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Histoire : des animaux sur le banc des accusés ?

Animaux féroces, maudits, déviants… Plus d’une centaine de procès d’animaux, calqués sur ceux des humains, ont eu lieu entre le XIIe et le XVIIIe siècle en France. Animaux-Online vous en raconte trois qui, malgré leurs caractères irréels, ont bel et bien eu lieu…

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Histoire : des animaux sur le banc des accusés ?
Domaine public

Sorcellerie féline

23 juin 1471, à la veille de la Saint-Jean, tous les Parisiens attendent avec impatience les réjouissances qui se dérouleront en présence de la famille royale. On raconte même qu’une multitude de chats seront présents ce soir-là pour faire le spectacle sur la place de Grève (aujourd’hui place de l’Hotel-de-Ville). Le jour J, un arbre immense, haut de plusieurs dizaines de mètres, fabriqué d’une multitude de bois, est érigé. Des chats affamés, déshydratés, blessés, terrorisés ont été suspendus à la structure dans des cages ou des tonneaux. Les feux d’artifice, les tambours, les chants, le tout mêlé aux hurlements des félins… la foule est en délire. C’est alors que le roi apparaît sur la scène et prononce ces mots : « Chats sorciers, maudits par l’Église, moi, roi de France, je vous condamne à brûler, à brûler sur ce bûcher, sur cet arbre qui vous est consacré, jusqu’à ce que mort s’ensuive ! » Puis il allume le brasier. Cette tuerie sacrée, ce feu béni, a provoqué un plaisir intense au public. En effet, vénéré pendant l’Antiquité, le chat est associé à la sorcellerie au Moyen-Age et s’est souvent retrouvé sur le banc des accusés, sans avocat ni jury. D’ailleurs, une journée internationale a été créée le 17 août pour célébrer les chats noirs et redorer leur image. Aujourd’hui, il s’agit de l’animal préféré des Français. Ils sont plus 14,2 millions à avoir conquis nos foyers.

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Brebis perverse

En 1606, dans la ville de Riom, Pierre Gauthier est accusé, à juste titre, de zoophilie sur une brebis. Lors de son procès, les témoins se succèdent et l’homme sait que son sort est déjà scellé. Mais le plus étonnant, c’est que la brebis est totalement humanisée et vivement accusée à son tour. On lui prête des traits de femelle vicieuse, perverse, lubrique et criminelle. Seul le berger, propriétaire de la brebis, essaye de défendre son animal. Il explique que ce n’est qu’une victime, qu’elle apporte beaucoup à sa famille et que Pierre Gauthier est le seul coupable. Un avis immédiatement balayé par le juge lui-même qui ne tarde pas à rendre son verdict : la peine de mort pour ces deux « satanistes ». Le condamné est pendu sur la place du marché et l’animal étranglé ensuite par le bourreau. Leurs corps sont brûlés et les cendres enfouies très profondément dans une forêt des alentours. Au début de l’année 2020, l’association Animal Cross a publié une enquête sur ce sujet tabou et a appelé à faire évoluer le droit sur cette question.

Perroquet royaliste

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Louis Auguste, vieux châtelain de 70 ans, conseiller auprès du roi sur les questions de justice, vivait seul dans le nord de la France avec sa fille unique, deux servantes, un jardinier… et un beau perroquet. Capricieux, espiègle et obstiné, ce volatile avait la particularité de répéter sans cesse « Vive le roi ! », « Vive l’empereur ! », « Vive nos nobles ! » ou encore « Vive l’Église ». Ce qui avait le don d’amuser tous les visiteurs. Une vraie star dans la région ! En 1792, la révolution gronde. L’abondance de leurs biens et de leurs terres, couplée à ce perroquet ouvertement royaliste, entraîna leur arrestation en août 1793. Les domestiques ont été accusés de complicité, n’ayant pas cherché à dénoncer le perroquet ou à le tuer. Le perroquet fut placé à la barre des accusés mais lui qui était si bavard refusa de parler, au grand soulagement de ses propriétaires. En effet, le juge voulait entendre les phrases que prononçaient « Jacot ». Louis Auguste, au moment de prendre la parole, défendit ardemment son animal. « Comment cette nouvelle République que vous défendez avec tant d’ardeur se donne-t-elle le droit absurde d’accuser un perroquet de délit d’opinion ? », s’insurgeait-il. À cela, le juge répondit que le perroquet ne répétait que ce qu’il entendait, prouvant dès lors que tout son entourage était royaliste. Malgré le silence de Jacot, le jury déclara unanimement Louis Auguste, sa fille et l’une des servantes coupables. Leur exécution, à la guillotine, eut lieu le soir même. Concernant le perroquet, il fut condamné à… être rééduqué ! Ses nouvelles phrases fétiches ? « Vive la nation ! » et « Vive le peuple ! ».

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Ces histoires ont été tirées du livre « Des animaux au prétoire » de Chantal Knecht (Plon). Attention, âmes sensibles s’abstenir !

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