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Entre eux et nous, est-ce l’accord parfait ?

Ils vivent à nos côtés depuis fort longtemps. On les aime, ils nous aiment. Enfin, c’est ce qu’on veut bien croire. Sont-ils tout aussi heureux de vivre avec nous que nous le sommes ?

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Entre eux et nous, est-ce l’accord parfait ?
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Au tout début, lorsque les hommes, les chats et les chiens se sont rencontrés, la relation était loin d’être aussi étroite qu’aujourd’hui. Tout a commencé entre nos trois espèces il y a fort longtemps, par un rapprochement purement intéressé ! Pour les chats, c’était il y a plus de 9000 ans, alors que nos ancêtres, déjà sédentarisés, agriculteurs et installés dans des fermes, cohabitaient avec de nombreux rongeurs. Une aubaine nourricière pour le chat sauvage qui, du même coup, s’attirait notre sympathie. Les scientifiques nomment ce type d’association entre deux espèces différentes, le commensalisme. Des modifications comportementales des chats les moins farouches ont dû apparaître spontanément, engendrant un rapprochement avec l’homme.

A cette période, on estime que le chat est en effet plus apprivoisé que domestiqué. C’est ensuite que l’homme a opéré les premières sélections en retenant, parmi les félins qui rôdaient autour de chez lui, les plus dociles et les meilleurs chasseurs. C’est ainsi que naît Felis Silvestris catus, le chat domestique. Des études récentes datent la première vague de domestication du félin à plus de 6000 ans, au moment de la néolithisation de l’Europe. Mais, à l’époque, et même plus tard, à partir des VIIe et XIIe siècles, alors que les Vikings les embarquent sur leurs navires pour qu’ils les débarrassent des rats, la relation qui unit le chat à l’homme reste fondée sur une cohabitation bénéfique aux deux.

Des bienfaits réciproques

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Pour le chien domestique, Canis lupus familiaris, si l’histoire est un peu différente et surtout plus ancienne (entre 12 000 et 30 000 ans), les raisons du rapprochement entre nos deux espèces restent les mêmes : la nourriture facile. Mais, très tôt, la sélection opérée par l’homme a eu des ambitions utilitaires : protection des campements et habitations, aide à la garde et à la protection des troupeaux, aide à la chasse… écartant systématiquement de la reproduction les individus les moins dociles afin qu’entre nos deux espèces l’accord reste le plus parfait, et surtout le plus pacifique possible. Aujourd’hui encore, la sélection que l’homme opère sur le chien privilégie son utilité à notre espèce et sa soumission. Développer les races pour leur flair, leur endurance, leur capacité à aboyer, mais aussi leur tolérance au contact et à la manipulation reste la vocation première de l’élevage, même si, morphologiquement, les races de nos chiens sont aussi diverses que variées. On ne peut pas dire qu’il en a été de même chez le chat, où la sélection a surtout privilégié l’esthétique au comportemental, allant même parfois jusqu’à puiser dans des espèces sauvages pour obtenir des aspects toujours plus originaux comme celui des bengal, savannah, chausie, ou encore safari.

Shutterstock. Les raisons qui ont rapproché le chien et l’hommesont, à l’origine, purement utilitaires.

Ces deux modes de sélection ne sont pas sans conséquences sur la nature de la relation que nous entretenons aujourd’hui avec nos animaux de compagnie. Et sur les bienfaits et bénéfices réciproques que nous tirons de nos espèces.

Ce qui est sûr, c’est que l’homme profite de la proximité et du contact avec son chat comme avec son chien. Diverses études ont ainsi démontré que la relation avec un animal détend l’humain, a un impact bénéfique sur son humeur et sur sa santé. Par exemple, sa tension artérielle baisse ainsi que son taux de cholestérol, le protégeant davantage des troubles cardio-vasculaires. Il est évident aussi pour tous que les personnes qui vivent avec un chien ou un chat sont moins isolées. Les maîtres des chiens sortent plusieurs fois par jour, rencontrent d’autres maîtres, échangent, discutent. Les propriétaires de chat ont un sujet de conversation commun, facilitant les échanges, même si ces derniers se font souvent hors de la compagnie directe du petit félin. On reconnaît aussi à ce dernier les effets de ses ronrons sur notre bien-être…

