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La Lekkarod, une grande course de cœur

La troisième édition de la course internationale de chiens de traîneau s’est déroulée du 14 au 22 mars en Savoie. Engagement, respect du chien, performances sportives et grand spectacle étaient au rendez-vous.

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La Lekkarod, une grande course de cœur
Lekkarod

En trois éditions seulement, la Lekkarod a réussi son pari : devenir une référence dans l’univers du chien de traîneau. Cette année, la course a réuni, du 14 au 22 mars, en Savoie, 64 mushers en provenance de 10 pays, et 700 chiens, ce qui en fait la plus importante manifestation européenne de chiens de traîneau en moyenne distance. Le 21 mars, veille de la dernière étape, la Mass Start a constitué le temps fort de l’événement. En trois vagues successives, les mushers se sont élancés de concert dans l’étape du jour, ce qui a permis de réunir jusqu’à 18 attelages sur la ligne de départ. Des images inoubliables pour le public venu assister en nombre à ce moment, sous un soleil radieux.

Mass Start Lekkarod 2018

Au-delà du spectacle, la Lekkarod s’impose aussi et surtout comme une référence sportive réunissant des athlètes humains et canins d’exception. Le musher allemand Alfred Ulrich a ainsi réalisé une étape de 40 km en 1 h 26 min, avec son attelage de 12 chiens alaskansp.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 15.0px Calibri; -webkit-text-stroke: #000000}span.s1 {font-kerning: none}. Il se positionne en tête du classement général de cette Lekkarod 2018 dans sa catégorie.

Une course engagée et utile à la société

Lekkarod

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Mais la Lekkarod est bien plus qu’une compétition. Sa spécificité vient de la volonté des organisateurs de faire de cet événement une course engagée et utile à la société, au nom des liens profonds unissant l’homme au chien. Fidèle à son slogan, « Nos chiens ont du cœur », la Lekkarod soutenait ainsi, cette année, l’Institut Curie, à travers son opération « Une jonquille pour Curie », une campagne nationale de mobilisation contre le cancer visant à récolter des fonds pour faire avancer la recherche. Le club de la Lekkarod s’est également lié au projet KDog, une méthode développée par une équipe de l’Institut Curie destinée à détecter précocement le cancer du sein grâce à l’odorat du chien.

Valérie Maumon se prépare à l’avant-dernière étape de la Lekkarod – DR

La course en elle-même a aussi permis à la musheuse grenobloise Valérie Maumon de venir en aide à une association. Elle a ainsi couru sous les couleurs des Vétos du Cœur et de l’organisme Mécénat Chirurgie cardiaque. Grâce à son action, une cagnotte en ligne et la participation de trois partenaires, Antagène, VetoADom et KPMG, 12 000 euros ont pu être récoltés afin de soigner, en France, un enfant d’un pays défavorisé atteint d’une malformation cardiaque. « Je suis maman de trois enfants, l’action menée par Mécénat Chirugie cardiaque est forcément un projet qui me parle, confie Valérie Maumon. Avec l’association et le réseau des Vétos du Cœur, nous avons pu rendre cet engagement très concret en permettant à un enfant de venir en France, d’être accueilli par une famille, de se faire opérer et de rentrer chez lui guéri. » Valérie Maumon, grande sportive, a de plus remporté l’édition 2018 de la Lekkarod dans la catégorie 6 chiens. 

la Lekkarod en 2019

Le ski joëring faisait partie de la compétition. Lekkarod

Si la philosophie de la Lekkarod, alliant respect, performance et engagement, est la même depuis sa création, la course devrait continuer à évoluer en 2019 en poursuivant deux objectifs principaux. Le premier concerne l’intégration du ski joëring – une course se pratiquant avec un seul chien et un skieur de fond – en tant que discipline à part entière. Cette année déjà, ils étaient sept compétiteurs à concourir seuls avec leur chien lors d’étapes de 25 km. Pour Dominique Grandjean, le ski joëring peut être un véritable « fer de lance » du sport de glisse avec les chiens, étant plus simple à pratiquer que la course de traîneau, nécessitant non pas un seul chien mais tout un attelage. « Nous réfléchissons également à organiser, l’hiver prochain, une course dédiée au ski joëring réunissant les grands noms du biathlon et du ski de fond », précise-t-il par ailleurs.  

Francis Machecourt et Sylvain Brivet à la Lekkarod 2018 – Lekkarod

Le deuxième grand objectif de la Lekkarod est de poursuivre son ouverture au handisport (voir encadré). Un premier essai s’est déroulé avec succès cette année avec Sylvain Brivet, membre de l’équipe de la Lekkarod et sportif à mobilité réduite. Il a parcouru seul et avec succès la fin du parcours de la 8e étape à Bessans (5 km), sur un prototype de traîneau handisport, provoquant un grand moment d’émotion pour l’ensemble des organisateurs. 

En route pour les championnats du monde

Enfin, à la demande de la Fédération française des sports de traîneau, l’équipe de la Lekkarod s’apprête à relever un nouveau défi de taille : l’organisation des championnats du monde de course de chiens de traîneau, les 1er, 2 et 3 février 2019. Pour cette première en France, 350 attelages en provenance d’une trentaine de nations sont attendus. Une belle reconnaissance pour Dominique Grandjean et son équipe de 48 bénévoles passionnés.

Le chien de traîneau, une pratique accessible à tous

Francis Machecourt, un ancien  professeur de sport formateur au Creps de Corse, est le fondateur de l’association Acatpat (Association canine d’activité de traîne du pays ajaccien). Au cours de sa carrière, il a développé une sensibilité à la pratique du sport pour les personnes à mobilité réduite. C’est après l’adoption de son premier husky dans un refuge que Francis Machecourt développe une grande passion pour ces chiens et découvre le cani-VTT puis les courses de chiens de traîneau. Impliqué auprès de la Fédération française des sports de traîneau (FFST), il cherche aujourd’hui à rendre ce sport accessible à tous. Pour y arriver, il développe, avec la société Antipode, un prototype de traîneau « adapté et  performant pour dépasser le stade de l’initiation pour les sportifs handicapés. » Ce traîneau a été testé avec succès lors de l’édition 2018 de la Lekkarod, avec le sportif Sylvain Brivet. « Notre objectif était de valider ce traîneau afin de penser au type d’épreuve que l’on pourra mettre en place par la suite, explique Francis Machecourt. Pour ce faire, plusieurs pistes sont à l’étude : on peut imaginer une épreuve totalement handisport avec des motoneiges ou des skieurs de fond suivant les traîneaux handisport pour assurer une présence en cas de problème. On explore également la création d’une épreuve en tandem, avec une personne debout à l’arrière du traîneau et une personne assise. J’aime cette idée car elle me semble être la plus intéressante en termes d’inclusion. Elle permettrait de faire courir ensemble des sportifs valides et handicapés. » En dehors de la compétition, un kit d’adoption à monter sur un traîneau « classique » est également en projet de développement. Cela donnerait la possibilité aux clubs de chiens de traîneau d’expérimenter le handisport à moindres frais, pour que le handicap ne soit plus un obstacle à la pratique du chien de traîneau et à ses plaisirs.

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Publié le 26 mars 2018
4 minutes
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