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Le Portugal interdit les animaux sauvages dans les cirques

Le Portugal a décidé d’interdire les animaux sauvages dans les spectacles de cirque d’ici à 2024, selon une loi adoptée par le Parlement le soir du 30 octobre 2018. La décision a été saluée dès le lendemain par les associations de défense des animaux.
– Avec AFP –

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Le Portugal interdit les animaux sauvages dans les cirques
Shutterstock

 « Cette loi était très attendue. La place des animaux sauvages n’est pas dans les cirques. Les gens doivent pouvoir se divertir sans souffrance pour les animaux », a déclaré à l’AFP Bianca Santos, vice-présidente de l’association portugaise AZP, qui milite pour le bien-être des animaux. Lions, tigres, éléphants, chameaux ou zèbres : cette interdiction concernera plus de 1 100 animaux appartenant à une quarantaine d’espèces.

Avec la loi approuvée cette semaine grâce aux voix des députés de gauche comme de droite, qui prévoit une période de transition de six ans, le Portugal rejoint ainsi la quarantaine de pays dans le monde, dont la moitié en Europe, qui limitent déjà l’utilisation d’animaux dans les cirques. « Le Parlement a enfin compris que des cages plus grandes, des règles plus strictes ou davantage de contrôles n’étaient pas une solution au problème de ces animaux, réduits à de simples marionnettes, à qui on a retiré leur dignité », a réagi le député André Silva, du Parti personnes-animaux-nature (PAN), qui a le premier soumis un projet de loi sur ce sujet il y a près d’un an.

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D’ici à 2024, les propriétaires des cirques devront enregistrer ces animaux sur une plateforme qui sera créée prochainement, tandis que le gouvernement devra organiser le placement de ces animaux dans des centres d’accueil, au Portugal ou à l’étranger.

Les professionnels du spectacle qui accepteront de se séparer de leurs animaux avant la fin de la période de transition pourront bénéficier en outre d’une aide pour leur reconversion professionnelle. L’association représentative de la vingtaine de cirques portugais s’était opposée à cette loi, affirmant dans un communiqué qu’elle « contribue à la disparition » de cette filière.

La France, de son côté, ne s’est toujours pas prononcée au niveau national. Si de nombreuses villes ont déjà pris des arrêtés pour interdire sur leur territoire la présence de cirques utilisant des animaux sauvages, la plus importantes d’entre elles, Paris, se contente de renvoyer la responsabilité à la préfecture de Paris. Une position timide avait été exprimée lors de l’abattage, en novembre 2017, de la tigresse Mevy qui s’était échappée du cirque Bormann Moreno dans le XVè arrondissement. Le conseil municipal avait alors souhaité se donner le temps d’interdire les animaux sauvages dans les cirques après une consultation des circassiens afin de gérer la transition économique pour ce secteur. Il en appelait aussi à l’Etat pour organiser des tables rondes afin d’envisager l’avenir des animaux en question. «La Ville de Paris réitère sa condamnation de toutes formes de trafic des animaux et de la maltraitance animale», communiquait alors le texte exprimant ainsi le compromis souhaité.

Prochainement, du 13 au 16 novembre, le rapport de la « mission animaux en ville » devrait permettre de connaître plus précisément les projets de la ville au sujet des cirques avec animaux sauvages. Cette mission, qui a consulté durant plus d’une année, les acteurs du secteur (entre autres puisque les consultations ont concerné toute la problématique des animaux en ville), est pilotée par Pénélope Komitès, adjointe à la Nature en ville. Elle avait confirmé lors du dernier Conseil de Paris en octobre 2018 qu’un « groupe de travail avec les circassiens s’était tenu » et que les discussions « avec l’ensemble des acteurs sont excellentes. Nous souhaitons avoir une vision globale de la condition animale. » Reste à savoir ce que ces discussions ont donné…

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