Publicité

Mon animal s’est empoisonné, que faire ?

Nos animaux ne consomment pas que ce qui est dans leur gamelle. Ils croquent et goûtent des produits interdits et finissent parfois en urgence chez le vétérinaire…

Partager cet article :
Publicité
Mon animal  s’est empoisonné, que faire ?
Shutterstock

– Avec l’aimable collaboration de Jean-Claude Jestin, docteur vétérinaire

Chez le chien, les causes d’empoisonnement ou d’intoxication sont nombreuses. Souvent, on retrouve la gourmandise et la curiosité du glouton qui avale tout ce qu’il trouve. Parfois, c’est une erreur de son propriétaire qui, en croyant bien faire, lui donne un traitement inadapté. Plus rarement, un acte criminel en est la cause…

il s’agit d’un acte de malveillance

Publicité

Les causes : L’empoisonnement d’un animal de compagnie expose à des poursuites judiciaires, mais cela n’empêche pas certaines personnes mal intentionnées de passer à l’acte. Elles utilisent alors un produit facile à trouver dans le commerce comme un raticide ou encore un produit antilimace qu’elles placent dans une boulette de viande. Ces produits provoquent des hémorragies pour le premier et des troubles digestifs, respiratoires et neurologiques pour le second. Ils sont potentiellement mortels sans une prise en charge immédiate du vétérinaire.

À lire aussi : Des produits d’intérieur toxiques pour les chats

Les signes qui doivent alerter : Les signes diffèrent selon le produit que l’animal a absorbé. Par exemple, le méthiocarbe (un antilimace puissant) provoque une hypersalivation, des vomissementsdes diarrhées, des troubles respiratoires et des convulsions avant le décès. Si c’est du métaldéhyde qui a été avalé, le chien salive beaucoup, rencontre des difficultés pour respirer, enchaîne les convulsions et peut même présenter une diarrhée verdâtre nauséabonde. Avec un raticide (un anticoagulant), tout dépend de la dose absorbée, du poids du chien et enfin, s’il s’agit d’une prise unique ou répétée. La présence de sang dans les urines, dans les selles, des gencives qui saignent, etc. sont autant de signes parlants, mais parfois, le chien a juste l’air fatigué, présente des troubles respiratoires, des douleurs et/ou des difficultés pour se déplacer.

Comment réagir ? Au moindre doute, le chien doit être montré d’urgence au vétérinaire. Une prise de sang permet de mettre en évidence un trouble de la coagulation (s’il s’agit d’un raticide), de donner un antidote et même de réaliser une transfusion sanguine si les pertes sanguines ont été importantes. Avec les antilimaces, la réanimation est plus compliquée car certains organes vitaux (reins, foie, etc.) ont pu être partiellement ou totalement détruits.

Peut-on prévenir ? On n’est malheureusement pas à l’abri d’une personne malveillante. On peut néanmoins limiter les risques en évitant de laisser son chien sortir seul de chez soi, en l’éduquant pour qu’il se comporte le mieux possible (ni aboiements intempestifs, ni intimidation des passants), en l’éduquant pour qu’il n’accepte pas de nourriture d’un étranger, en le rentrant à l’intérieur de la maison en son absence, en particulier si d’autres cas d’intoxications ont été signalés dans le secteur, etc.

Il s’agit d’une erreur canine ou humaine

Les causes : Le chien chaparde de la nourriture toxique pour lui (comme du chocolat ou une viande en sauce à l’ail, par exemple) ou consomme des médicaments à usage humain mais qui traînaient sur votre table – il vous voit en prendre tous les jours, alors forcément, ça le motive ! – ou encore croque une plante d’intérieur ou d’extérieur, lape de l’eau dans un ruisseau pollué par des produits phytosanitaires ou par l’assainissement collectif, etc. Autre erreur possible et imputable à son maître cette fois : croyant bien faire alors que son chien a mal ou a de la fièvre, il donne un médicament à usage humain (antalgique, antifièvre, etc.), hélas toxique pour un chien. Parfois encore, le maître utilise bien un produit pour chien, mais pas du tout adapté à l’âge de l’animal, à son état physiologique (femelle gestante par exemple) ou à son poids.

