Publicité

Poly : un film aux messages forts à destination des enfants

Après un énième (et, espérons, dernier) report, le film « Poly » de Nicolas Vanier sort le 21 octobre au cinéma. Animaux-Online est allé le voir en avant-première et a relevé plusieurs thématiques très intéressantes. Cirque, maltraitance, végétarisme… On fait le point.

Partager cet article :
Publicité
Poly : un film aux messages forts à destination des enfants
Poly

En 1964, Cécile a 10 ans. Cette petite fille qui ne connaît que Paris se voit contrainte de déménager avec sa mère dans le Gard, à Beaucastel. Pour la jeune citadine, ce « trou paumé » est une véritable punition. Alors qu’elle se sent seule et s’ennuie profondément, un cirque itinérant qui s’installe dans le village attire sa curiosité. Poly, le poney vedette du spectacle, semble clairement maltraité. Cécile, n’écoutant alors que son courage et son amour des animaux, se met en tête de libérer l’animal et de s’enfuir avec lui. Avec ce film, Nicolas Vanier a voulu revisiter une série culte des années 1960, créée par Cécile Aubry.

Une volonté de sensibiliser

Alors que le film plaira certainement plus aux enfants qu’aux parents, les messages délivrés (bien qu’avec de gros sabots) sont courageux. Les animaux dans les cirques, le végétarisme, la maltraitance animale… Voir ces sujets portés au grand écran dans un film familial, ça fait du bien ! Voici les thèmes que nous avons retenus : 

Les méthodes de dressage

Publicité

Alors que beaucoup de circassiens dénoncent des techniques de dressage issues d’un autre temps et parlent aujourd’hui d’éducation, il est encore facile de trouver des images de maltraitance et de l’usage toujours en vigueur du dégriffage et du fouet sur les fauves ou de l’ankus sur les éléphants. L’ankus (ou bullhook) est un outil terminé par un crochet en acier pointu pour infliger des douleurs aux pachydermes. André-Joseph Bouglione, lui-même circassien et ancien dompteur de tigres, dénonçait d’ailleurs, en 2018, dans son livre intitulé « Contre l’exploitation animale », la maltraitance que subissent les animaux de cirque.

Dans le film « Poly », qui se passe dans les années 1960, on voit clairement que le poney se fait violenter, intimider afin qu’il réussisse le spectacle. Pire encore, pour un gag où Poly éjecte un clown qui essaye de lui monter sur le dos, les employés du cirque utilisent une selle avec un pic qui rentre dans le dos de l’animal. La douleur au moment où l’artiste veut s’asseoir sur Poly est telle que le poney rue immédiatement, sous l’hilarité d’un public naïf. Même si aucun document ne parle de cette technique, elle illustre grossièrement la violence qui peut régner dans certains cirques peu scrupuleux.

La captivité animale

D’une manière générale, c’est surtout la captivité animale dans les cirques qui est pointée du doigt. Sans trop raconter le film, les villageois finissent par ouvrir les yeux sur ce qui se passe réellement derrière le chapiteau et la manière dont est détenu Poly, seul, dans une minuscule cage. D’ailleurs, l’une des dernières répliques du film prononcé par le maire de Beaucastel est : « Un cirque qui enferme les animaux, on n’en veut plus chez nous ». Cette thématique se trouve pile dans l’actualité puisque, parmi les mesures annoncées par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, se trouve l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques itinérants. La ministre n’a pas souhaité imposer de calendrier précis car elle a expliqué que cette transition se ferait au cas par cas afin de pouvoir replacer correctement les animaux, avec, en priorité, ceux qui supportent le moins l’itinérance, comme les hippopotames et les éléphants, suivis de près par les fauves. D’après son cabinet, les arrêtés permettant d’amorcer officiellement ce tournant sont en cours de rédaction.

À lire aussi : Cirques & Animaux sauvages

Les besoins des animaux

Voici un thème intéressant, et plutôt inédit dans les salles obscures : les besoins des animaux. En effet, lorsque Cécile fait évader le poney (c’est dans la bande-annonce, nous ne révélons rien !), il faut alors trouver un lieu convenable pour l’animal et le nourrir correctement. Autant vous dire que les débuts sont chaotiques. Une vielle serre en ruine, et une tartine de confiture en guise de petit déjeuner ne conviennent pas vraiment à Poly ! Adopter un animal, même si cela part d’une bonne volonté, doit faire l’objet d’une certaine préparation. Sommes-nous capables d’assumer ? De répondre correctement à ses besoins ? De le rendre heureux ? Ce sont des questions qu’il est impératif de se poser avant de sauter le pas.

À lire aussi : Les propriétaires ignorent les besoins de leurs chiens

Le végétarisme

Encore un thème pas banal pour un film si grand public ! Dans la ville de Beaucastel se trouve une boucherie chevaline, comme il en existait beaucoup à cette époque. Après s’être liée d’amitié avec Poly, c’est tout naturellement que la fillette demande à sa mère, pendant le repas du soir, si ce qu’il y a dans son assiette est du cheval. La mère répond que non, c’est du veau. « Le bébé de la vache ? », questionne alors Cécile, choquée. Dès ce jour, l’amie des bêtes se jure de ne plus jamais manger ses amis les animaux… Au contraire, elle se met à cacher son repas dans sa serviette pour l’enterrer dignement dans un champ aux alentours. Cela aurait pu s’arrêter là, mais les propos de Cécile trouvent des oreilles attentives chez les enfants du village, et jusque chez le fils du boucher. On vous laisse imaginer la scène lorsque ce dernier annonce à ses parents qu’il ne veut plus manger de viande ! « Il faut se souvenir qu’à l’époque, il n’y avait pas un village sans une boucherie chevaline, ce qui a, depuis, quasi totalement disparu, rappelle Nicolas Vanier, le réalisateur du film. De la même façon, j’espère que l’on arrivera rapidement à réduire drastiquement notre consommation de viande. C’est absolument catastrophique  pour l’environnement et le réchauffement climatique. »

Poly, de Nicolas Vanier. En salle le 21 octobre

Le film a en parallèle été adapté en bd par Steven Lejeune, au éditions Glénat

13,90 euros

Réussir l’adoption d’un chien ou d’un chat
Réussir l’adoption d’un chien ou d’un chat
Le magazine 30 millions d’amis
Le n°1 de la presse animalière

Chaque mois, devenez le meilleur des maîtres et retrouvez tous nos dossiers et conseils d’expert. Découvrez nos offres papier et numériques...

Publicité