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Catastrophe écologique en Russie : qui est le coupable ?

La pollution qui a provoqué des morts massives d’animaux et des blessures aux baigneurs au Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe, forme une nappe compacte de 40km qui se déplace sur l’eau, ont constaté des scientifiques. Son origine n’est pas encore connue. Avec AFP.

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Catastrophe écologique en Russie : qui est le coupable ?
Greenpeace / Facebook

Cette nappe de 40km de long et de 30 à 100 mètres de large dérive le long des côtes de la péninsule, selon un communiqué de l’Université fédérale d’Extrême-Orient, qui mène ces recherches. Cette bande de pollution, que l’on pensait limitée à une plage, « a des limites claires, ne se désintègre pas et se déplace progressivement vers le sud » vers les îles Kouriles que la Russie et le Japon se disputent, « sans diminuer de taille », a indiqué dans ce communiqué le chef d’un laboratoire de biologie l’université, Kirill Vinnikov. Cette pollution prend la forme d’une « mousse suspecte » de couleur « vert foncé ». Les chercheurs indiquent avoir réussi à prélever des échantillons par hélicoptère malgré le mauvais temps, qui seront envoyés à Vladivostok.

Rappel des faits

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Depuis plusieurs jours, des habitants de la péninsule sauvage du Kamtchatka ont constaté la présence d’impressionnantes quantités d’animaux marins morts sur les plages de l’océan Pacifique, et souffert de brûlures et de vomissements au contact ou près de l’eau. Huit personnes souffriraient de brûlure cornéenne au premier degré. 

Le 7 octobre, les autorités russes ont ouvert une enquête pour « violation des règles de gestion des substances et déchets dangereux pour l’environnement » et « pollution marine », affirmant que les premiers échantillons indiquaient la présence « d’un polluant dont la consistance est proche du pétrole industriel ou d’une autre substance contenant des composants huileux ». 

Différentes hypothèses

Le gouverneur du territoire du Kamtchatka, en poste depuis quelques semaines, a déclaré que la source de la pollution pourrait être une décharge de pesticides abandonnée à proximité, s’engageant à la reprendre en main. Si les autorités n’excluent toujours pas un phénomène « naturel », d’autres experts interrogés par le journal Novaïa Gazeta et l’agence de presse publique RIA Novosti avancent l’hypothèse d’une fuite d’heptyle, un carburant de fusée extrêmement toxique provenant peut-être d’une installation militaire. Jeudi, le gouverneur a néanmoins déclaré que les échantillons prélevés pour l’instant étaient « négatifs pour l’heptyle ». Il indique que des niveaux excessifs de produits pétroliers et de phénol ont bien été identifié, mais ne pourraient pas entraîner de tels effets sur les animaux et les hommes. 

MIse à jour du 12 octobre : "Je suis sûr que nous sommes confrontés à un phénomène naturel à assez grande échelle, mais pas rare pour le Kamtchatka", a déclaré lors d'une conférence de presse le vice-président de l'Académie russe des sciences, Andreï Adrianov, cité par les agences russes. Dans les analyses d'échantillons d'eau, "des concentrations élevées n'ont été observées que pour les (micro-algues du type) Gymnodinium" qui produisent des "toxines qui agissent sur les invertébrés", a-t-il précisé. Celles-ci auraient également des propriétés "en accord avec le tableau clinique observé: nausées, vomissements et diarrhée" chez les surfeurs et baigneurs, qui ont également rapporté des brûlures des yeux.

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Publié le 8 octobre 2020
2 minutes
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