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Destin funeste pour la baleine de Montréal

C’est avec étonnement que les habitants de Montréal ont aperçu, le 1er juin, une baleine à bosse sautant au dessus des eaux du fleuve Saint-Laurent. Âgée de 2 ou 3 ans, la jeune femelle a été retrouvée morte, le 10 juin par le pilote d’un bateau. Le décès a probablement été causé par une collision avec un navire selon le premier rapport. Avec l’AFP.

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Destin funeste pour la baleine de Montréal

Une baleine à bosse, sans doute égarée, séjournait depuis le 1er juin à Montréal. Une scène rare puisque la métropole québécoise est située en eau douce et à plusieurs centaines de kilomètres de l’habitat naturel du mammifère marin. « La baleine, probablement la même que celle observée il y a quelques jours près de la ville de Québec, a remonté le fleuve Saint-Laurent avant d’arriver samedi matin à Montréal » avait indiqué début juin à l’AFP Marie-Ève Muller, porte-parole du réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM). 

« Une combinaison de facteurs peut expliquer pourquoi la baleine a dérivé si loin », avait précisé Mme Muller. Vu son jeune âge, 2 ou 3 ans, elle s’était sans doute égarée en chassant ou en faisant « des erreurs de navigation » en explorant son territoire. « Il arrive que l’on croise des baleines ou des phoques juvéniles dans des territoires qui ne sont pas leurs territoires habituels, avait expliqué Mme Muller. Il est possible que la baleine ait suivi des proies et qu’elle ait poursuivi son chemin. » Pour autant, en raison de la dangerosité d’une intervention pour réorienter la baleine dans l’océan, les autorités avaient décidé de ne rien faire puisqu’une baleine peut « rester en eau douce«  sur le court-terme. « Pour le moment, la baleine est en bonne santé, elle mange librement. La meilleure option, c’est de laisser la nature suivre son cours, » et espérer que l’animal décide seul de prendre « le chemin de retour vers les siens », avait ajouté la porte parole au début du mois de juin. Le cétacé avait été aperçu pour la dernière fois le dimanche 7 juin, en fin d’après-midi, près du pont Jacques Cartier. 

Le cétacé retrouvé mort

Malheureusement, le cadavre du cétacé a été trouvé le 10 juin au matin par le pilote d’un bateau, à quelques dizaines de kilomètres à l’est de la métropole québécoise, près de la commune de Varennes. Dérivant dans le fleuve, la baleine a finalement été remorquée par un bateau du ministère canadien des Pêches et Océans jusqu’à Sainte-Anne-de-Sorel, à environ 80 km à l’est de Montréal, d’où elle a été glissée sur la berge à l’aide d’une grue, devant plusieurs centaines de curieux. Elle devait initialement être hissée par la queue sur la remorque d’un poids-lourd pour être transportée vers la métropole québécoise, mais la manoeuvre a finalement échoué. La jeune baleine a été laissée sur la berge et la police a érigé un cordon de sécurité autour d’elle pour la nuit.

Une collision avec un bateau a l’origine du décès ?                     

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L’animal a probablement été victime d’une collision avec un bateau, a indiqué ce 11 juin le vétérinaire qui a dirigé sa nécropsie. « Le diagnostic, pour l’instant, est une suspicion de collision avec un bateau », a dit Stéphane Lair, vétérinaire de l’Université de Montréal chargé de l’analyse de la baleine. « L’animal présentait quand même des signes de traumatismes possibles (…) qui suggèrent fortement qu’il a été frappé par un bateau », a-t-il précisé. Un rapport de nécropsie censé être produit « d’ici un ou deux mois » devrait fournir « un diagnostic plus précis », a-t-il ajouté. Son équipe ne pourra cependant procéder qu’à « une quantité d’analyses (…) assez limitée au niveau des organes internes » de l’animal, en raison de son « état de décomposition assez avancé »« On ne sait pas ce qui s’est passé », a souligné le biologiste Robert Michaud, coordonnateur du RQUMM. « On savait que c’était un animal qui était en bonne santé », qui n’avait « pas de problèmes de maladies chroniques », a-t-il néanmoins rappelé. Il y avait « très peu d’options » d’interventions, selon lui, compte tenu que « l’animal a fait une série de choix, de décisions ou d’erreurs qui l’ont amené à Montréal ».

Il a dit espérer que l’animal aura laissé « un héritage heureux » de son passage à Montréal en faisant prendre conscience à « beaucoup de gens » qu’à « seulement 450 km en aval du pont Jacques-Cartier vivent des animaux magnifiques »« C’est important de regarder ça de façon positive », a renchéri M. Lair en soulignant que la baleine à bosse « avait presque complètement disparu » suite à une « chasse intensive » et qu’elle n’est plus aujourd’hui « menacée ». « La population a connu une augmentation assez importante dans les dernières décennies suite à des mesures de conservation », a-t-il conclu.
 

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Publié le 11 juin 2020
4 minutes
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