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Syndrome de Noé : un problème pour les animaux et les humains

Qu’est ce que le syndrome de Noé ? Comment est-il pris en charge ? Les expertises de Christine Manuel, psychologue, et d’Anne-Claire Chauvancy, présidente de l’association Action Protection Animale, nous aident à répondre à ces deux questions.

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Syndrome de Noé : un problème pour les animaux et les humains

Qu’est-ce que le syndrome de Noé ?           

Cages dans tous les coins, crasse du sol au plafond ou encore excréments qui jonchent le sol : voici à quoi ressemble l’habitat d’une personne atteinte du syndrome de Noé. Elles utilisent les animaux pour se protéger contre la grande souffrance qu’elles vivent, à tel point que ça en devient une obsession. « Ce sont des gens qui ont besoin de se sentir comme des sauveteurs d’animaux et qui n’arrivent pas à se rationner », explique Christine Manuel, psychologue, qui a déja eu à faire à des personnes souffrant de ce syndrome. « Les animaux sont comme un entourage pour les malades qui ont l’impression de se sentir utiles à quelqu’un ». Cette maladie entraîne de nombreux troubles pour le voisinage (odeurs et bruits), pour les animaux entassés ainsi que pour le malade lui-même.

C’est le médecin généraliste qui prend en charge les personnes atteintes car il n’y a pas de place pour elles dans les hôpitaux psychiatriques. Souvent, elles sont envoyées vers un psychologue. Christine Manuel estime que ces malades « ne sont pas des ennemis des animaux [car] ce qu’ils font part d’une bonne intention ». Il est difficile d’avoir la compassion nécessaire pour ces personnes qui font parfois vivre, inconsciemment, un enfer aux animaux. Pourtant, pour la psychologue « les associations et refuges doivent aider ces passionnés car ils veulent seulement le bien des animaux ».

Une situation qui peut susciter des interventions

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Souvent alertée par le voisinage ou la municipalité pour des nuisances olfactives ou sonores, Anne-Claire Chauvancy, présidente de l’association Action Protection Animale, se charge des interventions dans des maisons où la situation est devenue critique tant les animaux accuulés sont en danger. Son rôle est de sauver les animaux entassés. « Dans un premier temps, nous devons nous assurer que les dénonciations sont fondées », explique-t-elle. « Si c’est le cas, on essaye d’avoir les autorisations rapidement pour pouvoir intervenir au plus vite ». Une solution d’intervention est trouvée le jour même où le syndrome de Noé est signalé. « La main-d’œuvre requise pour ces sauvetage carie en fonction de l’étendue de l’opération », confie la présidente d’Action Protection Animale. Les animaux, parfois très difficiles à attraper, sont placés dans des refuges quand il s’agit d’animaux de compagnie ou de nouveaux animaux de compagnie (NAC), et dans des centres spécialisés quand ce sont des animaux exotiques. « On a fait une intervention dans une maison où étaient entassés 70 pythons », révèle Anne-Claire Chauvancy.

Les personnes atteintes du syndrome de Noé peuvent encourir des sanctions allant jusqu’à 2 ans de prison et 3 000 euros d’amende si leurs actes sont assimilés à de la maltraitance. « Si la personne est déclarée comme ayant une pathologie mentale, alors il y aura une obligation de soins », conclut Anne-Claire Chauvancy.

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