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L’abattoir de veaux de la Sobeval autorisé à réouvrir

La préfecture de la Dordogne a autorisé mercredi la reprise « partielle » des activités de l’abattoir de veaux de Sobeval, à Boulazac, à l’arrêt depuis le 28 février après la diffusion d’une vidéo de l’association de défense des animaux L214, qui a jugé ce redémarrage « scandaleux ».

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L’abattoir de veaux de la Sobeval autorisé à réouvrir
DR

« Le préfet a signé une levée partielle de la suspension d’agrément, autorisant Sobeval à reprendre son activité d’abattage conventionnel », sous réserve notamment « d’une supervision renforcée », qui sera assurée par une vétérinaire nouvellement recrutée, précise la préfecture dans un communiqué.

La suspension décidée par arrêté préfectoral le 28 février, dans la foulée d’une inspection diligentée par le ministère de l’Agriculture, « conditionnait notamment la reprise de l’abattage à la révision de ses procédures d’abattage, la formation des personnels habilités au respect de ces nouveaux modes opératoires et à la fiabilisation du niveau de surveillance interne ».

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Pour Brigitte Gothière, porte-parole de L214, « il est écœurant de voir qu’une tonne de lisier aura suffi à rouvrir un abattoir… », écrit-elle, en faisant allusion à une manifestation la veille où du fumier et du lisier avaient été déposés devant la préfecture à Périgueux, en protestation contre cette fermeture. « En trois jours, il est impossible d’avoir pallié [les] défauts de structure et de formation du personnel au sein de cet abattoir. Il est scandaleux que la pression des syndicats et autres intérêts économiques privés passent avant le simple respect d’une réglementation qui pose des limites – pourtant minimales – aux souffrances endurées par les animaux », poursuit la militante. 

Brigittte Gothière, porte-parole et cofondatrice de L214

L’association L214 avait diffusé le 20 février une vidéo révélant des infractions « multiples » aux règles de protection animale. Elle dénonçait des « étourdissements réalisés en violation de la réglementation », avec la tête des veaux pas totalement immobilisée, donc des « tirs mal ajustés », des animaux blessés mais conscients, et des « contrôles de l’inconscience et de l’insensibilité des veaux quasi inexistants ». Le ministre avait reconnu des « dysfonctionnements » et des « problèmes de formation ».

La préfecture explique mercredi que ses services ont donné dans un premier temps une « évaluation favorable » aux « propositions d’amélioration du dispositif de maîtrise des conditions de l’abattage » présentées par l’entreprise qui emploie 450 salariés. Dans un second temps, les opérateurs chargés « du respect des règles de protection animal » ont reçu une formation et des « instructions précises » concernant la révision des modalités d’abattage. Un test réalisé mardi « a permis de vérifier que […] l’abattage respectait pleinement la réglementation en matière de protection animale », ajoute la préfecture.

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Une nouvelle évaluation sera menée dans deux semaines et la levée complète de la suspension interviendra après que le service d’inspection vétérinaire, dépendant de la préfecture, « aura constaté que toutes les garanties sont apportées » pour l’abattage rituel (casher et halal).

Selon Brigitte Gothière, le ministère de l’Agriculture n’est pas habilité à s’occuper de la condition animale : « Pour obtenir la fermeture temporaire de cet abattoir, il aura fallu des images, une fuite de mails internes aux services du ministère et un geste déplacé du ministre au Salon de l’agriculture. Il existe environ 1 000 abattoirs en France, nous réussissons à en montrer si peu… Loin des regards, dans le silence complaisant du ministère de l’Agriculture, des millions d’animaux subissent chaque jour la violence d’un système défaillant. Plus que jamais, nous devons amorcer une transition agricole et alimentaire pour sortir d’un modèle effroyable pour les animaux et les humains, désastreux pour l’environnement et la santé publique. Impossible avec un gouvernement qui laisse le sort des animaux d’élevage (et le nôtre) au bon vouloir des lobbies. Il est impératif de sortir la “condition animale” du ministère de l’Agriculture. »

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