Publicité
  • Accueil
  • Chiens
  • 3 chauffeurs Uber refusent de la prendre avec son chien guide

3 chauffeurs Uber refusent de la prendre avec son chien guide

À Toulouse, une jeune femme malvoyante accompagnée de son chien guide décide de commander un Uber. Alors que la loi oblige tous les transports recevant du public à accueillir les chiens d’assistance, trois chauffeurs ont successivement refusé de la conduire avec son chien. Lassée de ces comportements, elle a décidé de prendre la parole.

Partager cet article :
Publicité
3 chauffeurs Uber refusent de la prendre avec son chien guide
Shutterstock

« Aujourd’hui, je suis triste et en colère. J’ai raté un train et mis plusieurs personnes en difficulté parce que je me suis fait refuser par trois chauffeurs Uber successifs à cause de mon chien guide. » Voici comment Florie commence sa publication Facebook qui sera partagée plus 20 000 fois. Cette jeune femme est atteinte d’une rétinite pigmentaire, une maladie génétique qui affecte la rétine. « Certaines personnes ont des formes évolutives, comme mon mari, c’est-à-dire qu’au début elles voient bien et ça se dégrade au fil du temps. D’autres, comme moi, naissent en ne voyant pratiquement pas, et je ne vois toujours pas grand-chose ! », nous explique Florine. C’est ainsi que, depuis 2011, elle est épaulée par un compagnon admirable : Elba, une belle golden retriever. 

Publicité

Le week-end du 7 mars, elle se rend à Toulouse pour voir son frère et décide de prendre un Uber le dimanche pour aller prendre son train et rentrer chez elle à Montpellier. Jusque-là, rien d’anormal, sauf que, successivement, 3 chauffeurs Uber ont refusé de prendre la jeune femme accompagnée de son chien guide. Parmi les réponses qu’elle a essuyées : « La loi ? Il n’y a pas de loi ! » ; « Ici, c’est moi qui décide. », ou encore « Je ne parle pas avec vous » suivi d’un départ de la voiture sous son nez. Elle a donc raté son train et dû attendre deux heures avant de pouvoir en prendre un autre.

Des comportements récurrents

Malheureusement, ces mésaventures ne sont pas des cas isolés. « Ce genre d’attitude est systématique, que ce soit dans les taxis ou les VTC. J’ai décidé de prendre Uber car j’essuyais trop de refus de la part des taxis, mais en plus, ils profitaient de ma condition pour m’arnaquer, changer le montant sur le TPE ou faire tourner le moteur devant moi juste pour augmenter le compteur, dénonce la jeune femme. Au moins, avec Uber, c’est beaucoup plus accessible avec un lecteur d’écran, et on a le montant à l’avance, la plaque du véhicule, etc. Par contre, j’ai toujours autant de refus. » 

Depuis 2005, l’accès aux lieux publics et aux transports par les chiens guides d’aveugle est obligatoire. La personne interdisant cet accès encourt une amende de 150 à 450 euros.

Florie a pourtant tout essayé. Avant, elle prévenait les chauffeurs qu’elle était malvoyante et circulait avec un chien guide. « Mais trop de chauffeurs ne sont pas venus, donc je ne préviens plus. Au moins, maintenant, quand ils viennent et que je leur explique la loi, des fois, ils acceptent. Mais le premier argument devrait tout d’abord être humain… », déplore la maîtresse d’Elba. Toutefois, elle a la nette impression que ce genre de comportement varie énormément en fonction des villes. « Je vis à Montpellier et je n’ai jamais ce genre de problème. À Toulouse, c’est tout le temps. » Il est même arrivé qu’elle appelle un taxi en pleine nuit, alors qu’il pleuvait et que le quartier n’était pas très sympa. « Eh non, le chauffeur m’a laissé en plan avec mon chien », lâche-t-elle. Pourtant, Montpellier et Toulouse sont les deux villes qui arrivent au sommet de notre classement du Palmarès des villes où il fait bon vivre avec son chien… 

Aucune action d’Uber

« Les chauffeurs Uber signent une charte dans laquelle il est inscrit noir sur blanc qu’ils doivent prendre les chiens d’assistance ! C’est une voiture privée, certes, mais qui accueille du public et, à partir de là, elle est soumise à la loi qui stipule que les chiens guides doivent être acceptés dans tous les lieux qui accueillent du public », expose fermement la jeune femme. Évidemment, Florie a signalé ces chauffeurs et a immédiatement été appelée par l’application. « Ils se sont excusés platement et m’ont demandé si j’étais en sécurité. Ils terminent en me disant qu’ils vont « faire le nécessaire ». Mais rien ne va être fait ! Ils vont avoir un rappel, et c’est tout. Il y a cette menace de suspendre le compte, même temporairement, mais ce n’est jamais fait. Tous les ans, il y a des centaines de signalements et ça n’évolue pas. À part porter plainte à chaque fois, je ne vois pas ce qu’on peut faire… »

Animaux-Online a essayé de joindre l’entreprise américaine. Voici leur réponse :  « Nous sommes navrés que la passagère n’ait pu effectuer la course qu’elle avait commandée. Uber ne tolère aucune forme de discrimination, que cela soit en raison de l’origine, la religion, le handicap, de l’orientation ou identité sexuelle, la situation familiale, l’âge ou tout autre facteur de discrimination. Nous communiquons régulièrement aux chauffeurs VTC leurs obligations en la matière et nous continuons de travailler pour éviter que ce genre de situation ne puisse se reproduire à l’avenir. » Un rappel a ainsi été envoyé aux 30 000 chauffeurs qui utilisent l’application en France : 

Chaque jour, les chiens guides d’aveugle ou d’assistance permettent à des milliers de personnes malvoyantes ou en situation de handicap de se déplacer et d’accomplir des tâches du quotidien. L’ensemble des chauffeurs a un rôle important à jouer pour accompagner ces personnes. A cet effet, nous vous rappelons qu’il est interdit de refuser une course avec un chien guide d’aveugle ou d’assistance, conformément à la loi n° 2005-102 et que leur présence ne peut entraîner la facturation de frais supplémentaires. Vous pouvez identifier un chien guide d’aveugle ou d’assistance par la carte d’invalidité ou de priorité du maître, le certificat d’identification du chien, ou l’équipement du chien (harnais, sacoches ou cape).Un refus peut être sanctionné d’une amende (jusqu’à 450€). Par ailleurs, ce non respect de la loi peut entraîner la suspension de votre compte chauffeur.

Uber ne précise pas si les trois conducteurs toulousains concernés ont été sanctionnés.

Réussir l’adoption d’un chien ou d’un chat
Réussir l’adoption d’un chien ou d’un chat
Le magazine 30 millions d’amis
Le n°1 de la presse animalière

Chaque mois, devenez le meilleur des maîtres et retrouvez tous nos dossiers et conseils d’expert. Découvrez nos offres papier et numériques...

Publié le 12 mars 2020
5 minutes
Publicité