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Réhabiliter tous les animaux de laboratoire, est-ce possible ?

En 2015, près de 2 millions d’animaux ont été utilisés en France pour la recherche*. Pour ceux dont la mort n’est pas indispensable à l’étude, se pose la question de la réhabilitation. Or, beaucoup de laboratoires procèdent à des euthanasies de convenance…

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Réhabiliter tous les animaux de laboratoire, est-ce possible ?
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À l’occasion de la journée mondiale des animaux dans les laboratoires, le 24 avril, nous avons demandé au Graal (Groupement de réflexion et d’action pour l’animal) ce qu’il pensait de cette proposition faite lors du grand débat national sur la condition animale (voir article ci-contre) : obligation de replacer les animaux à l’issue de la phase d’expérimentation et interdiction de pratiquer des euthanasies de convenance.

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Cette association, qui se charge de réhabiliter des animaux de laboratoire depuis 2004, est plutôt réaliste sur la question. « Cette proposition rejoint tout à fait nos convictions et nos revendications, mais il faut également être réalistes et la collectivité ne peut envisager de réhabiliter, par exemple, l’ensemble des rongeurs qui forment le gros du bataillon des victimes de l’expérimentation animale », explique Marie-Françoise Lheureux, Présidente du Graal. L’association pense toutefois que ce souhait est réalisable pour les chats, les chiens et les chevaux de laboratoires. En parallèle, elle souligne le manque actuel de structures d’accueil pour certaines catégories d’animaux comme les animaux de ferme, les animaux sauvages captifs, les oiseaux ou encore les poissons. Selon eux, la 1re solution serait déjà de diminuer drastiquement le nombre d’animaux utilisés dans la recherche.

Les chiens, les chats et les chevaux

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Chaque année, il y a environ 2 000 chiens et 2 000 chats qui sont utilisés pour l’expérimentation animale. Le Graal arrive à réhabiliter entre 400 et 450 chiens par an. Pour les chats, c’est une autre histoire… « Pour ces animaux, il faut revendiquer haut et fort l’obligation de réhabilitation, car elle est possible. De même pour les chevaux : en 3 ans, nous en avons replacé 120, détaille fièrement Marie-Françoise Lheureux. Les volumes ne sont pas si importants et, en plus, les laboratoires peuvent garder les chevaux le temps qu’on leur trouve un toit. Ce n’est pas la même chose pour les chiens et les chats, car il faut intervenir tout de suite si on ne veut pas qu’ils retournent dans un protocole de recherche ou se fassent euthanasier ».

Les animaux pour qui c’est plus compliqué…

Entre 2 000 et 3 000 primates sont utilisés chaque année en France pour la recherche. La majorité est vouée à l’euthanasie. « Les zoos n‘en veulent pas et les refuges qui prennent ce type d’animaux sont, pour l’instant, saturés, explique la présidente du Graal. Pour elle, le zoo-refuge La Tanière, qui accueillera 15 primates par an, est une vraie bénédiction. « Ces animaux doivent devenir le visage de ce combat, étant très proches de nous : il faut faire de l’anthropomorphisme ! »

Pour les animaux de ferme, c’est également très difficile, car les fermiers veulent une pension, les refuges ne prennent que les petits animaux, etc. « On arrive à en replacer, mais en très petite quantité. En plus, ce sont des animaux qui vivent vieux, il faut donc les entretenir ». Marie-Françoise Lheureux prend l’exemple d’un lot de lamas de laboratoire (car oui, ça existe) qu’ils doivent replacer. « Admettons qu’ils vivent 10 ans. Le zoo-refuge La Tanière a accepté de m’en prendre, mais il faut que les laboratoires financent au moins la première année de retraite, ce qui équivaut à 2 000 euros par animal. Et ça, ils ne voudront jamais le faire… »

Pour conclure, ce qu’aimerait cette petite association, qui en fait déjà tant, ce serait une vraie organisation de cette problématique. « Aujourd’hui nous avons énormément de demandes, et c’est bien ! Mais nous n’avons pas beaucoup de moyens et nous ne voulons pas devenir une société ou une industrie. C’est pourquoi il faut absolument que le ministère de la Recherche et celui de l’Agriculture s’emparent de ce sujet et l’organisent », demande la présidente du Graal.

* Source : Pro Anima

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Publié le 24 avril 2019
3 minutes
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