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Coronavirus : « Ne désinfectez pas vos animaux ! »

C’est lorsqu’elle est conjuguée à la peur que la bêtise humaine fait le plus de ravages. Les vétérinaires l’ont constaté ces derniers jours face à la recrudescence d’animaux domestiques gravement blessés suite à une « désinfection » à l’aide de produits dangereux.

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Coronavirus : « Ne désinfectez pas vos animaux ! »
Shutterstock

Après le spectre de l’abandon, c’est celui de la désinfection abusive qui met en péril le bien-être et la santé de nos animaux : en pleine psychose face à la crise sanitaire, des propriétaires se sont mis en tête de « désinfecter » leur animal de compagnie par crainte d’une contamination. « Cela a pourtant été suffisamment expliqué, déplore le docteur Anne Lengelé, vétérinaire à Saint-Paul-3-Châteaux (Drôme) : les animaux ne transmettent pas le virus ! » Hélas, ces derniers jours, un nombre croissant de chiens et chats a dû être pris en charge en urgence par des vétérinaires parce que leur propriétaire les avait nettoyés avec un produit détergent, du gel hydroalcoolique ou de l’eau de Javel. Quelques cas de coma éthylique ont même été relatés par des praticiens ! Les animaux les plus concernés ? Les chats qui ont accès à l’extérieur, et bien sûr les chiens, abondamment promenés en cette période de confinement grâce à la fameuse dérogation, que leur maître « désinfecte » systématiquement en rentrant de promenade. « C’est hyper toxique et hyper dangereux, martèle le Dr Lengelé. Cela occasionne des brûlures, mais aussi des atteintes hépatiques et rénales. L’animal qui se lèche se brûle aussi la bouche, l’œsophage… » La vétérinaire remercie 30 Millions d’amis et animaux-online.com de relayer le cri d’alarme des vétos, effarés par ce phénomène : « Il faut absolument que les gens le comprennent : 1) ça ne sert rien à rien, c’est inefficace ; 2, c’est dangereux ! »

Lutter contre la paranoïa

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Un combat de plus pour les vétérinaires qui doivent désormais lutter contre la paranoïa, alimentée bien sûr par les réseaux sociaux. Ces derniers temps, trop de posts ont circulé affirmant arbitrairement que l’animal, même s’il ne transmet pas le virus à l’homme (donc pas de « zoonose ») peut néanmoins le transporter au même titre que n’importe quelle surface. « De nombreux tests ont pourtant été effectués, et tous montrent que les risques sont presque équivalants à zéro, explique Anne Lengelé. Éventuellement, la truffe qui est humide pourrait, peut-être, transporter le virus – et encore, c’est au conditionnel. Le bon sens consiste non pas à laver son animal, mais à se laver les mains régulièrement. »

À lire aussi : Le cas rare d’un chat porteur du coronavirus en Belgique

Par un effet de boomerang, les réseaux sociaux à leur tour permettront-ils de relayer le cri d’alerte des vétérinaires ? De nombreux posts montrant par exemple des pattes de chiens brûlées à la Javel (sous prétexte que la durée de vie du virus est supérieure sur le bitume, notamment) ont suscité des réactions indignées. L’Ordre national des vétérinaires lui-même est monté au créneau, et chaque jour des vétérinaires infectiologues tentent, tant bien que mal, de rétablir la vérité ! Surtout que les conséquences sont aussi psychologiques : imaginez la détresse d’un chat ou d’un chien qui n’est jamais lavé à grande eau et que son maître, en pleine crise de paranoïa, « désinfecte » de force en utilisant sa propre méthode de contention…

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