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Les dogues du Tibet, des chiens taillés pour l’altitude
Des chercheurs chinois et américains viennent de découvrir à quoi les dogues du Tibet doivent leur capacité à survivre en très haute altitude, là où l’oxygène se fait rare…
Ce mastodonte aux allures de lion était à l’origine utilisé par les bergers dans les hauteurs de l’Himalaya pour protéger les troupeaux. Appelé « Do-khyi », signifiant littéralement « chien de porte » en tibétain, il s’occupait aussi de garder des monastères à plus de 4 000 mètres d’altitude. Des chercheurs de l’université du Nebraska (États-Unis) et de l’université Qinghai (Chine) viennent de découvrir l’origine de cette incroyable capacité à survivre en très haute altitude, là où d’autres espèces domestiques n’y arrivent pas. Leurs résultats ont été publiés fin juillet dans la revue Molecular Biology and Evolution.
Entre chien et loup
De précédentes études avaient montré que, dans son évolution, le dogue du Tibet (ou mastiff tibétain) s’était reproduit avec des loups tibétains qui, eux, étaient déjà adaptés à l’altitude. Ces derniers possèdent en effet une hémoglobine – protéine chargée de transporter l’oxygène dans le corps – 50 % plus efficace. Suite à ce croisement, des mutations (héritées du loup) étaient apparues sur les gènes du molosse servant à produire deux acides aminés – briques composant une protéine – utilisés dans la fabrication de l’hémoglobine.
Récemment, les chercheurs ont comparé le sang de mastiffs tibétains avec celui d’autres chiens domestiques. Ils n’ont retrouvé ce duo d’acides aminés « mutés » chez aucune autre espèce canine. Lorsque l’une ou l’autre des mutations était absente, l’hémoglobine était parfaitement normale. Ils en ont conclu que la combinaison de ces deux petites briques était essentielle à la production de cette « super-hémoglobine ».
« En altitude, le problème consiste à absorber de l’oxygène, car il y en a beaucoup moins, a déclaré dans un communiqué Tony Signore, biologiste à l’université du Nebraska et l’un des auteurs de l’étude. Si vous imaginez l’hémoglobine comme un aimant à oxygène, alors cet aimant est tout simplement plus fort chez ce chien », conclut-il.
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