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Pologne : manifestation pour dénoncer le ‘massacre’ des sangliers

Des centaines de personnes ont manifesté le 9 janvier à Varsovie pour dénoncer le « massacre » de milliers de sangliers sauvages dans le cadre d’une politique visant à lutter contre la peste porcine africaine, qui menace les élevages porcins du pays.
– avec AFP –

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Pologne : manifestation pour dénoncer le ‘massacre’ des sangliers
Shutterstock

L’union des chasseurs polonais PZL a indiqué avoir abattu, à la demande des ministères de l’environnement et de l’agriculture, 164.000 sangliers depuis avril 2018, s’approchant du quota fixé à 185.000 pour la saison 2018-2019. Le ministère de l’environnement a désormais ordonné l’organisation de battues massives durant les trois derniers weekends de janvier, déclenchant la montée des protestations des défenseurs des animaux.

Traduction : Cela signifie la fin de cette espèce en Pologne ! Le ministre de l'Environnement a condamné la quasi-totalité de la population de sangliers. Sa décision est fortement critiquée par les chasseurs eux-mêmes – cela va au-delà de l'éthique de la chasse – disent-ils.Fin février, presque tous les sangliers de Pologne seront tués. En outre, les jeunes, les truies enceintes et ceux vivant dans les parcs nationaux. Cela équivaut à plus de 210 000 animaux ! C'est cruel, coûteux et totalement dépourvu de bases scientifiques.

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Les manifestants mercredi soir devant le Parlement polonais, certains déguisés en sanglier, brandissaient des pancartes dénonçant le « massacre des  sangliers ». D’autres manifestations sont prévues dans plusieurs villes de Pologne dans les jours à venir. Des scientifiques polonais ont envoyé une lettre au Premier ministre Mateusz Morawiecki, appelant à un arrêt « immédiat » des battues et recommandant des alternatives comme l’usage de désinfectants dans les élevages de porcs pour enrayer l’épizootie.

« Une espèce clé dans l’écosystème »

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) demande également la fin des abattages massifs de sangliers, mettant en garde contre leurs effets à long terme sur les écosystèmes. « Les sangliers sont une espèce clé dans l’écosystème, ils s’en prennent à des insectes nuisibles et sont une source essentielle de nourriture pour les loups« , a souligné Piotr Chmielewski, un expert en biodiversité du WWF en Pologne.

Le premier cas de peste porcine africaine, chez le sanglier, a été enregistré en Pologne en 2014, une contamination présumée provenir du Bélarus voisin. Plus de 200 foyers de la maladie chez le porc et plus de 3.000 sangliers contaminés ont été répertoriés depuis en Pologne, principalement dans l'est du pays, selon l'Inspection vétérinaire nationale.

La fièvre porcine africaine est inoffensive pour l’homme, mais généralement mortelle en quelques jours chez le sanglier et le porc. Il n’existe aucun remède médicamenteux, la seule méthode connue pour lutter  contre sa propagation étant l’abattage massif des cheptels contaminés. La Pologne est un fournisseur majeur de viande de porc en Union Européenne, et en a exporté pour près d’un milliard d’euros en 2017.

Le ministre de l’Environnement dément

Le ministre polonais de l’Environnement a démenti tout projet de suppression massive des sangliers du pays, face aux dangers de la peste porcine africaine, alors que les pétitions pour dénoncer une telle mesure recueillent plusieurs centaines de milliers de signatures. « Aucun ordre n’a été donné pour éliminer les sangliers sauvages, les plans (de chasse) ont été élaborés comme chaque année », a déclaré Henryk Kowalczyk à la chaîne de télévision privée TVN. Il a néanmoins confirmé les chiffres fournis par la PZL, l’Union des chasseurs polonais, selon laquelle 168.000 sangliers sauvages ont été abattus depuis avril de l’année dernière, s’approchant du quota fixé à 185.000 pour la saison 2018-2019.

« Ce n’est pas autant que cela, comparé aux années précédentes », a-t-il poursuivi, citant des chiffres de la PZL, faisant état de 308.000 animaux tués en 2017-2018 et de 282.000 en 2016-17. Le ministre a également démenti que les autorités aient donné l’ordre aux chasseurs d’abattre des laies gravides ou avec des petits, ce qui suscite une forte colère chez les défenseurs de l’environnement et les chasseurs.

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