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Soigneur animalier : 6 idées reçues sur le métier

Animaux-online a testé pour vous l’activité « soigneurs d’un jour » au parc animalier d’Auvergne, à 40 minutes de Clermont-Ferrand. Pendant 4 heures, un ou deux visiteurs maximum accompagnent et assistent un soigneur dans sa tournée, au plus près des animaux. Cette expérience permet de se rendre compte de la réalité de ce métier.

Soigneur animalier : 6 idées reçues sur le métier
Jade Boches

On entre dans les enclos des animaux : VRAI et FAUX

Pendant cette matinée avec un soigneur, le visiteur entre dans les enclos des herbivores et des omnivores, mais jamais dans ceux des carnivores, c’est trop dangereux ! Gloutons, loups, dholes, lynx, tigres, lions… Le nourrissage se fait de l’extérieur, en leur lançant leurs rations, ou par des trappes dans les enclos intérieurs. S’il faut intervenir sur un individu, un petit enclos est toujours adjacent afin de pouvoir en isoler un. Pour nettoyer, ou faire des petits travaux, les animaux seront enfermés en attendant que les soigneurs finissent leur travail.

Jade Boches. Le soigneur nourrit les loups du Canada depuis une passerelle

On touche les animaux : FAUX

Même si on peut s’approcher des animaux herbivores ou omnivores, les soigneurs du parc animalier d’Auvergne mettent un point d’honneur à ne pas habituer les animaux à la présence humaine et surtout au contact physique. « Le but, c’est de préserver les comportements sauvages. S’ils ont peur de nous, ça veut dire que ça fonctionne, qu’ils ont gardé cet instinct, et tant mieux », nous explique Clarisse Berthot, l’animatrice pédagogique.

On crée une relation privilégiée avec les animaux : FAUX

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La relation qui se crée entre en soigneur et un animal est une simple relation de confiance, afin que l’animal sache que, lorsque la personne s’approche, ce n’est que du positif pour lui. « Je ne dois pas interférer dans la relation que l’animal est en train de créer avec les autres individus de l’enclos », souligne Clémence Collignon, soigneuse. Toutefois, un échange s’opère au moment du nourrissage, mais plus les soigneurs sont loin, mieux les animaux se portent ! Concernant le fait de connaître les animaux, cela peut être plus confortable pour le soigneur afin de savoir comment se comporter avec les individus les plus peureux, par exemple. « Mais, dans les enclos où il y a énormément d’animaux, très sauvages, tels que celui des cerfs sika, le soigneur ne peut pas tous les connaître », ajoute l’animatrice pédagogique. 

Jade Boches. Dans l’enclos des pandas roux, le visiteur, soigneur d’un jour, peut se retrouver tout proche de l’animal. Il pourrait presque le toucher en tendant le bras…

On soigne les animaux : FAUX

Le rôle des soigneurs animaliers est de nettoyer les enclos des animaux, de préparer les repas, de les distribuer, d’observer les animaux pour s’assurer que tout va bien, et de faire du bricolage. Côté santé, le soigneur peut assister le vétérinaire – qui est aussi le chef des soigneurs animaliers – pour le matériel, ou tenir les animaux, mais c’est tout. Il ne donne pas de médicaments, ne fait pas de pansements ou de piqûres comme on pourrait être tenté de croire. Il est également important de garder à l’esprit que c’est un métier très physique.

Une des particularités propres au parc animalier d’Auvergne est sa localisation en zone de moyenne montagne. Son altitude (750 mètres) et ses 200 mètres de dénivelé lui permettent en effet de reproduire les conditions naturelles des nombreuses espèces présentes dans le parc et originaires des montagnes du monde entier : pandas roux, panthères des neiges, kulans, markhors, ours noirs du Tibet, takins, urials…

Jade Boches. Un des enclos emblématiques du parc est celui des bouquetins, que le visiteur descend en se tenant à une corde. Les animaux semblent en quasi-liberté dans cette immense zone à flanc de montagne.

Un soigneur peut s’occuper de tous les animaux du parc : VRAI ET FAUX

Selon Clémence Collignon, il est important qu’un soigneur connaisse les bases pour s’occuper des grandes familles d’herbivores, de carnivores et de primates. « On est quand même polyvalents. Nous avons été formés afin de pouvoir remplacer quelqu’un qui tombe malade d’un coup, par exemple », précise-t-elle. Toutefois, chaque soigneur a un secteur d’intervention bien défini, qui ne change pas. Pour Clémence Collignon, les préférences et la sensibilité de chaque soigneur sont également importantes. « Si vous me dites que, demain, je dois aller travailler dans des parcs où il y a des mammifères marins, je vous dirai non, car ce n’est pas mon éthique et ce n’est pas ce que j’ai envie de faire. Je vais plutôt m’orienter sur ce que j’aime, car ça se reflétera sur ma façon de travailler », explique la passionnée des pandas roux. 

À savoir, lorsque l’on rentre dans les enclos d’intérieur, non accessibles au public, on peut observer des fiches sur les murs. Elles précisent les protocoles d’entrée et de sortie des animaux en fonction de la météo et de la température, et montrent des photos des excréments permettant de détecter un potentiel souci chez l’animal. Ces documents sont en anglais, car ils sont communs à toute l’Europe. En effet, pour chaque espèce, il existe un référent, ou coordinateur européen, que tous les parcs zoologiques peuvent appeler lorsqu’ils ont des interrogations sur l’animal. 

Il y a plein de façons d’accéder au métier de soigneur, mais attention, les places sont chères ! Par exemple, les quatre soigneurs du parc animalier d’Auvergne ont tous un parcours différent. Études de biologie, d’éthologie, lycée agricole, école de soigneurs… Plus d’informations dans notre fiche métier.

Le soigneur animalier n’a aucun lien avec la conservation des espèces : FAUX

« Avant de devenir soigneur, je n’arrivais pas à trouver le lien qui unit les parcs avec la conservation, alors qu’aujourd’hui je vois qu’il est énorme ! », s’étonne encore Clémence Collignon.  Dans ce parc, les employés ont une semaine de vacances supplémentaire afin de pouvoir aller voir les associations qu’ils soutiennent. « Je me suis rendu compte qu’il y avait un lien fort entre la protection des milieux naturels et ce que l’on fait dans un parc animalier : reproduire des espèces menacées. Avant, les parcs prélevaient les animaux dans la nature pour les mettre en cage. Aujourd’hui, c’est interdit et, à part Jojo, un gibbon de 45 ans, tous les animaux du parc sont nés en captivité avec l’objectif, à terme, de les remettre dans la nature », conclut la soigneuse.

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Jade Boches. Les girafes vivent en harem, comme les lions, c’est-à-dire avec un mâle pour plusieurs femelles. Le parc Animalier d’Auvergne héberge donc plusieurs mâles de différentes sous-espèces, le temps qu’ils rejoignent
un groupe de femelle pour se reproduire.

Le parc soutient 16 associations de conservation dans le monde. Cette année, il espère pouvoir reverser 100 000 euros à tous ces organismes puisque, pour chaque entrée, 1 euros est mis de côté. Par ailleurs, cette année, le zoo a eu une naissance de kulan, ou âne sauvage d’Asie, qui sera relâché au Kazakhstan d’ici deux ans.

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Publié le 13 octobre 2020
5 minutes
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