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Expérimentation animale : une règle des « trois R » inefficace

Douze millions d’animaux sont sacrifiés chaque année en Europe pour faire avancer la recherche. Une directive européenne encadre depuis 2010 cette pratique mais reste cependant insuffisante.

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Expérimentation animale : une règle des «  trois R » inefficace
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L’expérimentation sur les animaux est actuellement autorisée au sein de l’Union européenne. Cependant la pratique est encadrée depuis 2010 par la directive 2010/63/UE du Parlement européen et du Conseil, relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques. Cette réglementation, qui a représenté une réelle avancée à l’époque où elle a été adoptée, se révèle aujourd’hui être un simple « bouclier éthique », autrement dit un « garde-fou qui ne fonctionne pas » selon Isabelle Jougla, journaliste militante*.

Elle repose sur ce que l’on appelle communément la règle des trois R : Réduire, Raffiner, Remplacer. Cela s’applique à tous les mammifères, oiseaux, poissons, céphalopodes, y compris les formes foetales et larvaires évoluées. Les animaux concernés doivent provenir d’élevages ou de fournisseurs agréés. L’amélioration des conditions d’hébergement et de soin des « cobayes », ou la nécessité d’obtenir une autorisation donnée par des comités nationaux chargés de la protection et du « bien-être » animal pour chaque protocole impliquant des animaux, font partie des points positifs, bien que insuffisants.

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La règle des 3R, édictée en 1959 par Russel et Burch, respectivement zoologiste et microbiologiste, n’a longtemps reposé que sur la bonne volonté des chercheurs, sans contrôle, ni contrainte juridique. Elle constitue le fondement de la démarche éthique appliquée à l’expérimentation animale en Europe et en Amérique du Nord. Son objectif est d’utiliser le moins d’animaux possible, dans le cadre de la recherche de meilleures pratiques de l’expérimentation animale. Dans le détail, cela suppose de :

• Réduire : pour tout nouveau projet, l’équipe de recherche doit fournir un protocole détaillé des expériences ainsi qu’une estimation du nombre minimum d’animaux jugés indispensables à l’obtention de résultats statistiquement exploitables.

• Raffiner : choisir un modèle apte à reproduire, le plus fidèlement possible, la pathologie étudiée. Limiter l’angoisse, l’inconfort et la douleur.

• Remplacer : utiliser des méthodes alternatives quand c’est possible.

A noter enfin que la directive européenne de 2010 autorise également, de manière occasionnelle, l’usage de chiens et chats errants ou « marrons », ce qui ouvre la porte au trafic et au vol d’animaux de compagnie.

*auteure du livre Profession animal de laboratoire et fondatrice de l’association Animal Testing, qui a pour « vocation de mener des enquêtes sur l’expérimentation animale pour dénoncer cette pratique et sensibiliser le grand public à la réalité vécue par les animaux de laboratoire ».

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Publié le 28 février 2018
2 minutes
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