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Donner du pain aux canards nuit gravement à leur santé

Nourrir les oiseaux dans les parcs avec un morceau de pain est un geste ancré dans les habitudes, mais qui se révèle néfaste, voire mortel, pour les volatiles.

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Donner du pain aux canards nuit gravement à leur santé
Shutterstock

Donner du pain aux canards, cygnes et autres oiseaux présents dans les parcs est un rituel repandu chez nombre de promeneurs. Mais il s’agit d’une mauvaise habitude, comme le rappelle notamment l’association belge Gaïa dans cette nouvelle campagne.

« Le fait de donner du pain aux canards est très ancré dans les mentalités, pour venir en aide aux oiseaux, mais également pour ne pas gâcher le pain qui est un aliment sacralisé, détaille Audrey Maurin, agent d’accueil à la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) d’Île-de-France. Malgré les bonnes intentions, c’est une mauvaise idée. Mieux vaut recycler son pain en pudding ou en pain perdu. »

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Rappelons que le nourrissage d’animaux sauvages en public est interdit en France (article L. 1311-2 du Code de la santé publique). Il n’est donc, en théorie, pas admis de donner des morceaux de pain aux oiseaux dans les parcs. Une mesure liée à la salubrité publique, qui trouve également une justification pour la santé même des oiseaux. 

Car le pain n’est pas bon les oiseaux, quels qu’ils soient. Et ce pour trois raisons principales :

  • Le pain, et particulièrement le pain blanc, contient du blé, peu nutritif pour les oiseaux. Les habituer à n’être nourris que de pain produit de graves carences chez les oiseaux. 
  • Les autres composants du pain (et ses dérivés comme les biscottes ou le pain de mie) sont aussi nocifs pour les oiseaux, à commencer par le sel. Les oiseaux continentaux risquent l’intoxication en cas d’ingestion trop importante. À très forte dose, le sel bloque les reins et le cœur de l’oiseau, entraînant la mort, explique la LPO.  De plus, les levures contenues dans le pain ont tendance à gonfler dans l’estomac de tous les oiseaux, provoquant une sensation trompeuse de satiété. 
  • Enfin, les restes de pain non ingurgités sont aussi très dangereux : en pourrissant dans l’eau, il peut engendrer la prolifération de bactéries à l’origine de maladies mortelles pour les volatiles, comme le botulisme et la salmonellose. « En Île-de-France, nous avons eu des cas d’hécatombes d’oiseaux liées à la prolifération de ces bactéries dans les parcs. Il faut savoir que ces bactéries peuvent stagner pendant plusieurs années et se réactiver à l’occasion d’un coup de chaleur si les bassins n’ont pas été bien traités », ajoute Audrey Maurin.

Dans son jardin

Si quelques miettes données aux oiseaux des parcs ne vont pas provoquer leur mort, mieux vaut tout de même s’abstenir étant donné les risques courus. D’autant que les canards, par exemple, n’ont nul besoin de l’assistance des promeneurs. « Ce sont des oiseaux herbivores, se nourrissant de jeunes pousses ou d’algues dans les bassins », rassure Audrey Maurin.

Cependant, tous les oiseaux ne sont pas logés à la même enseigne et certains ont besoin d’aide pendant la période hivernale. C’est notamment le cas des passereaux. La LPO recommande de leur venir en aide « globalement, de la mi-novembre à la fin mars » en plaçant un poste de nourrissage et un abreuvoir dans son jardin. « Il faut s’adapter en fonction des courbes de températures et diminuer progressivement les apports en nourriture pour réhabituer les oiseaux à chercher par eux-mêmes leur alimentation », précise Audrey Maurin.

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Publié le 9 mars 2018
3 minutes
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