet “Photo Ark” (“L’Arche photographique”) et a, à ce jour, immortalisé 10 819 animaux sur les plus de 15 000 figurant sur sa liste, dont certains se sont éteints depuis.

Ainsi, Joel Sartore parcourt-il le monde, de zoos en réserves naturelles, pour faire valoir la beauté de la diversité animale. La beauté et l’urgente nécessité, puisque “notre propre survie dépend de la survie des espèces”. En effet, quand un animal disparaît, c’est l’ensemble de l’écosystème qui en pâtit. Le reporter-photographe compte donc poursuivre sa quête jusqu’en 2031, dans l’espoir que ses saisissants portraits puissent sensibiliser à cette cause mondiale.

La Poste / National Geographic. Timbre-poste de panda géant issu du collector « Fragiles »

Fonds noirs et regards prégnants

Deux éléments rendent les photos de l’Ark directement identifiables : le fond, voire l’absence de fond, et le regard de l’animal, hypnotique. Joel Sartore place systématiquement ses sujets dans un espace d’exposition noir ou blanc, de sorte qu’il n’y ait aucun distraction alentour : “Il n’y a que l’animal et vous. Et, souvent, cet animal vous regarde dans les yeux.”

Par la photographie, Joel Sartore entend bien “donner une voix à ceux qui n’en ont pas”, susciter assez d’émotion auprès de son public pour l’inciter à sauver la biodiversité avant qu’il ne soit trop tard. En 2015, ses clichés avaient justement été projetés sur les murs du Vatican, le siège des Nations unies et l’Empire State Building, dans l’espoir de croiser la route d’un maximum d’individus, car « nous ne pourrons pas les sauver si nous ne les rencontrons jamais. C’est là tout le bien-fondé de l’Arche ».

La Poste/National Geographic

Fragiles, collector de 8 timbres-poste Lettre verte, 12 €.
Édition limitée, disponible exclusivement sur laposte.fr.

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