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Les premières rencontres du chiot : une étape cruciale

Chez l’éleveur, le chiot est entouré d’autres chiens : ses frères, ses soeurs et sa mère. Arrivé dans sa famille d’adoption, il va s’adapter à son nouvel environnement, mais nous ne devons surtout pas rompre le cycle de socialisation avec ses congénères. Nicolas Cornier, éducateur canin, vous conseille sur Animaux-online.

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Les premières rencontres du chiot : une étape cruciale
Shutterstock/pema

L’importance des premières expériences

La particularité des premières rencontres entre chiens en dehors de l’élevage, c’est qu’elles concernent de nouveaux types de chiens, a priori inconnus de notre chiot. Comme toutes les premières expériences, l’impact sur son comportement est important : il faut donc que cela se passe bien. Salska est une jeune berger australien qui appartient à une élève du Centre de formation professionnelle et de promotion agricoles de Sées, où je suis formateur. Sa propriétaire est consciente qu’il est de sa responsabilité de lui faire rencontrer de nombreux congénères, de lui faire vivre de nombreuses expériences le plus tôt possible. Et pour qu’elles aident le jeune chien à bien se construire, elles doivent être positives, excitantes et non traumatisantes.

Organiser les premières rencontres

Le hasard ne fait pas toujours bien les choses, il est donc mieux de prévoir un environnement adapté pour les premières rencontres, en choisissant un espace très grand, éventuellement clos, afin que la chienne puisse fuir, sans danger pour elle ou pour la circulation. On l’attache à une longe fine, sans exercer de tension. Elle doit se sentir libre, et nous, nous avons un moyen de la retenir s’il le faut. Enfin, on choisit les rencontres : des chiens connus, amicaux, matures et contrôlés. Ainsi, nous savons que cela se passera bien, nous ne serons pas inquiets et nous pourrons laisser Salska évoluer, s’interroger, rencontrer ses congénères selon ses modalités.

Mille émotions

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H est un grand caniche joyeux qui va aller directement au devant de Salska. Nous savons que tout se passera bien, mais cela ne signifie pas que la petite chienne ne passe pas par mille émotions. Elle voit pour la première fois un chien d’une forme et d’une couleur complètement inédites pour elle, même sa façon de se déplacer l’intrigue, l’impressionne. Cette rencontre sans risques oblige le cerveau de la jeune chienne à s’adapter, à résoudre un problème par elle-même. C’est ainsi qu’elle construira sa stabilité émotionnelle de chien adulte. Une fois les premières émotions digérées, elle va rencontrer H en reniflant son derrière, là où elle peut obtenir quelques informations sans avoir à lui faire face. Au bout de quelques minutes, le jeu entre les deux chiens est possible.

L’imitation dans le mouvement

Pour permettre à Salska de prendre la mesure de ses congénères (leur morphologie, leur odeur et leur comportement amical), l’humain ne doit pas rester statique. La marche dilue la tension de la rencontre directe, favorise l’exploration et la détente physique. Peu à peu, la plus jeune imite le plus mature, lui fait confiance et apprend. Cela accélère le processus de maturité et de socialisation de Salska qui, sinon, pourrait développer une difficulté (crainte, agressivité) à gérer les rencontres. La capacité du chien à tisser des liens sociaux facilement est une richesse qui s’entretient et nous sommes responsables de cette socialisation. À nous de la mettre en scène dès son adoption.

Surtout, ne pas la rassurer

Pour apprendre, il faut augmenter progressivement le niveau de difficulté des problèmes à résoudre. Voici des chiens adultes et sérieux qui se présentent à Salska. Encore une fois, nous savons qu’elle est impressionnée mais notre rôle n’est pas de la rassurer (elle n’en a pas besoin), mais de créer les meilleures conditions possibles ! Alors, plutôt que d’éviter les rencontres, je l’accompagne, je vais vers les autres chiens. Elle me fait confiance et, parce qu’elle n’est pas en détresse émotionnelle, elle apprend mille choses en observant et en côtoyant des chiens matures.

La longe pour garder le contact

Ce n’est pas dans nos habitudes d’utiliser une longe pour accompagner les premiers pas d’un jeune chien. Pourtant, c’est un accessoire bien efficace. Elle permet de « lâcher » le chien en toute sécurité lors de ses premières sorties, sans le contraindre. Elle favorise la qualité des rencontres, le suivi naturel puis, progressivement, la marche en laisse et les interdits (la rue, courir après les joggeurs…). Elle doit être adaptée à la morphologie du chien : légère pour un petit gabarit, plus lourde pour un costaud. Plate dans un environnement peu boisé, et ronde pour éviter qu’elle s’accroche dans les ronces ou autour des troncs d’arbres. Sa longueur dépendra de la vivacité du chien et du niveau de difficulté : longue pour les débutants, on la raccourcira pour la marche sur les trottoirs. Enfin, on choisira un modèle avec une dragonne pour éviter qu’en glissant entre nos doigts, la longe ne nous brûle. Seule règle à respecter : qu’elle ne soit jamais tendue afin que le chien ne se sente pas retenu !

À lire : Comment éduquer son chien dans le sens du poil, par Nicolas Cornier, Le Cherche Midi, 16 € lechienassis.net

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