À lire aussi : 10 poisons à tenir loin de la portée de nos chats et chiens

Les signes qui doivent alerter : Les signes peuvent être très variables car ils dépendent de ce que le chien a avalé. Si c’est du chocolat par exemple, tout commence par des vomissements et des diarrhées avant la survenue de convulsions et de troubles du rythme cardiaque en cas de forte consommation. Avec une sauce à l’ail, aux oignons ou aux échalotes, les dérivés soufrés entraînent une destruction des globules rouges. Dans les jours qui suivent, le chien n’a plus d’appétit, est faible, vomit, présente une diarrhée, une accélération de sa fréquence cardiaque et des urines foncées. Avec les plantes, les symptômes dépendent des molécules toxiques qu’elles renferment, mais les vétérinaires conseillent d’évoquer ce diagnostic à chaque fois qu’un chien a un comportement « bizarre » : s’il essaie de vomir sans succès, salive beaucoup, vacille comme s’il était ivre, tremble de tous ses membres, convulse, est anormalement agressif (peut-être souffre-t-il). Idem s’il vomit beaucoup, s’il présente des vomissements sanglants, une hypersalivation, une fréquence cardiaque ou respiratoire accélérée, une certaine agitation, des tremblements, voire si vous le trouvez couché sur le côté et haletant ou déjà dans le coma. Pensez enfin à regarder autour de vous car un emballage de médicament déchiqueté, un produit ménager ouvert ou renversé, une plante grignotée, etc., peuvent vous mettre sur la piste.

Comment réagir ? Dans le doute, partez du principe que c’est une urgence vétérinaire et appelez le vôtre pour le prévenir de votre arrivée imminente. Si vous avez trouvé du vomi contenant des débris, des boîtes de médicaments déchiquetées, etc., apportez ces indices au vétérinaire pour l’aider à affiner son diagnostic. Si vous trouvez votre chien inconscient et qu’il ne respire plus, tirez sur sa langue car cette manœuvre peut l’aider à faire repartir sa respiration (à défaut, débutez le massage cardiaque externe en appuyant sur son thorax au rythme d’une pression par seconde).

Peut-on prévenir ? Comme pour un enfant, ne laissez rien traîner de dangereux : médicaments, produits ménagers, de bricolage, de jardinage, l’antigel voiture, etc., doivent être dans des placards fermés. A la cuisine, ne laissez pas d’aliments tentants à sa portée et fermez bien vos poubelles. Si vous aimez les plantes vertes, ne plantez plus de variétés à risque pour votre chien (ficus, laurier rose, philodendron, pommier d’amour, etc.) et n’utilisez plus de produit phytosanitaire. En promenade, emportez une gamelle pliante et de l’eau du robinet pour lui éviter de boire n’importe où. Enfin, ne jouez pas aux apprentis sorciers en lui donnant des médicaments humains ou des produits destinés à un autre animal.

À lire aussi : L’herbe à chat : quels sont ses véritables effets ?

Le lait aggrave l’intoxication

Avant d’aller chez le vétérinaire, n’administrez aucun médicament. Ne donnez pas non plusà boire ou à manger pour le cas où une intervention chirurgicale serait nécessaire, car il est préférable qu’il soit à jeun. Et surtout pas de lait car, en cas d’ingestion d’un toxique soluble dans la graisse, c’est le meilleur moyen pour que l’empoisonnement empire.

Le Palmarès 2024 des villes où il fait bon vivre avec son chien
Le Palmarès 2024 des villes où il fait bon vivre avec son chien
Le magazine 30 millions d’amis
Le n°1 de la presse animalière

Chaque mois, devenez le meilleur des maîtres et retrouvez tous nos dossiers et conseils d’expert. Découvrez nos offres papier et numériques...

Publicité