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Le chien-loup, une histoire de passion

Malgré son allure séduisante, les propriétaires de chiens-loups savent que cet animal ne peut pas convenir à tout le monde. Il demande beaucoup d’investissement, et il faut également avoir de bonnes connaissances du chien primitif.

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Le chien-loup, une histoire de passion
Shutterstock

Lorsque l’on parle du chien-loup, c’est immédiatement au chien-loup tchécoslovaque que l’on pense. Croisement entre un berger allemand et un loup gris, il ressemble à s’y méprendre à ce dernier. François Garçaut, passionné par cette race, a monté avec sa compagne, Julie Nicolas, le Sanctuaire d’Aiseirigh, où sont recueillis (entre autres) des chiens-loups tchécoslovaques. Prochainement, un couple de chiens-loups de Saarloos, issus du même croisement mais originaire des Pays-Bas, viendra agrandir leur meute. Pour François Garçaut, la différence entre ces deux races de chiens-loups est que celui de Saarloos relève plus du chien de compagnie et est plus sensible que le tchécoslovaque qui, lui, a un côté un peu plus « sauvage ». « Ce n’est pas juste un chien, ni une peluche. C’est un animal vraiment complexe ».

Chien-loup de Saarloos @Shutterstock

D’où vient le chien-loup tchécoslovaque ?

Cette race reconnue est née dans les années 1950 en Tchécoslovaquie. « L’armée voulait s’en servir pour chasser les gens qui s’enfuyaient par l’ouest. Puis ils ont essayé d’en faire un chien policier, mais ils ont fini par lâcher l’affaire. Dans les années 1980, des éleveurs ont repris la race et elle s’est disséminée en Europe », raconte François Garçaut.

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Côté caractère, le chien-loup tchécoslovaque peut avoir un tempérament bien trempé. « S’il ne veut pas se lever, il ne se lève pas ». Selon le passionné, le caractère met en moyenne 2 ans à se former chez la femelle et 3 ans chez le mâle. Ce fort tempérament en fait un chien plutôt difficile à éduquer. « D’une manière générale, ça se passe mieux avec les femmes, moi ils essayent de m’ignorer (Rires) ». En effet, même s’il adore ses propriétaires, le chien-loup aura toujours une préférence.

C’est également un chien qui a besoin d’un grand terrain pour se défouler. « Et ce même s’il passe les trois quarts de son temps à dormir ou à regarder si ce que vous faites est bien ! (Rires). Il n’a pas besoin de faire de longues balades de plusieurs heures. Ce ne sont pas des lions en cage. Ils vont avoir leurs 5-6 minutes de folie où ils vont se mettre à courir et jouer, puis ils iront se recoucher », précise le co-fondateur du Sanctuaire d’Aiseirigh.

Le chien-loup, une vraie passion

Il y a 10 ans, François et Julie avaient – chacun de leur côté – adopté un chien-loup avant de se rencontrer. « Lorsque nous nous sommes mis ensemble, nous avons commencé à en recueillir un, puis deux, puis trois… Nous avons alors eu besoin de place, c’est pourquoi nous avons déménagé dans la Creuse en 2016 pour ouvrir notre Sanctuaire. En 2018, nous sommes officiellement devenus une association ». Le Sanctuaire d’Aiseirigh (signifiant « résurrection » en gaélique) comptabilise aujourd’hui 20 chiens-loups tchécoslovaques et 13 huskys. « Mais aussi 40 chats, 3 chevaux qui étaient sur le point d’être envoyés à la boucherie et des ânes. Sans compter nos propres chiens, à moi et ma femme », énumère fièrement François Garçaut.

Les chiens-loups souffrent-ils plus d’abandons que les autres ? François Garçaut préfère ne pas s’avancer à répondre à cette question. « Mais je dirais qu’il y a peut-être un effet de mode. Vous voyez « Games of Thrones » ? C’est une super série, mais je pense qu’elle a aussi fait du tort à la race, car on y voit de magnifiques loups ». En effet, comme avec les dalmatiens après « Les 101 Dalmatiens » et les cockers après « Boule et Bill », parmi les millions de téléspectateurs, certains ont pu s’embarquer dans une adoption non réfléchie…

Un animal compliqué ?

Le Sanctuaire d’Aiseirigh ne fait pas adopter ses chiens. « Nous, ce qu’on recueille, ce sont des chiens qui ont été principalement menacés d’euthanasie, ou dont la famille ne voulait plus. Dans le lot, il y a des pinceurs, voire des mordeurs. Ils ont plusieurs années et leur fort caractère est déjà forgé. On préfère donc les garder ». Toutefois, cette jeune association prévoit de mettre en place un système de parrainages et de dons afin d’améliorer les structures et de pouvoir accueillir plus d’animaux.

Eoghán respire la joie !

À la question : « Faut-il se méfier de ces chiens ? », François Garçaut répond, et il est formel : « Ils ne sont pas dangereux, c’est la situation qui peut l’être ». Il raconte par exemple le cas d’un éleveur qui a vendu un chien-loup à un couple de personnes âgées de 70 ans. « Déjà, ce n’est pas très malin à mon sens. Ensuite, l’homme a fait une crise cardiaque et la femme s’est précipitée à son secours. L’animal a dû croire qu’elle l’agressait et l’a mordue ». Cet incident a installé une sorte de stress permanent, le passionné parle même « d’électricité dans l’air », avec la peur constante que cela se reproduise. « C’est pourquoi nous l’avons récupéré ». Avec sa femme, ils opèrent alors dans leur sanctuaire tout un travail d’acclimatation et de socialisation. « Au final, ce sont de vrais amours qui n’attendent qu’une chose, c’est de nous voir. Il suffit d’être patient et de toujours garder son calme ».

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Publié le 25 janvier 2019
4 minutes
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