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Animaux de guerre : les projets d’hommage à Paris

Sous l’impulsion de l’association Paris Animaux Zoopolis, des projets de plaques commémoratives sont en cours dans différents arrondissements de la capitale. Une statue à la mémoire des chiens de guerre pourrait également voir le jour.

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Animaux de guerre : les projets d’hommage à Paris
Sergent Stubby, chien de guerre - DR

En cette année de commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, une trentaine d’associations de défense animale, dont la Fondation 30 Millions d’Amis, soutiennent le projet porté par Paris Animaux Zoopolis (PAZ). Elles ont adressé une lettre commune, le 15 mai 2018, à Florence Parly, la ministre des Armées, Anne Hidalgo, la maire de Paris, et Catherine Vieu-Charier, l’adjointe au maire chargée des questions relatives à la mémoire.

Dans ce courrier, les associations engagent la France et Paris à suivre l’exemple de Londres, Bruxelles, Canberra ou Ottawa, où des monuments ont été érigés pour rendre hommage aux animaux de guerre. On estime à environ 11 millions le nombre d’équidés (chevaux, ânes et mulets) enrôlés pendant la Première Guerre mondiale, ainsi que plusieurs centaines de milliers d’autres animaux comme des chiens et des pigeons. « Il est important que la France reconnaisse, par l’édification d’un monument mémoriel, le rôle majeur et les souffrances des animaux utilisés pour la Grande Guerre », revendique PAZ.

Animals in War Memorial – DR

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« À ce jour, notre courrier est resté sans réponse », regrette cependant l’association. La Ville Lumière semble encore bien loin des ambitions d’une capitale comme Londres, qui a inauguré en novembre 2004, dans le centre-ville, son Animals in War Memorial. Cette œuvre imposante, réalisée par l’artiste anglais David Backhouse, est dédiée « à tous les animaux qui ont servi et sont morts aux côtés des forces britanniques et alliées dans les guerres et les campagnes à travers le temps », peut-on lire sur la sculpture. Une épitaphe y est également gravée : « Ils n’avaient pas le choix. »

Le 14e arrondissement à l’avant-garde

À Paris, pour l’heure, se profile plutôt l’installation de plaques commémoratives, apposées dans certains lieux de la ville où des animaux ont été élevés ou réquisitionnés pour la Grande Guerre. Le 14e arrondissement fait figure d’avant-garde puisque l’installation d’une plaque a été d’ores et déjà validée lors d’un conseil d’arrondissement, sur proposition du groupe écologiste. La plaque sera installée sur le mur de l’École d’économie de Paris et de l’Institut mutualiste Montsouris, au 38-48, boulevard Jourdan, Paris 14e. Cette école était auparavant un important centre de dépôt destiné à rassembler et dresser de jeunes chevaux avant leur départ pour le front. « C’est une page d’Histoire que les habitant(e)s du 14e arrondissement vont (re)découvrir grâce à cette heureuse initiative, s’est réjoui Paris Animaux Zoopolis. Nous encourageons les autres arrondissements de Paris à suivre l’exemple ».

Pour ce faire, l’association a mené un travail d’enquête. « Nous avons effectué des recherches afin d’établir tous les liens qu’il y a eu entre Paris et les animaux utilisés pendant la guerre, comme des écoles de dressage de chiens, ou des lieux de réquisition des animaux, indique Amandine Sanvisens, cofondatrice de Paris Animaux Zoopolis. Cela n’est pas évident car beaucoup de documents liés aux animaux de guerre ont été détruits, l’administration militaire ne jugeant pas forcément utile de les conserver. Mais aux Archives nationales et à la Bibliothèque historique de Paris, nous avons quand même pu retrouver certaines indications, notamment à travers des coupures de presse ». Ce travail a abouti à l’élaboration d’une liste, non exhaustive, concernant six arrondissements parisiens : le 14e, le 6e, le 7e, le 8e, le 13e et le 15e.

Une statue dans Paris ?

Paris Animaux Zoopolis échange ainsi avec les mairies de chacun de ces arrondissements. Si la démarche a été un succès avec la mairie du 14e, elle a en revanche échoué auprès de la mairie du 13e arrondissement. Un vœu avait été déposé pour qu’une plaque soit installée au 56, boulevard Arago, là où se trouvait un lieu de réquisition des chevaux, ânes et mulets. Mais la proposition a finalement été rejetée. Un autre projet, plus ambitieux, pourrait voir le jour, dans la mairie du 7e arrondissement. Il concernerne l’installation d’une plaque commémorative aux Invalides (musée de l’Armée), dans la galerie supérieure de la cour d’honneur, mais également l’installation d’une statue rendant hommage à Vitrier, un chien de guerre du 26e bataillon de chasseurs cyclistes.

Selon les recherches de PAZ, le chien a été « retrouvé très affaibli sur le boulevard Raspail, dans le quartier Saint-Thomas-d’Aquin, en août 1914. Il arrivait du front où il avait perdu la trace de sa troupe ». À travers cet hommage rendu à Vitrier, c’est la mémoire de près de 100 000 chiens utilisés pour la Grande Guerre qui serait saluée. Le projet devrait également inclure l’installation d’un « Panneau Histoire de Paris », à l’angle de l’avenue Bosquet et du quai d’Orsay, à l’emplacement du Magic Cabaret, détruit en 1920, où se trouvait un lieu de réquisition d’équidés pour la Grande Guerre.

Un vœu reprenant ces propositions devait initialement être déposé le 13 juin. Finalement, il a été reporté en septembre, nous a indiqué Paris Animaux Zoopolis. En attendant, l’association poursuit ses échanges avec plusieurs arrondissements de la capitale, et travaille sur l’organisation, en octobre, d’une conférence sur le rôle des animaux dans la Grande Guerre, au côté de l’historien Éric Baratay, auteur du livre Bêtes de tranchées, des vécus oubliés (CNRS Éditions). 

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Publié le 19 juin 2018
5 minutes
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