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La plus grande réserve d’Afrique confiée à une ONG française

L’ONG française Noé vient de se voir confier par le Niger, et pour une durée de 20 ans, la plus grande réserve terrestre d’Afrique : Termit et Tin Toumma. Il s’agit d’une ‘délégation de gestion’, c’est-à-dire d’un accord juridique entre l’État et Noé.

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La plus grande réserve d’Afrique confiée à une ONG française
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« Notre rôle est de trouver des moyens logistiques, humains et financiers afin de connaître les enjeux de conservation de la réserve et de trouver des réponses adaptées », explique Sébastien Pinchon, responsable du pôle international de Noé. Selon lui, ce contrat, d’une durée de 20 ans, permet une véritable vision pour transformer les moyens de gestion de la faune, de la flore et des ressources naturelles de la réserve nationale de Termit et Tin-Toumma. Le tout se fera en concertation avec les communautés (des éleveurs nomades) qui y habitent. « Noé récupère la responsabilité de la gestion et du financement, mais doit respecter les décisions des organes de gouvernance. L’État du Niger reste souverain », insiste Sébastien Pinchon. Pour l’instant, l’ONG est financé pour 4 ans par l’Agence française de développement et l’Union européenne.

Créée en 2012, la réserve de Termit et Tin Toumma s'étend sur 97 000 km2. Elle abrite des espèces protégées et menacées : la gazelle dama, l'addax, le guépard saharien, le mouflon à manchettes, les outardes arabe et nubienne, le fennec, et des renards et tortues, selon les services nigériens de l'Environnement. Une centaine de variétés de plantes a également été répertoriée par l'université de Niamey. Pour des ONG locales, les champs pétroliers actifs au sein de la réserve et dans sa périphérie constituent des dangers pour cette biodiversité. (Source AFP)

Quels projets pour la réserve ?

Le premier projet consiste à occuper une partie de la réserve, là où la faune se concentre. « Il faut sécuriser en priorité ces zones à forts enjeux de conservation. Ensuite, nous allons mettre en place des projets de réintroduction d’espèces ou de renforcement de population », détaille le responsable du pôle international de Noé. Par exemple, réintroduire l’addax, l’antilope du désert, qui était très commune au Niger. « Aujourd’hui, il reste maximum 150 individus à l’état sauvage au Niger et au Tchad, dont une partie se trouve dans la réserve. L’idée serait de renforcer la petite population avec des antilopes issues d’élevages, par exemple », explique-t-il. Pourquoi pas également réintroduire l’autruche, qui a disparu de la réserve. « Il y a vraiment une multitude de possibilités. On ne s’interdit rien au regard de l’immensité de la réserve », conclut Sébastien Pinchon.

Pourquoi faire une délégation de gestion ?

Ces délégations de gestion s’opèrent de plus en plus, car les États n’ont pas les moyens de gérer eux-mêmes leurs réserves. Par ailleurs, l’ONG forme du personnel sur place et met à disposition des moyens logistiques et des infrastructures pérennes qui profiteront à l’État sur le long terme.

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