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Anca Damian : « L’émotion est génératrice de changement »

Marona vient de se faire renverser par une voiture en voulant secourir sa jeune maîtresse. C’est ainsi que commence tristement « L’Extraordinaire Voyage de Marona », au cinéma depuis le 8 janvier. Alors que la petite chienne est en train de s’éteindre, elle décide de se remémorer les différents maîtres qu’elle a connus et aimés tout au long de sa vie. Ce film d’animation a priori sombre et mélancolique devient alors une leçon d’amour et d’empathie. Animaux-Online est parti à la rencontre d’Anca Damian, la réalisatrice, pour qui l’animal devrait être un modèle à suivre pour l’homme.

Anca Damian : « L’émotion est génératrice de changement »

Animaux-Online : Pourquoi avoir voulu raconter l’histoire de Marona ?

Anca Damian : « L’Extraordinaire Voyage de Marona » est inspiré d’une histoire qui m’est arrivée. Un jour, alors que je promenais mon chien, une chienne s’est mise à me suivre et n’avait visiblement pas de maître. Je lui ai finalement trouvé une famille en Roumanie, et lorsque je suis retournée la voir chez eux, cette « Marona » semblait les avoir changés. Je me suis rendu compte qu’elle avait une sorte de compréhension des humains et était très empathique. Je trouve extrêmement important de parler de l’empathie, car on se reflète dans l’attitude des chiens. On se sent égoïste ou petit par rapport à ce qu’ils ont à nous offrir. Je voulais écrire une histoire sous forme de conte et qui tourne autour de l’empathie. L’idée était de montrer que les chiens sont naturellement bons, qu’ils se contentent de toutes petites choses et pardonnent constamment les défauts de l’homme.

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AO : Le film est à destination de toute la famille. N’est-ce pas un peu trop dur pour les enfants de voir, dès le début, le personnage mourir ?

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A. D. : Au début, avec l’équipe, nous nous posions la question de savoir si une histoire avec un chien qui meurt était une bonne idée. Mais, au final, je me suis dit que les enfants eux-mêmes étaient rapidement confrontés à la mort s’ils avaient des animaux : ils les voient grandir, vieillir puis décéder. Il fallait donc en parler. Malgré tout, comme ce film s’adresse à tous les âges, j’ai trouvé préférable de garder un fond coloré et une touche d’humour pour donner au public l’envie de le voir et de rentrer dans l’histoire. Ce scénario, parfois dur, a pour but de déclencher des émotions qui peuvent être génératrices de changements et de réflexions sur son rapport aux autres et aux animaux. C’est un message global, mais le niveau de lecture est différent à chaque âge. Il porte sur les valeurs de la vie, comme le fait d’apprendre aux enfants l’empathie, la bienveillance et la gentillesse.

DR. Malgré une vie difficile, Marona aime profondément chacun de ses maîtres

AO : L’abandon est un thème récurrent dans le film. Est-ce un sujet qui vous touche particulièrement ?

A. D. : Même si l’abandon est particulièrement important en France, la situation des chiens en Roumanie est sûrement pire. Les animaux sont jetés dans la rue, maltraités, peu nourris, et il existe des chasseurs de chiens payés pour les massacrer ou les jeter dans des fourrières… C’est la raison pour laquelle le message du film est très important. Il faut bien se souvenir qu’un animal de compagnie n’est pas un cadeau de Noël et qu’on doit en assumer les responsabilités.

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