Protection et nourriture

Mais, du côté des chats et des chiens, le bénéfice est-il aussi important ? Oui, si nous considérons que nous, leurs maîtres, leur procurons soin, abri, protection et nourriture, les débarrassant des contraintes, réelles s’ils étaient seuls, de subvenir à leurs besoins et de veiller sur leur santé. Mais profitent-ils autant que nous des contacts et caresses que nous leur imposons, même par affection ? Selon les moments de la journée, si les chats comme les chiens recherchent notre présence, de la chaleur, de la nourriture, ils ne sollicitent pas nécessairement un contact physique ou une caresse. Peut-être parce que cela ne leur apporte pas l’apaisement dont bénéficie leurs maîtres.  Pour le savoir, une étude a été menée sur les effets du contact physique des humains sur le comportement et le rythme cardiaque du chien, en tenant compte de différentes zones du corps et du degré de familiarité des humains avec l’animal. Elle a démontré que le rythme cardiaque des chiens était plus élevé lorsqu’ils étaient en contact avec une personne familière, indiquant qu’ils n’étaient pas forcément à l’aise avec cette interaction.

Shutterstock. Si les chats apprécient les caresses, ils ne sont pas forcément heureux de leur durée ou de leur intensité.

Chez le chat, des scientifiques anglais ont établi que le petit félin montrait plus de signaux négatifs lorsqu’il était caressé par son propriétaire que lorsqu’il l’était par une personne étrangère. Si cela ne veut pas dire que les chiens et chats préfèrent communiquer avec des personnes qui leur sont inconnues, cela signifie sans doute qu’ils ne sont pas forcément heureux de la durée ou de l’intensité du câlin que leur impose leur maître. Et que ce dernier a tout à gagner à observer son animal quand il le caresse pour prendre en compte tous les signes qui annonceraient la fin de l’échange… avant que Félix ne décide de le mordre ou le griffer quand il veut être plus « explicite ».

Mais cela n’indique pas non plus que nos animaux ne veulent pas entendre parler de nous et juste profiter du confort que nous leur procurons. Des études ont ainsi démontré que le chien développe de nombreux comportements pour obtenir l’attention de son propriétaire. Il  peut suivre notre regard ou notre doigt dirigé vers quelque chose, repérer nos émotions d’après notre visage, nos postures, notre gestuelle mais aussi le ton de notre voix. Nos chiens sont capables de percevoir notre tristesse et notre joie, même si aucune étude à ce jour n’a démontré qu’ils étaient capables d’empathie.

Attirer l’attention

Quant au chat, s’il est tout aussi apte à suivre le pointage du doigt de son maître pour aller vers la récompense qu’on lui indique, il ne se retournera pas vers celui-ci pour quémander son aide (contrairement au chien) quand la friandise est difficile à obtenir. Ce qui ne l’empêche pas de communiquer avec nous grâce à des signaux que nous comprenons parfaitement (fixer un objet, miauler dans des tonalités différentes selon ce qu’il veut obtenir). Mais on est encore loin de démontrer, chez le chat, la volonté de nous faire plaisir que les scientifiques ont mise en évidence chez le chien. Tout juste observe- t-on, chez certains, la mise en oeuvre de signaux explicites pour attirer l’attention de leur maître, surtout quand ils ont faim.

Certains chats font durer le rapprochement même si leur besoin est assouvi. Veulent-ils alors prolonger ce moment de contact privilégié ou, plus pragmatiquement, tenter de nous influencer sur le type et la quantité de nourriture que nous leur proposons ? C’est en tout cas ce que tendent à démontrer des études qui ont mis en évidence que certains chats ont une influence plus ou moins forte selon la personnalité de leur maître et ses attitudes. La nourriture serait-elle le ressort essentiel de la relation que nous entretenons avec nos animaux de compagnie ? Après tout, pourquoi pas ? N’est-ce pas par elle que tout a commencé entre nous ?

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