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Le chaton : comment l’aider à passer le cap du « trou immunitaire » ?

Comme pour tout nouveau-né, la présence de la mère dès les premières heures de vie est capitale. C’est elle qui procure notamment les anticorps nécessaires à la survie de ses petits incapables de les produire par eux-mêmes durant la période délicate appelée « le trou immunitaire ».

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Le chaton : comment l’aider à passer le cap du « trou immunitaire » ?
Shutterstock

La matinée d’information sur les spécificités de la croissance et des besoins nutritionnels des chatons et des bébés humains, organisée par royal canin, a réuni de gauche à droite : Brigitte Milhaud-Menahem, médecin généraliste et chroniqueuse santé, Yann Quéau, docteur vétérinaire et responsable de la recherche & développement chez Royal Canin, Sylvie Chastant-Maillard, docteur vétérinaire et professeur en reproduction à l’école vétérinaire de Toulouse, et Pierre Bitoun, docteur en pédiatrie et généticien au sein du groupe médical Jarente (Paris).

Le « trou immunitaire » est cette période délicate où le petit ne dispose plus de la protection bactérienne fournie par le lait maternel mais n’est pas encore capable de fabriquer lui-même les anticorps nécessaires à sa protection. Toutes les espèces de mammifères connaissent ce « creux » immunitaire, même la nôtre, mais à des périodes différentes de la vie.

A l’occasion d’une table ronde organisée par Royal Canin, à Paris en mai dernier, des experts de la médecine animale et humaine ont échangé sur les étapes de la croissance des petits de l’homme et du chat, permettant une comparaison des similitudes et des différences en terme de gestation, de naissance et d’alimentation entre nos deux espèces.

Protection immunitaire maternelle

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Pierre Bitoun, pédiatre à Paris, et Sylvie Chastant, vétérinaire à l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, spécialiste en reproduction et en néonatalogie des carnivores domestiques, ont éclairé ces échanges de leur expertise, notamment en soulignant que la différence entre nos deux espèces commence bien avant la naissance. Protégés par le placenta maternel durant la vie intra-utérine, le petit de l’homme comme le chaton ne sont en effet pas logés à la même enseigne. « Si le placenta chez la femme et la chatte ont la même fonction, c’est-à-dire celle de filtre qui permet de nourrir le fœtus, celui de la femme est bien plus fin, si bien qu’il permet à un maximum d’anticorps de le traverser, a expliqué Pierre Bitoun, ce qui confère à nos nourrissons une meilleure protection immunitaire à la naissance. » Une protection renforcée par l’absorption du colostrum (le premier lait) qui est chargé en immunoglobulines, ces protéines capables de reconnaître les bactéries responsables de maladies et de favoriser leur destruction.

Shutterstock. Le nourrisson comme le chaton ou le chiot reçoivent des anticorps maternels dans le colostrum, le lait de la première tétée.

Les chatons, dont le placenta ne permet pas ce transfert d’anticorps, naissent donc sans aucune immunité ou presque. Il est donc primordial pour eux de les trouver dans le colostrum maternel dès les huit premières heures de la vie. « La paroi intestinale du chaton, comme celle du chiot, ne laisse passer les grosses molécules (anticorps) que quelques heures seulement, a souligné Sylvie Chastant, au-delà il y a ce que nous appelons la ‘fermeture intestinale’ qui n’autorise plus ce passage. » C’est pourquoi les éleveurs mettent les nouveau-nés le plus tôt possible à la tétine maternelle où ils pourront aussi profiter de la chaleur que leur organisme ne peut pas produire non plus.

Le trou immunitaire

Chargé des anticorps maternels contenus dans le colostrum, le chaton peut alors passer ce que les spécialistes nomment le « trou immunitaire », qui est cette période où le jeune animal vit uniquement sur le « stock » acquis lors des premières tétées. La protection maternelle diminue entre la troisième et la huitième semaine de vie du chaton pour s’arrêter à la douzième. Si les vaccinations, qui ont lieu à 8 semaines, puis à 12 et 16 semaines viennent peu à peu renforcer ce bouclier immunitaire défaillant, l’intervalle est une période critique où les conditions d’hygiène doivent être rigoureuses et l’alimentation de qualité pour ne pas créer de déséquilibre.

À lire aussi : Le rappel des vaccinations

Cette déficience d’anticorps chez le chaton (et le chiot) explique souvent les difficultés qu’ils peuvent rencontrer lors de leur adoption qui a lieu aux alentours de 12 semaines. La séparation d’avec leur fratrie, le changement d’environnement, de conditions de vie, les contacts répétés avec des êtres qu’ils n’ont jamais côtoyés (et aussi toutes les bactéries induites par ce nouvel environnement) provoquent souvent un stress chez le jeune animal et un « choc » immunitaire pour son organisme encore fragile. Cela explique les diarrhées ou pertes de poids qui surviennent généralement quelques jours après ces changements.

Shutterstock. Le chat est plus sensible à la texture de son aiment qu’à son goût. Il faut donc alterner croquettes-p&aci

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