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Montreurs d’ours et de loups : une pratique à combattre

Lors du colloque qui s’est tenu le 12 novembre à l’Assemblée nationale, intitulé « vers la fin des animaux sauvages dans les spectacles : pourquoi nous devons légiférer », une pratique rare mais malheureusement toujours présente en France a été abordée : les montreurs d’ours et de loups.

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Montreurs d’ours et de loups : une pratique à combattre
AVES

Lundi 12 Novembre, La député Claire O’Petit et l’association Paris Animaux Zoopolis, organisaient un colloque à l’Assemblée nationale, intitulé : « vers la fin des animaux sauvages dans les spectacles : pourquoi nous devons légiférer ». Chercheurs, vétérinaires, militants, politiques, entreprises… Tous les intervenants se sont exprimés dans le but de montrer pourquoi une loi interdisant l’utilisation des animaux sauvages dans les spectacles était aujourd’hui nécessaire.

Entre les cirques et les delphinariums, un troisième étonnant champ d’action a été présenté : les montreurs d’ours et de loup. C’est Christophe Coret, président d’AVES (A Voice for Endangered Species) France, fondée en 2005, qui a présenté cette profession peu connue, mais pourtant encore bien présente sur le territoire. « Il y a 4 couples de dresseurs en France, une femme qui tente de récupérer l’ours qui avait été saisi à sa mère, et un dresseur étranger qui vient faire sa tournée avec les cirques« , détaille le président d’AVES. Le problème, comme il l’explique, est que ces représentations sont difficiles à trouver car elles interviennent dans des fêtes médiévales, les boîtes de nuit, les parcs d’attractions, etc. Le public ne paye pas expressément pour les voir.

De gauche à droite : Alexandra Roncalli (cirque Roncalli France), Sandrine et André-Joseph Bouglione (Ecocirque), Christel Kohler (adjointe au Maire de Strasbourg), Alain Bougrain Dubourd (modérateur du colloque), Amandine Sanvisens (Présidente de Paris Animaux Zoopolis), Christophe Coret (président d’AVES France) et Essa Reijmers (Animal Advocacy en Protection).
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Pourtant, les bénévoles d’AVES ont réussi à filmer en 2018 plusieurs de ces exhibitions. Animal ridiculisé, conditions de vie précaires, problèmes de santé… Ces représentations sont pourtant légales et échappent aux conditions de l’Arrêté du 18 mars 2011.  » Le texte prévoit en effet que les ours doivent pouvoir vivre 6 mois par an dans des installations fixes et qu’ils doivent, lors des périodes d’itinérance, bénéficier d’un enclos de 12 à 24 m2. Or, si le spectacle dure moins de 4 jours, toutes les dispositions citées dans l’article ne sont pas applicables. C’est pourquoi il est possible, aujourd’hui, de voir un ours brun ou un ours noir rester 4 jours dans un van pour chevaux, une fourgonnette ou une cage minuscule, sans que des associations ou l’administration puissent agir « , déplore Christophe Coret. AVES a déjà essayé de porter plainte, notamment pour un ours dont les problèmes de santé sont avérés. Mais cela a été classé sans suite.

Par ailleurs, cette tradition moyenâgeuse met en danger le public, car si la muselière est obligatoire, les griffes sont, elles, de véritables lames de rasoir. « Or, certains dresseurs encouragent le public à s’approcher pour les caresser ce qui a déjà causé de graves accidents », explique-t-il à l’Assemblée nationale, vidéo à l’appui. Pour justifier leurs spectacles, ces dresseurs prétextent un caractère éducatif à leur démarche. Sur l’une des vidéos, il y en a même un qui explique que son animal est plus heureux en captivité que dans son milieu naturel.  » Mais, à notre époque, on ne peut pas justifier l’exploitation de ces animaux. Il faut arrêter de faire passer ça pour de la pédagogie « , a déclaré le président d’AVES.

Il est temps d’agir

Pour Christophe Coret, se battre contre les montreurs d’ours et de loups est totalement abordable. « Cela concerne très peu d’animaux (moins d’une dizaine d’ours et quelques loups), donc nous aurons obligatoirement des solutions pour tous les placer. Ce que l’on demande, c’est que les dresseurs aient un délai d’un an pour placer leurs animaux, avec l’aide de l’Etat. Au-delà, les animaux devront être saisis, sans dédommagement ». L’association appelle évidemment les spectateurs à boycotter ces spectacles. Leur pétition, disponible ici, a déjà récolté plus de 85 000 signatures.

"Si la France était le pays des droits de l’Homme, je pensais qu’il pouvait être celui du devoir envers l’animal." Alain Bougrain Dubourg, modérateur du colloque " vers la fin des animaux sauvages dans les spectacles : pourquoi nous devons légiférer. "

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