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En France, peut-on acheter un serpent venimeux en ligne ?

Après qu’une jeune Chinoise soit décédée après une morsure par le serpent venimeux qu’elle avait acheté quelques jours plus tôt, la question se pose de savoir si un tel accident serait possible en France.

En France, peut-on acheter un serpent venimeux en ligne ?
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Une jeune femme de 21 ans est morte le 17 juillet 2018 après avoir été mordue par un serpent venimeux acheté sur un site Internet. La jeune Chinoise, originaire de la province du Shaanxi, avait commandé quelques jours plus tôt, sur une plateforme chinoise, un bongare rayé, une espèce de serpent très venimeuse. Le venin du reptile était destiné à des fins alimentaires pour fabriquer du vin médicinal traditionnel, très prisé en Chine. Le service de transport qui a livré la jeune femme ne savait pas ce que contenait le colis. Est-ce qu’une telle situation pourrait se passer en France ? Karim Adoues, directeur de la Ferme Tropicale à Paris nous donne quelques explications.  

Animaux-online.com : En France, une telle chose pourrait-elle exister ?

Karim Daoues : Non, en France on ne peut pas s’approvisionner et se faire livrer des serpents venimeux chez soi. En Chine, il est habituel d’acheter ces serpents à des fins alimentaires, c’est dans leur culture. En France, ces mêmes animaux sont achetés uniquement en tant que nac exotiques, pour la compagnie. Les personnes qui souhaitent s’en procurer illégalement vont directement à l’étranger par les routes pour les chercher. Car dans notre pays, les lois administratives sont très strictes pour dissuader au maximum les personnes qui voudraient faire pareil. Il existe, bien sûr, quelques éleveurs qui doivent montrer patte blanche pour les vendre et noter scrupuleusement toutes les entrées et les sorties. Si jamais quelqu’un s’amuse à mettre en vente en ligne un serpent venimeux dangereux sans la mention « capacitaires uniquement », les instances vont le repérer immédiatement. Mais les lois ne sont pas aussi dures en Allemagne, par exemple, où on peut très facilement acheter des serpents venimeux sur Internet.

La jeune femme chinoise a pu acheter ce reptile très facilement sans besoin de montrer des compétences à détenir un tel animal. En France, qu’en est-il ?

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En Chine, par exemple, les lois ne sont pas réellement appliquées et le marché des serpents venimeux est très libre. C’est pourquoi c’est très simple de se procurer un de ces reptiles. En France, pour posséder un serpent venimeux faisant partie de la liste des espèces dangereuses définie par l’arrêté du 21 novembre 1997, il faut deux types d’autorisation. Un certificat de capacité reconnu par l’administration qui atteste de vos compétences à élever ou détenir une de ces espèces. Ensuite, il faut aussi une autorisation d’ouverture d’établissement. Même les particuliers qui les détiennent chez eux doivent avoir les structures nécessaires pour les garder en captivité. En Allemagne, une bonne assurance suffit.

Existe-t-il un marché pour ce type d’animaux en France ?

D’abord, il faut savoir que les serpents venimeux n’ont pas de réelle valeur marchande chez nous. Ils ne sont pas coûteux à l’achat. Pour donner un exemple, un cobra d’une espèce classique vaut 50 euros à peu près. Ensuite, c’est très compliqué de vendre ces animaux. Déjà, il y a une responsabilité morale puisque l’on vend un animal dangereux, potentiellement mortel. S’ajoute à cela d’énormes contraintes administratives concernant la capacité. Toutes ces obligations rendent le marché faible. Il n’y a quasiment pas d’acheteurs. En magasin, si on remplit toutes les conditions, on peut en avoir sauf qu’on ne peut pas les exposer à un public car il ne faut pas d’incitation à la vente de ce genre de serpents. Les ventes se font principalement entre éleveurs passionnés. Il y a bien sûr des particuliers qui en ont certains avec autorisation, d’autres sans mais ils s’exposent à de lourdes sanctions.

Quelles sanctions ?

Un particulier qui s’amuse à garder de tels serpents sans aucune autorisation ni certificat s’expose à une amende de 150 000 euros et trois ans de prison. C’est une exploitation d’un établissement sans certificat de capacité ni autorisation d’ouverture d’établissement qui est punie par le code de l’environnement. En pratique, les peines ne s’élèvent qu’à quelques milliers d’euros. Les animaux sont bien sûr saisis et euthanasiés la plupart du temps car il n’y a pas assez de place dans les structures qui pourraient les accueillir.

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