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Le premier sanctuaire européen pour éléphants ouvrira en France

Elephant Haven, projet unique en Europe de maison de retraite pour pachydermes, poursuit sa construction en Haute-Vienne et espère pouvoir accueillir son premier éléphant d’ici à fin 2018.

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Le premier sanctuaire européen pour éléphants ouvrira en France
Sofie et Tony - Elephant Haven

Sofie Goetghebeur et Tony Verhulst ont été soigneurs au zoo d’Anvers, en Belgique, avant de lancer leur projet de sanctuaire pour éléphants, Elephant Haven. Dans un premier temps désireux d’offrir une retraite digne aux éléphants âgés, ils sont aujourd’hui plus que jamais convaincus de la nécessité de leur projet, alors que de plus en plus de pays font évoluer leur législation pour interdire l’exploitation d’animaux sauvages dans les spectacles. Sur leur terrain de plus de 30 hectares, situé dans le village de Bussière-Galant, en Haute-Vienne, ils espèrent pouvoir accueillir bientôt des éléphants de cirque, et affirment avoir déjà de nombreuses demandes émanant de l’ensemble du Vieux Continent.

Animaux-Online : Comment est né le projet d’Elephant Haven ?

Sofie Goetghebeur : Tony et moi avons été tous deux soigneurs dans un zoo en Belgique pendant plus de 20 ans. Tony, en particulier, a travaillé auprès des éléphants et a développé une vraie expertise. Il a notamment participé au transport de vieux éléphants d’un zoo à un autre, et c’est comme cela qu’est né le projet d’une maison de retraite, afin que les pachydermes puissent avoir une fin de vie paisible. Une idée aujourd’hui renforcée par le nombre croissant de pays européens interdisant les animaux sauvages dans les cirques. Jusqu’à maintenant, il n’y avait aucun sanctuaire en Europe pour accueillir ces animaux, alors que c’est une vraie nécessité.

A-O : Comment s’est fait le choix du domaine ?

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S.G. : Des sanctuaires pour éléphants existent ailleurs dans le monde, en Afrique, en Asie et aux États-Unis. Nous en avons visité beaucoup, ce qui nous a permis de bénéficier des différentes expériences et d’orienter nos recherches pour trouver le meilleur endroit pour installer notre propre sanctuaire en Europe. Il se trouve que la France est apparue comme un choix idéal pour accueillir les éléphants vivant déjà en Europe, et donc habitués à certaines conditions climatiques. Nous cherchions au départ un endroit situé dans le sud de l’Hexagone, mais le climat était trop sec et il n’y avait pas assez d’arbres comestibles. Finalement, c’est dans le Limousin, dans le parc naturel régional Périgord-Limousin, que nous avons trouvé le site qui convenait le mieux en termes d’arbres, d’espace, d’eau, d’herbes et de possibilité de ravitaillement en foin…

A-O : Qui sont les personnes qui constituent l’équipe d’Elephant Haven ?

S.G. : En plus de Tony et de moi, nous avons deux secrétaires, Nick et Lionel, qui font partie de l’association, et un grand nombre de bénévoles, le plus souvent des soigneurs dans les zoos, nous aident à la construction du sanctuaire ainsi que pour les différentes tâches administratives. Nous sommes également soutenus par les dons de particuliers et d’entreprises, sans oublier les soutiens précieux du maire délégué de Saint-Nicolas-Courbefy et du maire de Bussière-Galant qui, tous deux, croient en ce projet. Nous sommes également  en contact avec des vétérinaires, qui soit sont des co-fondateurs de sanctuaires soit ont beaucoup d’expérience auprès des éléphants, comme Florence Ollivet-Courtois en France, et Chris Vanden Wijngaert en Belgique.

A-O : Quelles ont été les principales difficultés auxquelles vous avez été confrontés ?

S.G. : Au début, cela a été difficile de convaincre nos interlocuteurs du bien-fondé de notre projet. Les gens pensaient que nous étions fous ! Il n’y a pas de structure similaire en Europe, donc pas de point de comparaison. Il n’a pas été simple d’obtenir les permis et les financements nécessaires. Mais heureusement nous avons réussi à convaincre de la nécessité de notre sanctuaire. La question de la sécurité a notamment été très importante. Nous avons beaucoup travaillé sur la mise en place de protocoles et de règles strictes permettant de garantir la présence d’éléphants sans mettre en danger le voisinage. 

A-O : Aujourd’hui, où en êtes-vous dans l’avancement des travaux ?

S.G. : Nous avons fini les travaux de terrassement. Maintenant, avec l’aide des bénévoles, nous procédons à l’installation de la clôture des éléphants et au drainage autour du futur bâtiment, dont la construction vient d’être entamée. La mise en place de cette structure est une étape décisive du projet, pour laquelle nous avons encore besoin de récolter des fonds et des matériaux de construction. Chaque euro est une grande aide pour le projet. Nous croisons les doigts pour que tout soit terminé d’ici à la fin de l’année et que l’on puisse accueillir le premier éléphant en 2018. Nous avons déjà beaucoup de demandes, qui proviennent de partout en Europe.

A-O : L’éléphante Maya sera-t-elle la première pensionnaire ?

S.G. : C’est très difficile à dire. Je sais que l’association One Voice, qui nous soutient financièrement, tout comme la SNDA et la Fondation Brigitte Bardot, se bat pour que cette éléphante, devenue trop âgée pour faire partie d’un cirque itinérant, puisse enfin profiter d’une retraite digne. Nous sommes là pour tous les éléphants dans le besoin, à l’instar de Maya. Mais pour pouvoir répondre à ces demandes, nous devons rapidement finir la construction de la première étable. Tous ensemble, nous pouvons faire plus pour les éléphants.

A-O : Quelle va être la capacité d’accueil maximale de Elephant Haven ?

S.G. : Le premier bâtiment permettra d’accueillir au maximum trois éléphants. Nous avons par la suite pour projet la construction d’autres bâtiments. Je pense qu’à terme, notre capacité maximale ne pourra pas dépasser la dizaine d’éléphants. Nous voulons leur offrir de la tranquillité et de l’espace, nous ne souhaitons donc pas dépasser ce seuil. Il faudra donc que d’autres sanctuaires tels que le nôtre se développent en Europe, c’est une nécessité pour répondre à la demande à venir.

A-O : Ouvert aux visiteurs ?

S.G. : Oui, nous aimerions finaliser les autorisations pour accueillir des visiteurs en petits groupes au sanctuaire. On voudrait pour cela installer une passerelle avec une plateforme d’observation. Mais il n’y aura pas de contact direct avec les éléphants, que nous voulons laisser tranquilles. C’est leur retraite ! Cette plateforme d’observation pourra également servir aux chercheurs qui étudient le comportement des éléphants afin d’améliorer notre connaissance et notre compréhension de ces animaux fascinants.

Découvrez le cadre du sanctuaire et l’avancement des travaux, en images :

Elephant Haven, le sanctuaire. © Elephant Haven

Elephant Haven, le sanctuaire. © Elephant Haven

Elephant Haven, le sanctuaire. © Elephant Haven

Elephant Haven, le sanctuaire. © Elephant Haven

Elephant Haven, le sanctuaire. © Elephant Haven

Elephant Haven, le sanctuaire. © Elephant Haven

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