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Zoos à l’arrêt : quelles conséquences sur les animaux ?

Au même titre que les restaurants, les cinémas ou encore les refuges, les parcs zoologiques ont eux aussi dû fermer leurs portes au public. Cela a-t-il des conséquences sur le soin des animaux ? Rencontrent-ils des difficultés ? Animaux-Online fait le point.

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Zoos à l’arrêt : quelles conséquences sur les animaux ?
Shutterstock

Depuis quelques jours, des zoos à l’étranger appellent à l’aide. C’est le cas du zoo de Novara dans le nord de l’Italie qui a lancé un S.O.S. Le propriétaire, Orfeo Triberti, a peur pour ses 600 animaux. Il ne pense pas pouvoir continuer à les nourrir si le confinement du pays dure trop longtemps. « Les gens ont répondu à notre appel, à nos demandes d’aide. De la viande, des légumes, des fruits, du carburant nous ont été livrés. Le problème, ce sera d’assurer la continuité de l’approvisionnement », a-t-il expliqué à l’AFP. Suite à ses appels, des familles ont acheté des tickets pour la réouverture, d’autres ont envoyé du matériel ou de la nourriture.

Même scénario en Colombie où les parcs zoologiques de Santa Cruz, près de Bogota, et de Cali (au sud-ouest) ne garantissent l’alimentation de leurs pensionnaires et le paiement de leurs salariés que jusqu’à début avril. Celui de Santa Fe, à Medellin (au nord-ouest), un peu mieux loti, jusqu’à début mai. Le fonctionnement de ce dernier requiert quelque 110 000 dollars par mois pour financer nourriture, matériel et salaires, couverts en temps normal grâce aux entrées de 280 000 visiteurs par an. Si les dons ne suffisent pas, certains envisageront de recourir aux prêts bancaires. En France, en confinement depuis maintenant plus de deux semaines, la situation serait pour l’instant sous contrôle.

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Une pétition, qui a déjà recueilli plus de 45 000 signatures, demande au gouvernement français de venir en aide aux zoos et de les doter d’une aide alimentaire et de matériel médical. Pourtant, d’après Rodolphe Delord, directeur du ZooParc de Beauval et président de l’Association française des parcs zoologiques (AFdPZ), il n’y a pour l’instant aucun problème. « Je suis en communication permanente avec le ministère, qui m’a demandé un état des lieux des 95 parcs français membres, et de le prévenir à la moindre difficulté de certains établissements, nous explique-t-il. Après, il ne faudrait pas que cela dure, mais si les banques et l’État sont de notre côté, il n’y aura aucun problème. »

Beauval, un zoo confortable

Rodolphe Delord en est conscient : « Le ZooParc de Beauval est solide, il fera face. » Bien sûr, il s’est réorganisé et a mis plus de 400 personnes au chômage technique. « Concernant les animaux, le parc fonctionne comme s’il était ouvert, précise le directeur. Cent vingt soigneurs, cinq vétérinaires et cinq assistants vétérinaires travaillent normalement. Nous avons en revanche scindé les groupes en deux ou trois afin qu’ils se croisent le moins possible. Ainsi, si un cas survient dans le personnel, on ne sera pas obligés de mettre tout le monde en quarantenaire. » Beauval se repose donc sur sa trésorerie confortable grâce aux nombreuses entrées réalisées en février et du fait qu’il s’agit d’un zoo ouvert toute l’année. « La situation est sous contrôle. Si, dès qu’il y a une crise, les animaux étaient en péril, cela ne serait pas possible », ajoute Rodolphe Delord. Toutefois, il reconnaît que certains parcs sont plus fragiles que d’autres. En effet, tous n’ont pas les moyens des parcs membres de l’AFdPZ…

Les plus petites structures sont les plus en danger

Vente de billets impérissables, de goodies, report de charges, récolte de don… Certaines structures multiplient les actions pour réussir à se maintenir à flot. C’est le cas du petit parc animalier Tropicaland de Haute-Savoie, situé à Viry, qui se retrouve en difficulté depuis le début du confinement. Le parc a été créé en 2004 par Laurent Bouvard, qui s’occupe seul d’une centaine d’animaux (wallabies, lamas, chèvres, perruches, canaris, furets, lapins…), principalement sauvés de l’abandon. Ce petit parc, qui attire environ 3 000 visiteurs par an, nécessite 3 000 euros par mois pour être entretenu correctement. « À la sortie de l’hiver, généralement, nous n’avons plus de trésorerie, car nous marchons surtout pendant les vacances de pâques et l’été. Avant l’annonce du confinement, il me restait de la nourriture pour une semaine. C’est pour cela que je n’ai pas attendu pour tirer la sonnette d’alarme », raconte Laurent Bouvard. Ainsi, sachant qu’il ne pourrait par survivre à une fermeture de plusieurs semaines, il a immédiatement fait appel à la générosité du public pour garder la tête hors de l’eau. Une cagnotte Leetchi a été ouverte et plus de 15 000 euros ont déjà été récoltés. Mais ce sont surtout les importants dons de fruits et légumes des habitants et des commerces aux alentours qui l’ont le plus ému… Grâce à cet élan de solidarité, le propriétaire de Tropicaland est rassuré : il va pouvoir tenir encore deux ou trois mois. « Comme je suis auto-entrepreneur, je n’ai pas le droit au chômage, et toutes les charges ont déjà été prélevées. L’État dit que nous allons pouvoir avoir une aide hypothétique, mais il faut remplir certaines conditions et je ne sais pas encore si je vais y avoir droit. Rien n’est fait pour les entreprises comme la mienne… » déplore-t-il.

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