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Bientôt un abattoir à la ferme ?

Dans les mois qui viennent, la France devrait voir la mise en circulation de ses tout premiers abattoirs mobiles. Objectifs, obstacles, concrétisation… Comment va se passer cette expérimentation ?

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Bientôt un abattoir à la ferme ?
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Autorisé en Suède ou en Allemagne, l’abattage à la ferme était jusqu’ici interdit en France, imposant un transport parfois long aux animaux destinés à nos assiettes. Votée en octobre 2018, la loi Agriculture et Alimentation (EGalim) a ouvert la voie à une expérimentation de quatre ans. Le décret d’application est attendu en mai. Pour Loïc Dombreval, député LREM des Alpes-Maritimes à la tête du groupe d’études parlementaire sur la condition animale, ces abattoirs ont deux avantages majeurs. « Ils permettent de diminuer, voire d’annuler le stress du transport et accordent également aux éleveurs la possibilité d’accompagner leurs bêtes jusqu’à la fin ». En effet, la poussée d’adrénaline provoquée par le stress gâche aussi bien la fin de vie des animaux que la qualité de la viande. Pour les éleveurs, connaître les conditions dans lesquelles leurs bêtes sont abattues et pouvoir être présent jusqu’au dernier moment est un cadeau inespéré.

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Selon le député, le principal obstacle à surmonter est la réorganisation des services vétérinaires. « Il faut qu’ils soient disponibles pour être obligatoirement sur place afin de vérifier les conditions d’abattage, de tracer la viande, d’observer les carcasses, etc. », précise-t-il. Autre point à éclaircir : la rentabilité. Le coût de départ de ces installations est de plusieurs centaines de milliers d’euros et la cadence d’abattage est beaucoup plus faible que dans un abattoir fixe. Justement, Loïc Dombreval précise que de ce fait, il sera impossible de basculer exclusivement sur des abattoirs mobiles. « L’une des priorités est surtout de remettre à niveau beaucoup de petits abattoirs et de les faire progresser. Pour cela, il faut y injecter de l’argent ».

Le tout premier abattoir mobile

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Dans tous les cas, l’abattoir mobile séduit les éleveurs, comme Émilie Jeannin, qui a décidé de créer le sien. Elle-même éleveuse de charolaises en Bourgogne, son entreprise, Le Bœuf éthique, se rendra de ferme en ferme dans tout le département Côte-d’Or (une fois le décret d’application rédigé). L’éleveuse explique dans « We Demain » que son camion, composé de 5 remorques, arrivera à la ferme afin d’abattre les bêtes préalablement achetées. Son entreprise se chargera alors « de la découpe, de la maturation et de commercialiser la viande sous un label de viande éthique ».

Cette initiative fera même l’objet d’un film : « La Ferme d’Émilie ». Ce docu-portrait de 25 minutes présentera son travail, ainsi que celui de son frère, pour produire la meilleure viande possible, jusqu’à la création du tout premier abattoir mobile. Il sera mis en ligne gratuitement à la mi-avril.

« Nous nous engageons à faire un film beau, sans aucun extrémisme, parce que les éleveurs qui aiment leurs bêtes ne veulent pas les voir souffrir, parce que les omnivores ne devraient pas être tiraillés entre le renoncement à la viande et le renoncement au bien-être animal… Parce que tout reste à réinventer pour le lien homme-animal… ». Nathalie Lay, la réalisatrice.

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Publié le 6 mars 2019
2 minutes
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