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Gérez la bonne cohabitation de vos chats

Un, deux, trois… et pourquoi pas dix. Quand on aime, on ne compte pas, dit l’adage. Mais avec les chats, mieux vaut prendre quelques précautions avant d’agrandir la famille…

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Gérez la bonne cohabitation de vos chats
Fotolia

Le cas est classique. On adopte un premier chat et, dès qu’il grandit, que les activités des membres de la famille les éloignent du foyer, on pense que le matou s’ennuie et qu’il serait bien mieux avec une compagnie de son espèce. L’ idée est généreuse, mais l’adaptation à un nouveau compagnon est loin d’être la même pour tous les chats qui vivent en intérieur. Pour certains, le résultat sera très positif. Après un temps d’observation, les deux félins s’entendent comme larrons en foire, jouent ensemble, font gamelle commune et partagent la même couche. 

Pour d’autres au contraire, surtout lorsque c’est un chaton qui est mis en contact avec un chat âgé que ses maîtres croyaient dépressif, la cohabitation est catastrophique. L’ aîné des chats refusant de dormir avec ses maîtres comme il le faisait depuis dix ans, fuyant leurs caresses et s’irritant à la moindre contrariété. 

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Si, comme de nombreux félins, le chat domestique est une espèce solitaire, son évolution à nos côtés l’a rendu plus tolérant à la cohabitation. Sur tous les continents, on observe en effet des regroupements de chats errants, dans toutes sortes de milieux. Même si ces regroupements ne sont pas structurés et organisés comme pour les espèces sociales, les interactions et contacts entre les individus sont nombreux et variés. Ce qui prouve que le chat domestique est capable de s’adapter à des conditions de vie variables et à des environnements très différents. Alors, pourquoi ne pas lui adjoindre un ou plusieurs compagnons quand il vit sous notre toit ? 

Une bonne répartition de l’espace vital

En réalité, accueillir deux ou plusieurs chats chez soi est une décision à ne pas prendre à la légère. Car la tolérance d’un chat face à ses congénères dépend beaucoup de son vécu. Un chaton précocement familiarisé avec des congénères sera certainement plus tolérant face à un nouveau compagnon, même à l’âge adulte. C’est aussi valable pour la familiarisation avec d’autres espèces, les humains, les chiens, etc. Il est préférable de bien sélectionner les chats que l’on veut accueillir chez soi, selon leurs besoins individuels, leur histoire et en fonction de ce qu’on peut leur apporter. 

Quelques études scientifiques se sont penchées sur ce sujet. Si nombre d’entre elles abordent le comportement des chats en refuge ou en centre de recherche, peu de chercheurs ont exploré le comportement des individus vivant dans un foyer multichats. 

C’est aux États-Unis qu’une étude pionnière réalisée par des chercheurs de l’Université d’État de Kent décrit pour la première fois le comportement de 14 chats vivant en relative harmonie dans une maison sans accès à l’extérieur. La cohabitation pacifique qui y règne s’explique alors, entre autre, par les nombreux points de nourriture et lieux de couchage qui sont à la disposition des animaux. L’ espace dédié est bien géré, les chats ont des domaines de vie de tailles variables, des zones préférentielles qu’il doivent partager, et un mode de communication qui leur permet de tenir leurs distances (par des signaux visuels et olfactifs).

Tous ces facteurs regroupés contribuent à éviter les agressions. Dans ce foyer, il n’y a pas – ou peu – de compétition pour les « ressources », chaque chat utilise une ressource puis la laisse à la disposition d’un autre lorsqu’il n’en a plus besoin. Même si certains d’entre eux paraissent en contrôler l’accès, une grande tolérance règne entre les individus. Mais il peut arriver qu’un chat monopolise les « ressources» présentes à la maison, qu’elles soient alimentaires ou non. Quand cela se produit, il est conseillé de bien répartir les lieux de couchage, les points de nourriture et les litières, pour en permettre l’accès à tous les occupants du lieu.

Car même si les chats préfèrent éviter la confrontation, s’ils ne peuvent maintenir une distance notable entre eux, ils iront soit au conflit, soit ils réduiront leurs déplacements. Des scientifiques ont montré que les chats passent 30 % de leur temps à une distance située entre 1 à 3 mètres de leurs congénères lorsqu’ils sont dans la même pièce. Il faut en tenir compte lorsqu’on décide d’agrandir la famille féline. 

Une autre équipe de chercheurs a montré que chez les chats vivant à deux, les comportements affiliatifs entraînant des contacts positifs comme le toilettage mutuel sont plus nombreux si les individus appartiennent à la même famille. Le lien de parenté favoriserait les échanges amicaux. Ce lien s’établit au moment de la période de socialisation (lorsque les chatons ont entre trois et huit semaines). Il est donc impossible à établir chez les chats qui ne sont pas apparentés. Adopter deux chats de la même portée est donc recommandé, ou alors deux jeunes individus, même non apparentés, mais qui auront été mis précocement ensemble. En effet, les observations faites chez les regroupements de chats errants montrent une capacité à différencier les individus familiers des étrangers, ces derniers étant moins facilement acceptés dans la colonie.

Un environnement riche en stimulations

Dans les refuges, les chats ne peuvent pas choisir leur mode d’hébergement et les congénères avec lesquels ils partagent l’espace. Ce qui est souvent une source de stress et de conflits pouvant altérer leur bien-être. Dernièrement, une étude américaine a montré que l’hébergement dans un environnement pauvre en stimulations augmentait le stress des individus comparé à un environnement bien aménagé, avec des structures permettant de grimper, d’observer, de se cacher et de jouer.

Une autre étude a révélé que la densité d’individus est aussi un paramètre important à prendre en compte pour limiter le stress car même si la qualité de l’environnement est primordiale, l’espace disponible qui permet le maintien à distance des individus l’est tout autant. Tout comme le niveau de familiarité entre les chats. Ainsi, un chat qui n’a jamais vu de congénères depuis son adoption vers l’âge de deux mois peut avoir des difficultés à communiquer avec eux et à les accepter dans son espace de vie. Cela ne veut pas dire qu’il ne pourra jamais vivre en communauté, mais il lui faudra plus de temps que d’autres pour s’habituer à un nouvel environnement. Enfin, l’harmonie dans un groupe s’établit et se renforce par la stabilité de ce dernier. Il est risqué d’introduire des nouveaux membres dans un groupe formé ou de recomposer sans cesse des familles de chats.

Le nouveau « malvenu »

Des chercheurs de l’Université Cornell aux États-Unis ont réalisé une étude sur la tolérance des chats vis-à-vis d’un ou plusieurs congénères à partir de questionnaires envoyés à des propriétaires de chats. Il en résulte que moins d’un quart des chats résidents acceptent immédiatement un nouveau venu dans son foyer, et moins de la moitié l’acceptent après un mois de vie commune. Mais il n’est pas précisé ce que les propriétaires entendent par « acceptation » et chacun a sa perception de la cohabitation harmonieuse entre les félins sous son toit. En revanche, l’étude n’a décelé aucune différence comportementale entre les mâles et les femelles suite à l’introduction d’un congénère.

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